"L’embargo est une pandémie permanente, un ouragan constant"

Cuba demande la levée de l’embargo américain

21 octobre 2022, par Rédaction Témoignages

Le ministre cubain des Affaires étrangères, Bruno Rodriguez, a appelé le 19 octobre le gouvernement américain à lever son embargo commercial, ou blocus, qui dure depuis plusieurs décennies contre le pays.

"Le blocus américain a causé à Cuba des pertes évaluées à 3,806 milliards de dollars entre août 2021 et février 2022" à un moment où Cuba luttait également contre les effets de la pandémie de COVID-19 et de l’ouragan Ian, a déploré Bruno Rodriguez lors d’une conférence de presse à La Havane, la capitale du pays.

Ce dernier a tenu ses propos avant la présentation annuelle par le gouvernement cubain à l’Assemblée générale des Nations Unies d’un projet de résolution demandant la fin de l’embargo. L’Assemblée générale doit discuter et voter sur le projet de résolution au début du mois de novembre.

Le ministre a aussi réagit après l’annonce de l’administration Biden, le 18 octobre, de fournir 2 millions de dollars à Cuba pour les efforts de secours d’urgence après le passage de l’ouragan Ian.

"Malgré les annonces positives... le blocus n’a pas changé dans sa portée ou sa profondeur", a déclaré Bruno Rodriguez, ajoutant que Cuba était reconnaissante de l’aide américaine mais qu’elle était toujours paralysée par l’embargo, qu’il a qualifié d’"ouragan" qui ne cesse de frapper l’île.

D’ailleurs, les sanctions commerciales américaines, selon Bruno Rodriguez, limitent sévèrement l’accès de Cuba à la nourriture, aux médicaments, à la technologie et aux intrants sur le marché international. "Le monde serait meilleur sans le blocus américain contre Cuba", a-t-il ajouté.

Imposé en 1962, cet embargo a été renforcé par l’ancien président républicain américain Donald Trump. Ce dernier a mis en place 243 sanctions supplémentaires à partir de 2017, notamment en interdisant tout vol depuis les États-Unis vers Cuba à l’exception de La Havane, et en limitant les transferts d’argent des Américains d’origine cubaine vers leurs familles.

Actuellement, l’administration démocrate du président Joe Biden a assoupli certaines politiques autour des transferts de fonds, des vols, du tourisme et, plus récemment, de la migration. De plus, Washington a annoncé son intention de rouvrir des services consulaires complets à La Havane en 2023.

"L’embargo est une pandémie permanente, un ouragan constant", a-t-il déclaré. "Aujourd’hui, la politique du gouvernement du président Biden à l’égard de Cuba est... la même politique républicaine, aucun changement n’a été introduit dans cette politique."

D’ailleurs, les lois et de règlements américains ralentissent les transactions financières et l’acquisition de biens et de services par le gouvernement cubain.

Les États-Unis ont justifié que leurs politiques visent à canaliser "les fonds vers le peuple cubain et à les éloigner d’un régime qui n’a pas réussi à répondre aux exigences les plus fondamentales d’une société libre et juste".

Bruno Rodriguez a critiqué cette déclaration, affirmant que le blocus "vise à provoquer l’incapacité du pays à répondre aux besoins fondamentaux de la population."


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