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Aucun ministre de la France aux cérémonies officielles
8 avril 2014, par
En 1994, le Rwanda vit durant 100 jours, la pire atrocité de son histoire. Le gouvernement extrémiste Hutu lance un génocide contre la minorité Tutsi et les Hutu modérés, faisant 800.000 morts entre avril et juillet 1994 malgré 2.500 Casques Bleus envoyés par l’ONU. Dans les cérémonies de commémoration, la France se distingue de tous les autres pays : elle n’a envoyé aucun ministre. De quoi renforcer encore plus les interrogations sur le rôle joué par les dirigeants français dans le génocide.
Les massacres débutent, le 6 avril 1994, après l’assassinat du président rwandais Hutu, Juvénal Habyarimana, dans un avion de retour d’Arusha (Tanzanie) où se tenaient des négociations de paix avec la rébellion du Front patriotique rwandais (FPR, à majorité tutsi, aujourd’hui au pouvoir). Après cet événement, le Premier ministre hutu modéré, Agathe Uwilingiyimana, dix Casques bleus belges de la Mission d’observation des Nations unies (MINUAR) chargés de sa protection et plusieurs ministres de l’opposition, sont abattus.
Accusés ouvertement par le pouvoir dirigé par les Hutu, d’être allié aux rebelles ougandais, présents dans le nord du pays depuis 1990, les Tutsi seront victimes d’un génocide [1] sans précédent. Des bras armés, des milices hutu Interahamwe (“mouvement de jeunesse" du parti d’Habyarimana) et les Forces armées rwandaises (FAR), massacrent méthodiquement les « Inyenzi », qui signifient « cafards » en kinyarwanda, pour désigner les Tutsi.
L’ensemble des opposants Hutu au parti d’Habyarimana et ceux qui refusent de participer aux tueries seront tués. Hommes, femmes et enfants sont massacrés à coups de machettes, déchiquetés par les grenades et les obus, dans les rues, chez eux, et même dans les églises et les écoles où ils croyaient être en sécurité.
La Mission des Nations unies pour l’assistance au Rwanda, créé en octobre 1993, ne parvient pas à stopper le bain de sang. De son côté, la communauté internationale est restée paralysée, allant tout de même jusqu’à réduire le nombre de missionnaires à 270, au plus fort du massacre. La communauté internationale ne refera surface qu’en novembre, avec la création d’un Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) à Arusha (Tanzanie).
Le génocide prend fin, le 4 juillet, lors que le Front patriotique Rwandais (FPR) s’empare de la capitale, Kigali. Ils forment quinze jours plus tard, un gouvernement d’unité nationale, sur la base de leur slogan « Unité-Démocratie-Développement ». Le Pasteur Bizimungu, Hutu du FPR, devient président. A la fin du génocide, des milliers de hutus fuient le pays, pour se rendre au Zaïre (actuel République démocratique du Congo).
Ce 20ème anniversaire est placé sous le signe du « Souvenir, unité, renouveau ». D’après le dossier de presse fourni aux médias, dont l’AFP, les commémorations « sont un temps pour se souvenir des vies perdues, faire preuve de solidarité avec les survivants et nous unir afin que cela n’arrive plus jamais, au Rwanda ou ailleurs ». Lundi 7 avril, le président rwandais Paul Kagamé a allumé, au mémorial de Gisozi à Kigali, une torche qui a parcouru le Rwanda depuis trois mois. Cette flamme du deuil brûlera durant ces cent jours.
Les commémorations prendront fin le 4 juillet, date anniversaire de la prise de Kigali par les rebelles du Front patriotique rwandais (FPR), commandés par Paul Kagamé. Au delà du devoir de mémoire du pays, le président Paul Kagamé a rappelé dans un article publié dans le magazine Jeune Afrique : « Les puissances occidentales aimeraient que le Rwanda soit un pays ordinaire, comme si rien ne s’était passé, ce qui présenterait l’avantage de faire oublier leurs propres responsabilités, mais c’est impossible. Prenez le cas de la France. Vingt ans après, le seul reproche admissible à ses yeux est celui de ne pas en avoir fait assez pour sauver des vies pendant le génocide », a-t-il déclaré le 27 mars dernier.
Ce dernier a également ajouté que « c’est un fait, mais cela masque l’essentiel : le rôle direct de la Belgique et de la France dans la préparation politique du génocide et la participation de cette dernière à son exécution même. » La France a admis en 2010 « de graves erreurs d’appréciation » au Rwanda sans pour autant présenter des excuses, très attendues par Kigali.
Dans une interview à L’Express, Jean-François Dupaquier, journaliste, écrivain et témoin expert au Tribunal Pénal International pour le Rwanda a affirma que « sans le soutien de Paris au régime du président Juvénal Habyarimana, le génocide n’aurait jamais pu avoir lieu. La France a fourni un parapluie militaire en repoussant les offensives du Front Patriotique Rwandais. Sans cet appui, le régime de l’époque n’aurait jamais eu le temps de préparer la tentative d’extermination de la population Tutsi ».
Ce dernier ajoute même que « les militaires français présents au Rwanda étaient hautement qualifiés, je ne vois pas comment ils n’auraient pas été au courant de ce qui se tramait. Pour moi la connivence est évidente, les Français savaient qu’il y avait un génocide en préparation ». Une position partagée par le gouvernement rwandais, la ministre des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, a affirmé que la France doit « regarder la vérité en face » concernant son rôle dans le génocide de 1994 au Rwanda.
Face à ces accusations, la Garde des Sceaux, Christiane Taubira ne participera pas aux commémorations. Une absence jugée « injustifiée » par la ministre des affaires étrangères. A contrario, la Belgique a décidé de participer aux festivités. Le pays ancien colonisateur du Rwanda, a également été le sujet de critique par les autorités rwandaises actuelles, mais a décidé de participer à cet événement.
Le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, a expliqué à la presse qu’ils allaient à Kigali pour « rendre hommage à un gouvernement, mais pour rendre hommage aux victimes du génocide et aux Belges, militaires et civils, qui ont été assassinés il y a 20 ans. Il faut aller sur place pour comprendre réellement ce qui s’est passé ; accompagner les familles dans ce voyage est notre devoir ».
Vingt ans après le massacre, la douleur reste vive. Malgré les efforts, notamment en matière d’éducation, la tension entre les deux ethnies est palpable. Les traumatismes enfouis sont encore très présents et s’expriment chaque année lors des périodes de commémorations. D’après les observateurs interrogés par l’Agence France Presse, il faudra encore des année avant que la réconciliation entre bourreaux et victimes, qui se côtoient quotidiennement dans de nombreux villages, soit effective.
Céline Tabou
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