Diaspora réunionnaise à Madagascar

Une association réunionnaise à Madagascar pour l’entraide

23 octobre 2006

Réunionnais à Madagascar, quelle aventure ? diront certains. Pourtant, depuis le 19ème siècle, des générations de Réunionnais sont allés vivre sur la Grande Île, par choix, en quête de l’eldorado, ou par affiliation conjugale. Aujourd’hui encore, l’histoire de la diaspora réunionnaise à Madagascar reste mal connue. Peut-être que son témoignage débusquera tous les préjugés, et qu’enfin revive le lien entre nos deux pays.

Déjà en mars dernier, le hasard faisait que je rencontre Yolaine Bègue, Réunionnaise arrivée avec ses parents en 1958 sur les terres de la Sakay. C’est elle la première qui me fit rentrer dans cette histoire, la dernière expérience de colonisation française à Madagascar. La Sakay reste gravée dans les mémoires, de ceux qui l’ont vécu, ou des parents de ceux-là. Bref ! le mot Sakay (piment) réveille les grandes douleurs. Pourtant, cette expérience amère ne doit pas ternir le souhait de nombreux autres Réunionnais de venir s’installer à Madagascar. À la SMER, Société Mutuelle d’Entraide des Réunionnais, Harry Langlois, fils de Réunionnais, né à Tananarive, aide les nouveaux arrivants à s’intégrer plus facilement. Pour lui, il est impératif que les Réunionnais reconsidèrent leur point de vue sur la grande île et sur le peuple malgache. Les amertumes du passé ne doivent pas ternir les relations nouvelles entre Madagascar et La Réunion.

La SMER, pour l’entraide

Cette association 1901 qu’il gère a été constituée le 29 janvier 1947, sous le nom d’Association d’entraide des Réunionnais de Madagascar. Aujourd’hui, cette association gère un patrimoine immobilier conséquent, principalement sur Tananarive, mais également dans les provinces. Le bâtiment qui accueille ses bureaux se situe face à la rue de La Réunion, jouxtant les locaux de l’antenne de la Région Réunion à Madagascar. Il date de la fin des années 1950. L’histoire des Réunionnais de Madagascar passe forcément par ces murs. Dans ses premières années d’existence, la SMER était une maison de transit, notamment pour les Réunionnais de la Sakay. On pouvait s’y restaurer. Repas créole. Une salle des fêtes se situait au premier étage de la bâtisse. Sûr que des grands de la chanson réunionnaise y sont passés. Bal séga, animations diverses. C’était le bon temps. Lors des événements de 1972, la SMER s’occupera de l’évacuation des Réunionnais de la Sakay. Maison de transit toujours, mais pour un vaste programme de retour à La Réunion. Rares sont ceux qui s’expriment sur cet épisode douloureux. Harry Langlois n’en touchera mots. Il précise cependant que c’était corvéable, et que la situation de l’association en sera toute chamboulée. Pour faire vivre son patrimoine, la SMER deviendra pendant longtemps l’internat du lycée français. A la fin des années 1990, François Caillé y installa ses affaires. Ainsi, malgré les événements, la SMER a su garder la tête haute, et son patrimoine reste notable. Elle dispose notamment d’un centre de loisirs, le Club du Car, proposant sport divers, comme l’équitation, le tennis, la natation, etc. où les Réunionnais notamment disposent d’un cadre convivial pour se retrouver.

S’inscrire à la SMER

Aujourd’hui encore, le Réunionnais qui s’installe à Madagascar peut y trouver conseil, et assistance sociale si besoin est. « Depuis 2006, les assistés sont enregistrés à une mutuelle pour l’accès aux soins », précisait Harry Langlois. Mais depuis longtemps, l’association se charge de la distribution de vivres et du remboursement des médicaments, notamment pour les Réunionnais et descendants de Réunionnais. Certains ont été abandonnés par leur famille. C’est à qui un père réunionnais qui abandonnait femme et enfants, pour retrouver le confort franco-réunionnais. C’est à qui une mère repartie vivre au pays, “oubliant” un enfant resté sur l’île rouge. Bref ! La SMER apporte assistance à ces femmes de Réunionnais et à leurs enfants. Par ailleurs, elle initie un projet éducatif, pour l’enseignement du français. L’accès à l’éducation est encore incertain à Madagascar, surtout lorsque le niveau de vie reste bas. Des projets, il y en a. Les Réunionnais qui souhaitent s’installer à Madagascar pour affaires ou par affiliations conjugales ne doivent pas faire l’impasse sur cette opportunité. Harry Langlois appelle tous les “ressortissants” réunionnais à prendre contact avec l’association qu’il dirige. L’adhésion ne coûte que 10.000 ariary l’an, soit à peine 4 euros. Elle regroupe des Réunionnais et descendants de Réunionnais, éparpillés dans l’île, à Tananarive, à Diego Suarez, à Tuléar, à Fianarantsoa, à Tamatave... Bref, un peu partout dans l’île.
Pour tous renseignements, contactez Harry Langlois à l’adresse mail suivante : [email protected] ou [email protected]

W. T.


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