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Jean-Claude Guillebaud, critique de Robert Ménard
9 avril 2008
L’interview qui suit est parue récemment dans “Marianne”. Co-fondateur avec Robert Ménard et premier président de Reporters Sans Frontières, le journaliste Jean-Claude Guillebaud revient sur la genèse de l’association, ses objectifs, ses désaccords de fond avec Robert Ménard et le jugement qu’il porte aujourd’hui sur son action.
Son éclairage invite à prendre du recul devant les agissements du président actuel de RSF, prompt à donner des leçons de démocratie à toute la planète alors que cela fait 20 ans qu’il n’a pas remis son mandat en jeu au sein de RSF.
Comment avez-vous été associé à la création de Reporters Sans Frontières ?
- C’est en 1986 que j’ai rencontré Robert Ménard, qui était alors journaliste à Radio France Montpellier. Il se disait très intéressé par les associations humanitaires et il voulait monter le même genre d’ONG qui s’intéresserait aux libertés de la presse. Avec deux objectifs : interpeller l’opinion publique sur les atteintes aux libertés de la presse et intéresser les grands médias à l’actualité du tiers-monde. Je l’ai aidé et j’ai été le premier président de RSF.
De mon côté, je pensais qu’une organisation de ce type ne pouvait être légitime que si elle incluait un travail de critique du fonctionnement des médias en occident. Que ce soient les dérives du travail journalistique (bidonnages etc.) ou un travail de réflexion poussé sur l’évolution de ce métier, ses pratiques et les atteintes aux libertés possibles dans les démocraties. Sinon, nous serions passés pour des néocolonialistes, des donneurs de leçons arrogants : quand on interpelle les leaders des pays du tiers-monde sur les atteintes aux libertés de la presse chez eux, la question qui se pose automatiquement à nous, est de savoir quel usage nous faisons de notre liberté. Même si les enjeux ne sont pas les mêmes, cette question est essentielle et je pensais qu’il fallait y consacrer 50% de notre temps et de notre énergie.
Votre désaccord avec Robert Ménard provient donc de son refus de poursuivre la critique des médias ?
- Oui, mais nous avons fait ce travail sans problèmes pendant 7 ans. Nous étions très attentifs aux atteintes aux libertés de la presse chez « nous ». C’était une critique assez virulente mais constructive. Nous n’avons pas laissé passer, par exemple, la fausse interview de Castro par PPDA. En 1989, après l’affaire du faux charnier de Timisoara, où tous les grands médias, Le Monde, Libération, les télévisions avaient rapporté de fausses informations, aboutissant à une désinformation massive du public, nous avons invité tous les directeurs de rédactions à venir s’expliquer lors d’une conférence-débat à la Défense. Avec un succès incroyable : 1000 personnes ont assisté à ces débats et je n’ai pas le souvenir que les responsables de journaux étaient hostiles à ce type de démarches. Chaque fois qu’il y avait une grande affaire, nous recommencions ce type de débat public : après la première guerre du Golfe pour analyser l’opération de propagande qui avait eu lieu. En plus des journalistes, nous avions pris l’habitude d’inviter des intellectuels (Pierre Bourdieu, Félix Guattari, Bernard Stiegler ou Emmanuel Todd).
L’occasion était ainsi donnée à la profession de s’interroger sur ses pratiques alors que les sondages que publiaient La Croix et Télérama sur la crédibilité des journalistes montraient une profession en mauvaise posture dont l’opinion avait une mauvaise image et en laquelle elle avait de moins en moins confiance.
Quelles ont été les premières dérives qui ont motivé votre départ de RSF ?
- Au fur et à mesure que l’association se développait, les opérations devenaient de plus en plus spectaculaires. Se sont posées deux questions : n’y avait-il pas une contradiction à dénoncer certaines dérives du système médiatique et d’utiliser les mêmes procédés dans nos démarches d’interpellation ? De son côté, Robert Ménard pensait qu’il fallait mettre en sourdine toute l’activité de critique des médias pour bénéficier du soutien des grands journaux et des grandes chaînes de télé.
Il se faisait de plus en plus tirer l’oreille pour organiser les débats. Un exemple m’avait frappé, pendant toute la guerre de Bosnie, nous avions soutenu la démarche du quotidien Oslobodjenje, un journal indépendant qui avait résisté à tout nationalisme. Et lors d’une réunion à Paris, j’ai vu débarquer les éternels philosophes en chemises : BHL, Glucksmann etc. Je me suis dit que quelque chose avait changé. J’ai estimé qu’il y avait un risque à limiter nos activités à du pur activisme, et surtout que le travail de critique des médias risquait d’être réalisé par d’autres, mais peut-être moins bien. Ça a été la source de notre désaccord, pas un pugilat mais un désaccord radical et j’ai quitté l’association en 1993.
Quel jugement portez- vous aujourd’hui sur RSF, son évolution, l’efficacité de ses actions, certaines de ses prises de positions ?
- C’est difficile à dire. Je trouve que sur certains sujets, ils ont été assez imprudents, même si le régime de Chavez n’est pas parfait, je les ai trouvés beaucoup trop proches de la presse anti-Chavez au Venezuela. Il aurait sans doute fallu être plus prudent. Je trouve qu’on les entend très peu sur les Etats-Unis. Comme dans la plupart des ONG, il y a aussi une forme de dérive vers un certain professionnalisme. Ce sont des aspects déplaisants de ce type de démarches, mais peut être sont-elles inéluctables ?
RSF a abandonné ce travail de critique des médias alors que vous avez toujours jugé nécessaire que les médias fassent leur auto-critique, estimez-vous que les journalistes ont pris conscience de cette exigence ou qu’il y a encore du chemin à parcourir ?
- C’est un travail qui s’est approfondi mais il s’est essentiellement effectué sur Internet avec tout ce que cela comporte notamment d’absence de règles. Par ailleurs, la critique des médias s’est beaucoup complexifiée. Elle demande une vraie connaissance, car elle est devenue une discipline du savoir en elle-même. C’est une des raisons pour laquelle cette critique s’effectue beaucoup dans des revues par des philosophes, des sociologues. Elle ne peut plus être faite exclusivement par les journalistes mais je continue à penser que la grande presse ne fait pas assez ce travail d’auto-critique.
Source : “Marianne”
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Messages
9 avril 2008, 10:37, par maxime Vivas
Dans mon livre "La face cachée de reporters sans frontières. De la CIA aux Faucons du Pentagone", j’apporte les preuves irréfutables de financement de RSF par des officines écrans de la CIA. J’indique les dates, les montants au dollar près et j’y ajoute quelques éléments des contrats, car l’argent n’est jamais versé sans contreparties.
Une des officines (la NED) fait interdiction à RSF de mener une quelconque action qui pourrait avoir une quelconque influence sur la politique des USA.
Maxime Vivas