
La Plateforme réunionnaise transmet au chef de l’Etat un nouveau manifeste
23 avrilAu cours d’un entretien dans la soirée du 22 avrils entre le Président de la République, Emmanuel Macron et la maire de Saint-Denis, Éricka (…)
22 juillet 2008
Le témoignage de Sir René Maingard de la Ville ès-Offrans devant le comité parlementaire restreint, chargé, de juillet 1982 à juin 1983, de faire la lumière sur l’excision arbitraire des Chagos du territoire mauricien, en 1965, fournit la preuve que, dès 1959, la puissance colonialiste anglaise s’efforce de faire obstacle à tout projet de développement dans cet archipel. On peut se demander pourquoi.
En fait, l’importance stratégique des Chagos, au milieu de l’Océan Indien et relativement éloigné des îles environnantes et a fortiori des pays continentaux riverains (Afrique de l’Est, Moyen-Orient, Inde, Sud-Est asiatique, Australie) n’échappe à aucun stratège et ce, dès le XVIIIe siècle. Nous en voulons pour preuve les visites de prospection de navires allemands à la fin du XIXe siècle, à l’instar du Valdivia en 1899-1900, et même en pleine Première Guerre mondiale (le redoutable croiseur Emden dont l’équipage reçoit pourtant un accueil princier de la part des habitants des Chagos qui ignorent tout des hostilités, opposant l’empire allemand au reste de l’Europe ou presque. Ils ne savaient pas non plus que Benoît XV avait succédé au pape Pie X décédé).
Plus près de nous, pendant la Seconde Guerre mondiale, les Chagos excitent la convoitise de stratèges américains, déjà en quête de repli indo océanique, en cas de perte de leurs bases aux Philippines. Plusieurs Mauriciens clairvoyants, en poste dans cet archipel, entre 1939 et 1945, peuvent témoigner que ces visites n’étaient pas aussi anodines qu’ils voulaient faire accroire. On peut se poser les mêmes questions autour du voyage (sans précédent) du gouverneur Sir Robert Scott aux Chagos, dans les années 1950.
Il est symptomatique, en tout cas, qu’à aucun moment les innombrables experts, forcément anglais, qui débarquent à Maurice, entre 1945 et 1965, ne se hasardent à suggérer que nos îles lointaines se prêtent fort bien à divers développement (pêche, huile, savonnerie, tourisme, élevage, cultures spécifiques) pour peu qu’on les dote de moyens infrastructurels adéquats (liaisons maritimes et aériennes dignes de ce nom, énergie électrique, meilleure captation des eaux pluviales, soins médicaux, système éducatif pour les enfants). Ces projets auraient largement permis d’estomper le sentiment éprouvé par leurs habitants d’être des oubliés du bout de monde, devant attendre le prochain bateau dans au moins six mois, naufrages non compris.
L’absence de tout développement aux Chagos, à l’instar du constat analogue qu’on peut faire, en 2008, à Agaléga et aux îles Cargados Carajos, peut-être imputable à l’incapacité notoire d’une partie de notre secteur privé de sortir des sentiers battus et de faire preuve d’imagination. On peut tout autant imaginer le gouvernement colonialiste anglais, faisant alors appel à ses nombreux espions, au sein de nos différents conseils d’administration, pour étouffer dans l’œuf toute velléité de développement d’une île lointaine. Et si par malheur, un entrepreneur, aussi entreprenant que René Maingard de la Ville ès-Offrans, ose mettre sur pied un projet de développement aux Chagos ou à Agaléga, on peut compter sur l’Hôtel du Gouvernement, ou pis encore, sur le château du Réduit, pour tout bloquer sur le plan administratif. A croire que tout est mis en œuvre pour que les Mauriciens ignorent jusqu’à l’existence de leurs îles lointaines. Faut-il rappeler, ici, ces innombrables manuels scolaires concoctés en Angleterre, par des Anglais, pour plaire aux Anglais, dans lesquels le territoire mauricien ne comprend pas les Chagos. Au nom de la même stratégie, l’on peut penser, aujourd’hui, qu’Agaléga et Saint-Brandon sont condamnés à un sous-développement chronique afin de permettre, demain, à de nouveaux traîtres de dirigeants politiques d’offrir ces îles lointaines, nous appartenant, à des pays étrangers ayant toute leur complaisance.
En 1959, le Professeur James Meade, Prix Nobel de Sciences économiques 1977, vient étudier les perspectives économiques de Maurice. Il juge inutile de se rendre à Rodrigues, aux Chagos et dans aucune île lointaine. Il conclut que Maurice n’a aucun avenir politique et sera bientôt rayée de la carte du monde, au grand dam d’un étudiant indien nommé Manmohan Singh.
En septembre/octobre 1961, René Maingard, Octave Wiehé et le Seychellois Paul Moulinié étudient, à la requête de Rogers, le développement des Chagos. Il s’agit de restructurer la production du copra aux Chagos pour promouvoir l’industrie mauricienne des huiles comestibles et du savon. De leurs conclusions dépend la décision de Rogers d’acheter 55% des actions des deux compagnies exploitant alors les Chagos. Ils proposent que le gouvernement mauricien participe au projet pour un tiers des actions, le reste étant partagé entre Rogers et ces deux compagnies. Réunion au Réduit avec le gouverneur Colville Deverell, le secrétaire colonial Tom Vickers, le secrétaire financier Alan Bates et Seewoosagur Ramgoolam. Veto total des colonialistes anglais à ce projet, sous prétexte que Meade y est hostile.
