Birmanie

Aung San Suu Kyi réélue à la tête de son parti

13 mars 2013, par Céline Tabou

Aung San Suu Kyi a été réélue dimanche 10 mars, à la tête du principal parti d’opposition de Birmanie, la Ligue nationale pour la démocratie (LND). Cette dernière a appelé le parti à « saisir » sa chance avant les élections de 2015.

Aung San Suu Kyi, ancienne prisonnière politique et lauréate du Prix Nobel de la Paix, est députée depuis près d’un an. Réélue à l’unanimité par les 120 membres du comité central, lors du dernier jour du congrès du parti, elle a appelé à « l’unité ».

Dépasser les tensions pour le pays

850 délégués étaient réunis depuis vendredi 8 mars, à Rangoun pour le premier congrès de l’histoire du parti. Ce congrès arrive deux ans avant les législatives, dont la Ligue est favorite pour le moment. Le parti a défini sa feuille de route afin de tourner la page de la clandestinité, mais aussi surmonter les « conflits » internes, reconnus samedi 9 mars par Aung San Suu Kyi.
Le parti a été secoué par de vives querelles internes ces derniers mois, conduisant notamment à l’expulsion de quatre membres, qui se sont vu refuser l’accès au congrès. Cependant, « il est très important que nous soyons unis en ce moment », a-t-elle répété lors de son discours. « Je voudrais vous demander de ne pas laisser des sentiments personnels mettre en danger l’avenir du pays. Nous devons saisir notre chance. Dans le cas contraire, ce sera une perte non seulement pour la LND, mais aussi pour le pays », a-t-elle expliqué.
Après vingt ans de quasi-clandestinité sous la junte militaire, beaucoup de cadres ont passé de longues années en prison. Mais désormais, la Ligue a réintégré le processus politique légal grâce aux réformes entreprises depuis deux ans par le nouveau régime au pouvoir en Birmanie. En effet, le président Thein Sein, ancien général qui a tourné la page du régime militaire, a multiplié les réformes et libéré les prisonniers politiques.

Favori aux législatives

Donné favori pour les législatives de 2015, le parti doit définir une stratégie et lancer des réflexions sur les problèmes du pays, particulièrement la santé, l’éducation, le retard de développement et la corruption. Malgré sa détermination, les observateurs occidentaux notent son « incapacité » à « assumer les responsabilités du pouvoir ». Les analystes cités par l’AFP mettent en avant « la réticence des compagnons de route de Suu Kyi, tous octogénaires, à céder la place à une nouvelle génération de militants ».
Pour recadrer l’ensemble des cadres du parti, Aung San Suu Kyi a remercié « les membres qui ont lutté main dans la main avec la LND pendant 25 ans, et je salue aussi nos nouveaux membres ». Désireuse de faire avancer son pays, cette dernière a mis en avant l’importance d’un parti « énergique » et capable de faire des propositions pour le développement de la Birmanie, en pleine essor économique des pays émergents voisins et de la crise économique et financière.
Pour un diplomate occidental, « le parti doit combiner des personnes de différents horizons et générations », car « ils adoreraient (prendre le pouvoir) », mais « ils n’ont tout simplement pas la capacité ou l’expérience pour le faire ». Le temps joue pour les cadres de la LND car les élections sont dans deux ans et « la présence de dizaines de cadres au parlement « est une bonne étape pour se préparer », a-t-il indiqué à l’AFP. Han Tha Myint, un des ses porte-parole a affirmé que la LND doit rajeunir ses rangs, c’est notre principale inquiétude, la plupart de nos dirigeants deviennent âgés », mais malgré tout, « nous sommes prêts à diriger la Birmanie depuis longtemps », a-t-il ajouté.

Céline Tabou


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