Pour l’implication d’États à majorité sunnite dans le combat contre l’État islamique

Pascal Boniface propose une intervention de la Turquie et des pays du Golfe contre Daech

18 novembre 2015

Pascal Boniface, directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) pense que les États du Golfe et la Turquie devraient prendre leurs places en première ligne contre Daech. C’est une opinion qu’il tire des leçons de la guerre lancée en Irak et de l’occupation qui a suivi. C’est ce qu’il dit dans un article paru dans l’Humanité du lundi 16 novembre.

En gris foncé, la région contrôlée par Daech, un territoire réparti sur la Syrie et l’Irak.

Pascal Boniface dit d’abord que « par rapport aux attentats de janvier 2015, il y a une organisation beaucoup plus professionnelle, un cran au-dessus en termes de détermination et d’organisation ». « Ce que l’on voit quand même, c’est que Daech a une assise, avec une sorte de gouvernement qui exerce l’autorité sur la population sous son emprise territoriale et qui peut, en plus, organiser des attentats à l’extérieur », poursuit-il, « nous sommes confrontés à une mutation inédite du terrorisme, qui est à la fois déterritorialisé et ancré sur un territoire. C’est tout à fait nouveau, et en même temps beaucoup plus dangereux ».

« Leçons de la guerre d’Irak »

Au sujet des bombardements de la France en Syrie, le directeur de l’IRIS note que « les frappes aériennes ne suffiront pas à vaincre Daech et que, par ailleurs, une intervention terrestre occidentale serait un piège dans lequel il ne faut pas tomber ». Autrement dit, les bombardements seuls ne vaincront pas l’État islamique.

Revenant sur le « piège » de l’intervention terrestre, Pascal Boniface affirme que « si la France faisait, avec les États-Unis ou d’autres, une intervention terrestre, cette coalition pourrait sans doute remporter assez facilement une victoire, mais le pire serait à redouter par la suite car il faudrait occuper militairement le territoire. Or, il nous faut retenir les leçons de la guerre d’Irak ».

Turquie et pays du Golfe dans l’opération terrestre

« Ceux qui l’ont soutenue en 2003 sont particulièrement mal placés pour donner des leçons sur la façon la plus efficace de combattre Daech aujourd’hui puisque, comme chacun s’accorde à le dire, cette guerre d’Irak constitue l’acte de naissance de Daech », ajoute-t-il. Ainsi, le soutien à une opération de l’Iran en Irak pourrait encore renforcer Daech, car les Iraniens sont des chiites, alors que l’État islamique instrumentalise les sunnites. « Il faudrait que les pays arabes du Golfe et la Turquie fassent cette opération terrestre pour aller vaincre Daech. Ça serait une solution des sunnites avec un soutien occidental, peut-être », estime-t-il. Et de souligner qu’ « avec les Saoudiens, par exemple, on pourrait commencer à voir qu’il serait peut-être plus judicieux qu’ils interviennent en Irak et en Syrie plutôt qu’au Yémen ».

C’est pourquoi le directeur de l’IRIS pense que la victoire sur Daech ne peut venir que d’une « consultation entre toutes les nations, cela concerne les pays du Golfe, cela concerne les pays occidentaux, cela concerne la Turquie, la Russie et l’Iran ! » 

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