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Libre opinion par André Oraison, Professeur de droit public à l’Université de La Réunion
15 juin 2006
Après un voyage mémorable réalisé par une centaine de Chagossiens pendant une dizaine de jours en avril dernier sur leurs îles natales (Diego Garcia, Peros Banhos et Salomon) (1), c’est l’ensemble de la communauté chagossienne déportée à Maurice et aux Seychelles - il y a maintenant une trentaine d’années - qui reprend espoir. Le 11 mai 2006, la Haute Cour de Justice de Londres vient en effet de lui donner raison en annulant deux orders-in-council (décrets-lois) en date du 10 juin 2004 qui interdisait aux Ilois de revenir vivre sur leurs terres de leur naissance (2). Ainsi, leur retour est devenu juridiquement possible ? Mais pourra-t-il avoir lieu ? Les Américains qui ont loué à bail pour des fins stratégiques et pour une période de 50 ans renouvelable l’atoll de Diego Garcia y consentiront-ils ? Cette libre opinion se propose de faire le point sur le sort des populations des Chagos qui resteront dans l’histoire comme les premières et les dernières victimes de la rivalité idéologique et politique Est-Ouest dans l’Océan Indien.
Introduction
À qui appartient l’archipel des Chagos où se trouve la base militaire anglo-américaine établie à Diego Garcia ? À la Grande-Bretagne qui l’a intégré dans le British Indian Ocean Territory (BIOT) en 1965 ou à Maurice qui considère sa décolonisation comme “inachevée” ? Ou plus simplement aux Chagossiens, tous expulsés pour des raisons stratégiques par les Anglais à l’initiative des Américains et désireux, pour certains d’entre eux, de revenir aux Chagos après obtention de nouvelles compensations financières de la part de la Grande-Bretagne, accusée d’avoir volé leurs racines et leurs âmes ?
Après près de trente années d’exil à Maurice, le droit de retour des Chagossiens sur leurs terres natales leur avait déjà été reconnu par la “Royal High Court of Justice” de Londres dans une décision du 3 novembre 2000 : cette Haute juridiction avait en effet constaté que le "déplacement" des "Ilois" était illégal. Mais ce droit de retour n’a pu encore être concrétisé en raison de l’hostilité du Gouvernement de Washington, très forte après la destruction du “World Trade Center” de New York le 11 septembre 2001 et l’utilisation de la base de Diego Garcia en 2001-2002 contre les commanditaires de cet attentat, supposés être installés en Afghanistan. Après l’intervention militaire américaine en Irak qui a chassé du pouvoir le président Saddam Hussein en avril 2003, puis permis son arrestation, le retour des Chagossiens sur leur sol natal semblait même compromis pour une longue période.
Pour sa part, l’État mauricien revendique la rétrocession de ce territoire lilliputien depuis 1980. Lors d’une visite à Londres le 7 juillet 1980, Sir Seewoosagur Ramgoolam en avait fait la demande auprès de Margaret Thatcher, à l’époque Premier ministre de Grande-Bretagne. C’était “la première fois” qu’il accomplissait une telle démarche depuis 1965, date à laquelle il avait "cédé" les Chagos aux Anglais pour la somme dérisoire de 3 millions de livres sterling. En sa qualité de Premier ministre mauricien, Navin Ramgoolam est également intervenu le lundi 19 septembre 2005 à l’occasion de la soixantième session ordinaire de l’Assemblée générale de l’Organisation mondiale. Il a renouvelé les revendications de son pays "sur l’archipel des Chagos qui avait été détaché de la colonie de Maurice par le Royaume-Uni en violation du droit international", avant de demander aux Britanniques d’engager "des pourparlers afin de rétrocéder l’archipel à la souveraineté mauricienne" (3).
Mais quand, comment et pourquoi les Chagossiens ont-ils été déportés ? Pour répondre à ces interrogations, il nous faut mettre l’accent sur les revendications de Maurice sur les îles constitutives du BIOT (III). Il convient également de préciser les étapes relatives à la militarisation par les USA de Diego Garcia, devenue aujourd’hui le pivot de la stratégie de défense occidentale dans l’Océan Indien (II). Mais il faut au préalable expliquer le processus de création du BIOT par la Grande-Bretagne (I).
À suivre...
(1) Voir Neau (P.), "Une journée historique pour les déportés des Chagos et leurs enfants", Le Quotidien de La Réunion, mercredi 29 mars 2006, p. 23.
(2) Voir "La justice britannique donne raison aux Chagossiens expulsés", Le Quotidien de La Réunion, vendredi 12 mai 2006, p. 17.
(3) Voir Talpin (J.), "À l’ONU, Navin Ramgoolam revendique les Chagos et Tromelin", Le Quotidien de La Réunion, mercredi 21 septembre 2005, p, 20.
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