Les systèmes de santé des pays déjà fortement perturbés

12 avril, par Rédaction Témoignages

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) met en garde contre les perturbations des services de santé : elles sont d’ores et déjà signalées dans 70 % de ses bureaux de pays interrogés à la suite des suspensions et des réductions soudaines de l’aide publique au développement (APD) destinée à la santé.

Ces constatations, qui reposent sur l’évaluation rapide menée par l’OMS d’une situation en constante évolution, suscitent des inquiétudes quant aux effets potentiellement plus graves et prolongés sur les systèmes et les services de santé dans le monde entier, en particulier dans les contextes vulnérables et fragiles. Il est urgent d’agir et d’apporter une réponse internationale.

Le nouveau bilan réalisé rapidement en mars-avril 2025 auprès de 108 bureaux de pays de l’OMS, principalement dans les pays à revenu faible et intermédiaire de la tranche inférieure, montre que de nombreux pays s’efforcent d’augmenter ou de réaffecter les financements provenant de sources nationales et d’autres sources extérieures pour combler les pertes de financement. Cependant, jusqu’à 24 % des réponses des bureaux de pays de l’OMS suggèrent que les coupes budgétaires se traduisent déjà par une augmentation des paiements directs par les patients. De telles répercussions toucheront probablement le plus durement les pauvres comme les personnes vulnérables.

« Ces résultats brossent un tableau inquiétant de l’impact des coupes soudaines et imprévues dans l’aide sur la santé de millions de personnes », a déploré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS. « Tout en représentant un choc, ces coupes poussent également à une transition accélérée de la dépendance à l’égard de l’aide vers une autonomie plus durable, s’appuyant sur les ressources nationales. De nombreux pays demandent le soutien de l’OMS, et l’Organisation travaille avec eux pour recenser et adapter les mesures les plus efficaces. »

Les rapports issus du bilan fournissent un premier aperçu et des informations obtenues auprès des bureaux de pays de l’OMS qui travaillent en étroite collaboration avec les Ministères de la santé, apportant un soutien régulier dans l’élaboration des stratégies et la planification des systèmes de santé. Le bilan visait à identifier les domaines où les pays ont d’urgence besoin d’aide pour éviter des répercussions catastrophiques sur la santé des populations, et à orienter les efforts de suivi d’une situation évoluant rapidement.

Les principales conclusions tirées du bilan sont les suivantes :

  • Les suspensions et les réductions de l’APD perturbent toutes les fonctions des systèmes de santé, les domaines touchés les plus fréquemment signalés étant la préparation et la riposte aux urgences sanitaires (70 %), la surveillance de la santé publique (66 %), la prestation de services (58 %), l’aide humanitaire (56 %) et les personnels de santé et d’aide à la personne (54 %).
  • Les services de santé sont perturbés dans tous les domaines dans au moins un tiers des pays ayant répondu, avec des niveaux élevés de perturbations signalées dans la détection des épidémies et la riposte face à celles-ci, le paludisme, le VIH, la tuberculose, les infections sexuellement transmissibles, la planification familiale et les services de santé de la mère et de l’enfant.
  • La nature et l’ampleur des perturbations des services sont dans certains contextes comparables à celles observées pendant les phases aigües de la pandémie de COVID-19.
  • En raison de graves pénuries de médicaments et de produits de santé, un tiers des pays interrogés se retrouvent sans produits de première nécessité pour des services majeurs.
  • La pause dans l’APD a entraîné des pertes d’emplois pour les personnels de santé et d’aide à la personne dans plus de la moitié des pays ayant répondu, ainsi que d’importantes perturbations dans les formations.
  • Les systèmes d’information sont particulièrement touchés par les perturbations dans la collecte de données sanitaires clés. Dans plus de 40 % des pays, des systèmes d’information clés ont été perturbés, notamment les systèmes de surveillance et d’urgence collaboratifs, les systèmes d’information sanitaire, les systèmes de notification spécifiques à certaines maladies, les systèmes de gestion de l’information de laboratoire et les enquêtes auprès des ménages/en population.
  • Quatre-vingt-un des 108 bureaux de pays de l’OMS ont exprimé le besoin d’un soutien dans un large éventail de domaines liés à la santé, parmi lesquels les financements novateurs et la mobilisation de ressources, l’aide et le soutien techniques ciblés.

Compte tenu de l’évolution rapide du contexte, l’OMS suivra régulièrement la situation et mobilisera la communauté mondiale de la santé, y compris ses partenaires et les organismes donateurs, afin de concevoir des plans d’intervention d’urgence visant à atténuer l’aggravation des répercussions sur les pays et à permettre une plus grande viabilité à long terme.


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