La lutte des Chagossiens continue, malgré les obstacles

Le gouvernement britannique nie l’évidence du complot du Parc marin

20 avril 2013, par Alain Dreneau

Le 21 novembre dernier, la Haute Cour de Londres avait accepté de retenir un certain nombre de points d’argumentation produits par les Chagossiens, en particulier le droit de s’appuyer sur les documents de Wikileaks. Les câbles diplomatiques américains qui y figuraient devaient permettre de démontrer la réalité du complot ourdi par les Britanniques et les Américains. Le procès intenté par le Groupe Réfugiés Chagos (G.R.C.) avait alors été fixé à la mi-avril 2013.

Lors de l’inauguration de l’avenue des Chagos le 23 mars dernier au Port, une Chagossienne regarde avec émotion les photos des manifestations contre le Parc marin à Port-Louis.

Lors de ce procès qui s’est ouvert lundi dernier, la “duplicité des puissants” s’est une fois de plus donné libre cours. Le gouvernement britannique a refusé de reconnaître l’authenticité des documents mis en ligne par Weakileaks. C’est un nouveau coup dur infligé aux Chagossiens qui luttent plus que jamais, sur plusieurs fronts, pour faire reconnaître le crime dont ils ont été victimes au tournant des années 1960-70 et leur droit imprescriptible au retour dans leurs îles natales.

Sans honte aucune, Londres nie l’évidence du complot afin de « ne pas froisser les Américains » , comme l’avance le quotidien britannique “The Guardian”. La collusion d’intérêts entre ces deux grandes puissances dominatrices que sont la Grande-Bretagne et les États-Unis remonte au début des années 60, et s’est nouée avec la mise à disposition de Diego Garcia pour qu’y soit créée la plus grande base militaire U.S. au monde (hors U.S.A.).

Les notes diplomatiques qui ont été mises au jour par Weakileaks sont accablantes pour Londres. Une note classée confidentielle en date du 15 mai 2009 explicite les buts réels de l’opération soi-disant « environnementale » de ce Parc marin, une « zone protégée » tellement écologique qu’elle comprend en son sein une base bourrée de bombardiers, d’armes de toutes sortes, dont des armes nucléaires ! Le but réel du Parc marin est donc bien que plus aucun Chagossien ne puisse poser un jour le pied sur une île de l’archipel… non seulement Diego Garcia, mais sur aucune autre île de l’archipel (Peros Banhos, Salomon…) !

Voici pourquoi Olivier Bancoult et le G.R.C. ont saisi la Haute Cour de Londres pour démasquer la nouvelle manœuvre britannique, une fois de plus attentatoire aux droits humains, qui se cache derrière ce faux “Parc marin”. La bataille devant les tribunaux britanniques, les Chagossiens en ont une longue expérience (entre 1999 et 2008) avec des grands succès suivis malheureusement de cruels revers.

En ce mois d’avril 2013 devant la Haute Cour de Londres, le procès du Parc marin est donc une séquence de plus dans la longue marche des Chagossiens, marche symbolique et bien réelle tout à la fois, qui doit les mener à leur rêve : le RETOUR !

Alain Dreneau

Comité Solidarité Chagos La Réunion

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