Boycott colonialiste d’un projet économique aux Chagos
Le 7 mars 1962, Rogers revient à la charge avec l’aide de Moulinié. Ils proposent une compagnie, située aux Seychelles, pour exploiter les Chagos. Londres s’y oppose de nouveau, comme plus tard l’hôtel du gouvernement bloque mystérieusement un projet de développement à Agaléga, en le colorant de bérengisme mais pour offrir sur un plateau un projet analogue à de mystérieux promoteurs sud-africains. La stratégie anglaise et colonialiste demeure de mise : pas de développement dans les îles lointaines pour pouvoir les mettre à la disposition de "some old friends". Pour Chagos, il s’agit de la base militaire américaine à Diego Garcia. Pour Agaléga, le mystère demeure entier.
En 1964, René Maingard de la Ville ès-Offrans, en tant que directeur général de Chagos Limited, compagnie devenue la seule détentrice des baux de l’archipel des Chagos, a l’occasion de discuter du développement économique de cet archipel avec des dirigeants anglais aussi prépondérants que MM. Lennox-Boyd, Ian MacLeod, Tufton Beamish, Patrick Wall. Il en retire l’intime conviction que la Grande-Bretagne ne tolère aucun développement économique aux Chagos afin de réserver cet archipel stratégiquement bien placé, au milieu de l’Océan Indien, à des fins autres qu’industrielles pour ne pas dire militaires.
Plus tard la Grande-Bretagne procède à l’acquisition obligatoire des biens de la compagnie "Chagos Limited", en supposant que légalement et constitutionnellement elle peut le faire, compte tenu, entre autres, de la convention onusienne interdisant formellement tout démembrement de toute colonie avant son accession à l’indépendance économique et à la souveraineté nationale, compte tenu aussi du caractère inaliénable de toute partie du patrimoine territorial d’un pays donné. La "Chagos Limited" est ainsi contrainte à donner les pleins pouvoirs à Paul Moulinié pour négocier avec les autorités colonialistes anglaises les compensations dues, ainsi que la prise en charge des Chagossiens, se retrouvant, du jour au lendemain, expulsés manu militari de leurs îles natales et ancestrales. Londres offre une identité de £660 000 pour accaparer ainsi des biens de "Chagos Limited". Le 19 décembre 1975, cette compagnie procède à sa liquidation volontaire.
Il convient de noter le tonitruant silence, en juin 1983, de la presse ramgoolamiste et boolelliste sur le rapport du comité parlementaire restreint, présidé par Jean Claude de l’Estrac, rapport si accablant pour, entre autres, Seewoosagur Ramgoolam, Satcam Boolell et de nombreux dirigeants travaillistes. Pas le moindre effort médiatique pour prendre leur défense et essayer de justifier leur trahison. Ce silence ressemble à s’y méprendre à un aveu encore plus incriminant que ce document officiel accusateur. Il entérine surtout le bien fondé des sévères condamnations portées contre les dirigeants précités, dont celle gravissime d’avoir, pendant une quinzaine d’années, constamment menti à la population mauricienne et de l’avoir induite en erreur, y compris au Parlement.
Autre son de cloche, pour sûr, à Nuvo Lizour, hebdomadaire gauchiste, dirigé alors par Jack Bizlall et Eshan Khodabux. Ce journal titre : « Ramgoolam, Boolell et Duval sont des anti-nationaux ». Il ne manque que Jugnauth pour former l’alliance Bleu-Blanc-Rouge. Le sous-titre de cet article, paraissant en une, est le suivant : « Seront-ils traînés devant une cour de justice pour haute trahison ? » Il s’agit, bien sûr, d’une vue de l’esprit car cela se saurait si la justice mauricienne pouvait sévir contre de hauts dirigeants politiques et de la nouvelle oligarchie d’Etat, s’estimant de droit divin et au-dessus de lois, ne pouvant que sanctionner le menu fretin mais pas les gros requins, à l’instar de la lutte anticorruption.
Il n’y aura pas de cour de justice mais de nouvelles élections législatives qui permettront à l’électorat mauricien, premier responsable de l’abandon des Chagos entre les mains de voleurs et de receleurs anglais et américains, d’installer de nouveau au pouvoir des ministres de 1965 (Boolell, Duval et Jugnauth) et au château du Réduit Seewoosagur Ramgoolam, en tant que gouverneur général et représentant à Maurice de notre chef d’Etat de l’époque, la... reine Elizabeth II.
Que reste-t-il de l’accablant rapport de ce comité parlementaire ? Absolument rien ! Aucun résultat. Notre électorat ne pouvait pas mieux récompenser la trahison de 1965. Cela prouve seulement que nous avons le gouvernement que nous méritons. Nous ne sommes pas dignes de posséder des îles aussi paradisiaques que nos Chagos.
Yvan MARTIAL, L’Express (Maurice)
http://www.lexpress.mu/display_search_result.php?news_id=110395
http://www.lexpress.mu/display_search_result.php?news_id=110447
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