Lutte pour les droits des femmes en Inde

Une bataille de longue haleine à venir

11 janvier 2013, par Céline Tabou

L’affaire du viol collectif d’une jeune femme devait être officiellement transférée jeudi à une autre instance pour permettre une instruction accélérée. A cette occasion, l’avocat de trois suspects a indiqué qu’ils plaideront non coupables.

L’avocat M.L. Sharma, de trois des cinq suspects, s’appuie sur les pressions faites par la police et la responsabilité du petit ami de la jeune femme, qui n’aurait pas dû sortir la nuit dans la rue. Face à lui, l’avocat pourra compter sur la présence d’un nouveau mouvement féministe indien, destiné à faire respecter les droits des femmes en Inde.

Une bataille judiciaire en perspective

Selon maitre Sharma, ses clients ont l’intention de plaider non coupables des chefs d’accusation d’enlèvement, viol et meurtre, lorsque l’affaire aura été transférée, a révélé l’“Agence France Presse”. L’avocat a indiqué jeudi à l’“AFP” qu’il prouverait que ses clients ne sont pas responsables de l’agression, tout en démentant vouloir accuser la victime. Dans un récent entretien à “Bloomberg”, M.L. Sharma jugeait que le petit ami de l’étudiante était « pleinement responsable » de l’agression, car le couple n’aurait pas dû se trouver la nuit dans les rues. « Jusqu’à présent, je n’ai pas vu un seul exemple de viol d’une femme respectée », a-t-il ajouté.

Ce dernier a précisé qu’il n’allait pas diffamer la victime, mais qu’il avait donné son opinion à “Bloomberg”. « Je leur ai seulement dit que les femmes sont respectées en Inde, qu’elles sont des mères, des sœurs, des amies, mais dites-moi quel pays respecte une prostituée », a cité l’“AFP”. Face à ces propos, ce dernier a été interrogé pour savoir s’il considérait donc la victime comme une prostituée, l’avocat a indiqué : « Non, pas du tout, mais je dois protéger mes clients et prouver qu’ils n’ont pas commis ce crime abominable ».

Les accusations sont portées par l’avocat M.L. Sharma, qui a accusé la police d’avoir fait usage de la force pour soutirer les aveux des accusés. « Tous les accusés ont été gravement battus par la police, qui a utilisé la force pour soutirer les déclarations qui s’adaptent aux preuves rassemblées » , a-t-il dénoncé auprès de l’“AFP”. « Mes clients ont été contraints d’avouer des crimes qu’ils n’ont pas commis », a-t-il assuré.

La « Fille de l’Inde » a réveillé le féminisme indien

Kavita Krishnan, responsable de l’Association indienne des femmes progressistes, a prononcé un discours devenu le manifeste d’un mouvement féministe inédit en Inde, a révélé “Le Monde”. Face à l’agression violente d’une jeune étudiante, décédée de ses blessures, les Indiennes sont descendues dans la rue pour réclamer la liberté, le droit de s’instruire, de tomber amoureuse, de mener leur vie sans être jugées, de vivre sans la peur d’être agressées.

« Nous sommes ici pour dire que les femmes ont tous les droits d’être aventureuses. Nous serons imprudentes. