La moitié des expulsions ont lieu à Mayotte

Un échec de la politique de Paris dans notre région

21 août 2010

En 2008, environ 16.500 personnes ont été reconduites à la frontière depuis Mayotte, et près de 19.000, en 2009, soit la moitié des expulsions dénombrées par le ministère de l’Immigration pour toute la République. En dépit, de ces chiffres de réussite pour le ministre Brice Hortefeux, chaque jour et nuit des dizaines de personnes d’Anjouan à Mayotte, tentent la traversée de tous les dangers.

À l’instar de l’évacuation des Roms, qui se déroulent actuellement en France, de nombreux ressortissants reviennent sur le lieu de leur expulsion, quelques semaines après avoir été reconduit à la frontière. Le plus souvent en “kwasa kwasa”, de petites barques pas très stables, qui naviguent dans une mer infestée de requins.

Le Visa Balladur responsable du climat de haine

De nombreuses associations de défense des droits de l’Homme ont dénoncé le climat de haine et de refoulement instauré par le “Visa Balladur”. Depuis 1995, ce visa établit un mur maritime entre Mayotte et les trois autres îles de l’archipel des Comores. Cette décision politique a conduit à une confrontation entre les îles, il existe un racisme anti-anjouanais, à Mayotte qui inquiète les associations de défense et les collectifs des migrants.

Ensuite, le problème des centres de détention mahorais surpeuplés est également l’une des conséquences du “Visa Balladur”. Le contrôleur général des lieux de privation de liberté, Jean-Marie Delarue, avait déploré le 25 juillet, les conditions “indignes” de détention/rétention dans la maison d’arrêt de Majicavo et dans le Centre de rétention administrative (CRA) de Pamandzi à Mayotte.

Une politique inefficace

La lutte contre l’immigration clandestine avait été l’un des slogans de Nicolas Sarkozy, lors de la campagne présidentielle. Depuis, son gouvernement tente coûte que coûte de mettre en place une politique répressive envers les migrants. Celle-ci passe par le projet de loi relatif à l’immigration, à l’intégration et à la nationalité, présentée en septembre par Éric Besson. Ce texte devrait conforter le “Visa Balladur”, et entraîner plus d’expulsions.

Malgré le durcissement de la répression, de nombreux étrangers reviennent en France, quelques semaines après leurs expulsions. De nombreux Anjouanais reviennent à Mayotte, « en une semaine, on peut voir la même tête revenir deux ou trois fois », déclare un policier travaillant au centre de rétention, sur les ondes de France 24.

Le creusement des inégalités entre Mayotte et les autres îles de l’archipel crée les conditions de l’accroissement du nombre de migrants.

Céline Tabou

Ile de Mayotte

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