Le vainqueur des élections contre un État palestinien

Benjamin Netanyahu remporte les élections législatives

20 mars 2015, par Céline Tabou

Le parti du Premier ministre israélien sortant Benjamin Netanyahu, le Likoud, a remporté les élections législatives mercredi 18 mars, avec 29 sièges sur les 120 contre 24 sièges à l’Union sioniste.

Déjouant les sondages, Benjamin Netanyahou obtient une éclatante victoire, cependant au lendemain du dépouillement, les Etats-Unis et les Européens l’ont appelé à renoncer à ses promesses de campagne radicales sur le conflit avec les Palestiniens. Benjamin Netanyahou s’est engagé contre la création d’un État palestinien aussi longtemps qu’il sera au pouvoir.

Un gouvernement très à droite

Benjamin Netanyahu est parvenu à devancer son principal opposant de la liste de centre gauche, Isaac Herzog, qui a obtenu 18,7 % des voix, contre 23 % pour le Likoud. Il s’agit d’un quatrième mandat pour le Premier ministre, qui a appelé les partis de droite à le rejoindre rapidement pour former une majorité nationaliste. Devant ses partisans, il a annoncé que « contre tous les pronostics, nous avons signé une grande victoire pour le camp national sous la conduite du Likoud !", ajoutant que « nous devons construire un gouvernement fort et stable ».

Isaac Herzog a reconnu la victoire de son rival, lui souhaitant même « bonne chance ». Il a lancé : « Tout est ouvert » devant ses sympathisants. Ce dernier a affirmé que « j’essaie de mettre tout en œuvre pour construire un véritable gouvernement social en Israël », assurant qu’il ne participerait pas à un gouvernement d’union nationale.
Pour le leader de l’Union sioniste et son alliée centriste Tzipi Livni, « l’opposition est la seule option réaliste que nous ayons ». Une position partagée par le Likoud, qui a assuré qu’il « n’y aura pas de gouvernement d’union avec le parti travailliste ».
Dans un communiqué de presse, le parti du Premier ministre, a annoncé que Benjamin Netanyahu se donne deux à trois semaines pour former un nouveau gouvernement. Ce dernier s’est entretenu avec différents chefs de parti, dont les formations nationalistes et ultra-orthodoxes ainsi que le parti à vocation sociale du « Moshé Kahlon ».

Arabe uni 3e force politique

Le Premier ministre « a l’intention de se mettre immédiatement à la formation du gouvernement afin d’achever cette tâche dans un délai de deux à trois semaines ». Selon le quotidien « Yediot Aharonot », cité par Le Monde, Benjamin Nétanyahou et Naftali Bennett, chef de file du parti nationaliste et sioniste religieux « Foyer juif », ayant obtenu 8 sièges, se sont déjà entendus pour engager des négociations pour une coalition de droite.

En dépit de toutes ces tractations et stratagèmes, l’optimisme est de mise à Nazareth. Les représentants de la liste Arabe uni est devenu la troisième force politique d’Israël. Composés des petits partis des Arabes israéliens, ils représentent les descendants des Palestiniens restés sur leurs terres à la création d’Israël en 1948. La liste a remporté 13 sièges, mais le soutien à Isaac Herzog pourrait leur faire perdre des partenaires éventuels.

Réactions mitigées

La Maison Blanche a salué du bout des lèvres la victoire de Benjamin Netanyahu, réaffirmant son soutien à une solution de deux Etats, israélien et palestinien. Un projet enterré par le Premier ministre israélien à quelques heures du scrutin, afin d’attirer les derniers indécis.
Ainsi, Josh Earnest, porte-parole de l’exécutif américain, a expliqué lors d’un point presse que « le président (américain, ndlr) continue de penser qu’une solution à deux Etats est la meilleure façon de répondre aux tensions », précisant que Barack Obama n’avait pas appelé le grand vainqueur, laissant le secrétaire d’Etat John Kerry s’en charger.

La Maison Blanche a également fait part de son inquiétude vis-à-vis de certains discours sur le vote arabe tenus pendant la campagne, des propos « qui divisent » et visent à « marginaliser les citoyens Arabes israéliens », a-t-elle dénoncé. En effet, le Premier ministre israélien a posté une vidéo jugée alarmiste, dans laquelle, il disait que « le pouvoir de la droite est en danger. Les électeurs arabes se rendent en masse vers les bureaux de vote ».

Pour David Hartwell, « la relation avec les Etats-Unis est plus mauvaise que jamais. Après avoir présenté sa position de manière si abrupte, il sera difficile pour Netanyahu de revenir en arrière et de prétendre qu’il ne s’agissait que d’une stratégie de campagne », a-t-il expliqué dans le magazine londonien « Middle East Insider ».
En Europe, les réactions sont peu enthousiastes, même sceptiques, de nombreux dirigeants ont insisté sur la nécessité de relancer le processus de paix entre Israéliens et Palestiniens, à l’arrêt depuis près d’un an. Le Premier ministre britannique David Cameron a félicité les vainqueurs, mais il a laissé son porte-parole expliqué qu’"il souhaite voir la paix, voir une solution à deux Etats ». De son côté, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a appelé le prochain gouvernement à la “responsabilité” et réaffirmé son soutien à un Etat palestinien.

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