Les Assises de la recherche dans l’océan Indien sont organisées par la Région et l’Institut de recherche pour le développement (IRD) qui assure la présidence du CIII (prononcer "C3i", structure regroupant les organismes de recherches français CIRAD, IRD, INRA, IFREMER) et l’Université de La Réunion. Des représentants de chacun de ces centres de recherches, du Conseil régional et de l’Université ont présenté hier cette manifestation d’importance.
Le président de Région, Paul Vergès, ouvrait son discours en rappelant que « Le Conseil régional a toujours soutenu que La Réunion doit s’ouvrir au monde, et devenir un pôle d’excellence. Si aujourd’hui nous avons pu réunir à La Réunion autant d’experts, de responsables de la Recherche dans des secteurs variés, c’est pour rejoindre cet objectif : faire de La Réunion un pôle d’excellence et de transfert de connaissances. Et le rôle de La Réunion dans son environnement peut être totalement transformé ».
Rappelant que nous sommes dans une zone d’affrontements à venir, où les enjeux en cause sont multiples, il soulignait « le rôle de La Réunion dans l’approfondissement de solutions de problèmes essentiels pour nos voisins, portant sur l’agriculture, la diversité biologique, la mer, l’érosion, les changements climatiques... Grâce à la recherche française, aux instituts nous pouvons apporter une aide décisive dans la recherche d’un développement durable ».

Rassembler les chercheurs de l’océan Indien

Paul Vergès évoquait alors les différentes maladies qui font souffrir Madagascar et pour lesquels la recherche a déjà trouvé des remèdes. « Il nous faut à la fois rêver et créer des faits accomplis, avec l’aide précieuse de l’IRD », poursuivait-il, « si nous réussissons à rassembler des chercheurs de toute la zone, nous aurons donné l’exemple ». Le président du Conseil Régional souhaitait, pour finir, que cette manifestation puisse avoir lieu dans trois ou quatre ans, et que La Réunion garde le privilège de l’accueillir.
Le préfet Gonthier Friederici ajoutait à la suite de Paul Vergès : « Nous sous-estimons le poids et l’importance des organismes de recherche qui existent ici ». Le représentant de l’État assurait également que les organisateurs pouvaient compter sur le soutien des postes diplomatiques et des ambassadeurs dans les pays concernés par les assises.
La parole à ensuite était confiée aux acteurs de la recherche, représenté par Jean-François Girad, président de l’IRD et du C3i. Celui-ci expliquait que le C3i rassemblait quatre organismes de recherche, un commençant par un C (CIRAD) et trois par un I (INRA, IFREMER, IRD). Cette structure mène une action sur l’outre-mer tropical français. Il a exprimé « la volonté de travail en commun » dans l’esprit « de synergie et de complémentarité » entre ces différents centres, soulignant que « c’est là la force des recherches modernes ».

Importance de l’échange

Jean-François Girad continuait : « La recherche est en train d’évoluer. Nous sommes loin du mythe du savant nébuleux perdu dans ses rêves, ses alambics, loin de la réalité, aujourd’hui la société, et les décideurs nous interrogent. Nous œuvrons certes à la production de connaissances, mais aussi à la formation des hommes et à la valorisation des recherches, en lien avec le monde économique ». Pour répondre à cette sollicitation, « toutes les compétences sont penchées sur un sujet, comme l’eau, la démographie... la mise en commun de toutes les disciplines se met au service de la société. Notre projet des Assises de la recherche dans l’océan Indien illustre cette préoccupation ».
Le président du C3i se félicitait de la collaboration de l’Université de La Réunion et mettait en avant l’ouverture de cette manifestation vers l’océan Indien, sa dimension internationale : « la recherche se construit forcément sans l’échange, en réseau, nous avons besoin de ce genre de relation. Nous avons en perspective de créer un espace indo-océanique de la Recherche rassemblant tous les acteurs de la recherche, chercheurs et industriels ». « Ce rassemblement contribue à élaborer une stratégie pour les années à venir », a indiqué Jean-François Girad, « les différents ateliers programmés doivent avoir une suite. Il faut établir un programme de recherche autour de plusieurs partenaires, définir des objectifs, prévoir le financement ». Le président de l’IRD a ensuite émis le vœu de réaliser les mêmes rencontres dans les autres DOM, ce qui représente pour lui « une forme réelle, pratique, de la décentralisation ».

Garantir le dynamisme économique

Pour le président de l’Université de La Réunion, Frédéric Cadet, en matière de recherche « La Réunion est confrontée au défi de l’Europe et de la compétition internationale ». Il devait préciser que « dans la construction de l’espace européen, les pôles européens de références de recherche forment une force de frappe de l’Union. En France, il existe dix grands pôles nationaux de recherche. La Réunion dispose de tous les atouts pour faire émerger dans la région océan Indien un 11ème pôle ». Exploiter ces atouts permettrait de construire « au-delà de La Réunion un pôle de référence européen-indo-océanique », devait-il ajouter en indiquant que « la mise en synergie est un préalable indispensable, c’est un élément fondateur de la recherche en devenir ». Frédéric Cadet faisait aussi remarquer que « la recherche est garant de dynamisme économique. La recherche est par essence internationale. Le rendez-vous de ces Assises, nous donne l’occasion de réfléchir à une mise en œuvre d’une politique de transfert et de valorisation de la recherche ».

À la fin de la présentation des assises Paul Vergès déclarait : « Nous sommes en train d’ouvrir une porte sur l’avenir. Nous faisons ce premier pas vers une longue marche. Nous devons tout nous permettre, nous devons développer le rêve réunionnais ».

La présentation des Assises de la recherche dans l’océan Indien a eu lieu en présence de représentants de plusieurs instituts qui participeront à la manifestation. Un des objectifs des Assises est de créer un espace indo-océanique de la Recherche rassemblant tous les acteurs de la recherche, chercheurs et industriels.