Un enfant de 10 mois a vécu 40 jours sans lait.

21 juin 2023, par Ary Yée-Chong-Tchi-Kan

L’histoire des 4 enfants disparus dans la jungle Colombienne et sauvés au bout de 40 jours, a été très commentée. Ils avaient 13, 9, 4 ans et 10 mois. Ils ont été retrouvés à 5 km de l’impact du crash de leur avion. Leur histoire rejoint celle des 12 enfants Thaïlandais, bloqués dans une grotte par la montée des eaux. Retrouvés au bout de 9 jours, à 4 km de l’entrée, il a fallu 2 semaines pour les sortir de cette situation périlleuse. Ils avaient l’âge de l’aînée colombienne. Dans les 2 cas, les conditions de survie nous interpellent.

En effet, dans notre société de consommation à outrance où le leitmotiv est de créer l’insatisfaction permanente, quoi de plus normal de se saisir de l’actualité pour réfléchir sur nos modes de vie et en tirer des conclusions existentielles ? Il s’agit de problèmes concrets et d’amélioration de la connaissance.

Voyons le cas de la fillette de 13 ans, à qui la mère confie le destin de la fratrie, juste avant de mourir dans le crash de l’avion. Quelle est l’éducation qui lui a permis d’organiser la survie du groupe durant 40 jours et de trimballer le nourrisson dans la jungle ?

En Thaïlande, les 12 se trouvaient dans l’obscurité totale, sur un espace restreint. Tout mouvement désordonné aurait pu être fatal. Comment ont-ils géré la psychologie et le temps ? Ils n’avaient pas de nourriture. Enfin, le cas du bébé de 10 mois, à peine sevré…

La société réunionnaise a connu le mode survie durant 2 périodes, l’esclavage où la lecture du Code Noir en donne un aperçu et la seconde guerre mondiale où le blocus naval, à La Réunion, a été pire que sur le champ de bataille. Il nous reste les récits de survie de nos gramounes centenaires. Cependant, le folklore qui entoure généralement l’événement occulte l’observation et l’étude sur la privation et l’abondance, le rationnement et la consommation.

Après « le confinement de 2020 », les auteurs de cette décision n’avaient qu’une envie : retrouver la vie d’avant. C’est dommage car nous venions d’expérimenter comment vivre de l’essentiel, supprimer le superflu et reporter le secondaire.

L’intérêt scientifique de tout ce questionnement relatif à la survie est d’ordre pratique et politique. Le 12 juillet 2018, j’écrivais déjà : « Thaïlande : vivre 10 jours avec une alimentation réduite ». La conclusion :« Gageons que des chercheurs en tous genres et des responsables politiques, militaires, éducatifs etc tireront des sujets d’études de l’événement et des prouesses humaines ».

Cinq ans après, les enfants rescapés dans la jungle nous invitent à la réflexion sur le sens des responsabilités et la fraternité face à l’accumulation de biens et le gavage. Il serait intéressant de s’attarder sur ce petit qui a vécu sans lait de substitution durant 40 jours .

Ary YEE-CHONG-TCHI-KAN,

Auteur de « Réconciliation et Fraternité »,
« Contribution à la cause réunionnaise »,
Initiateur de réflexions sur la Fraternité Réunionnaise.


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