Conseil d’État

Polynésie : le commissaire du gouvernement demande l’annulation des élections

9 novembre 2004

Le commissaire du gouvernement a demandé hier l’annulation des élections. À Papeete, le climat social est de plus en plus tendu.

L’annulation fait son chemin dans les esprits. C’est hier que le Conseil d’État examinait le recours déposé, au lendemain de sa défaite aux élections du 23 mai 2004, par Gaston Flosse. Le commissaire du gouvernement a demandé au Conseil d’État d’annuler l’élection territoriale du 23 mai dans les Îles du Vent, la plus importante des six circonscriptions de Polynésie française.
Le Conseil d’État, qui a mis sa décision en délibéré, devrait rendre son arrêt dans les 15 jours. Marie-Hélène Mitjavile a en revanche demandé le rejet des requêtes en annulation concernant quatre autres circonscriptions de Polynésie française.
En séance publique au Conseil d’État, le commissaire du gouvernement a suivi les arguments du recours contre le scrutin dans les Îles du Vent déposé par le sénateur UMP Gaston Flosse, battu le 23 mai par Oscar Temaru puis réélu à la présidence le 22 octobre à la suite d’une motion de censure. Son adversaire, l’indépendantiste Oscar Temaru, s’était associé le 2 novembre dernier à ce recours.

Des bureaux de vote tendus de bleu


Marie-Hélène Mitjavile a retenu un des deux griefs formulés par Gaston Flosse. Le 23 mai, l’ensemble des bureaux de vote de la commune de Mahina, dont le maire est l’ancien député Radical de gauche, Émile Vernaudon, avait été tendu de bleu, couleur des indépendantistes.
Le commissaire du gouvernement a estimé que ce fait constituait "une irrégularité grave" en portant "atteinte à la neutralité du lieu de vote transformé en lieu de propagande".
Compte tenu des 291 voix d’avance de la liste Temaru sur la liste Flosse dans les Îles du Vent, cet incident "a bien été de nature à altérer la sincérité du scrutin et justifie l’annulation des résultats dans la circonscription", a estimé Mme Mitjavile.
La circonscription des Îles du Vent, qui comprend les îles de Tahiti et Moorea, est la plus importante des six circonscriptions de Polynésie française. Elle élit 37 conseillers sur les 57 sièges que compte l’Assemblée territoriale.
L’avocate d’Oscar Temaru, Claire Waquet, s’est félicitée de cette perspective d’annulation partielle, qui pourrait "aider à un déblocage" de la crise polynésienne. Mais elle n’a pas caché la préférence des indépendantistes pour une annulation totale du scrutin. "Il vaudrait probablement mieux que l’ensemble des électeurs soit amené en toute sérénité à se prononcer de nouveau", a-t-elle estimé.

Changement de ton

De fait, une annulation partielle du scrutin risque de décevoir les partisans d’Oscar Temaru, alors qu’un consensus s’est dégagé ces derniers jours à Papeete comme à Paris en faveur de nouvelles élections en Polynésie.
La ministre de l’Outre-mer Brigitte Girardin, longtemps campée sur le seul terrain de la légalité, a changé de ton jeudi, déclarant que le gouvernement "n’a nullement la volonté d’empêcher les Polynésiens de retourner aux urnes".

A tipa tipa ... !! On aurait pu commencer par là ! Voilà qui aurait évité bien des tracas, un gaspillage d’énergies et des reculades du gouvernement. D’autant plus que le climat social est de plus en plus tendu à Papeete. Le syndicat O Oe to oe Rima, proche du Tavini Huiraatira (parti d’Oscar Temaru), a appelé mercredi à une grève générale, qui doit débuter lundi à minuit (mardi 14 heures à La Réunion).

Fenua - Polynésie

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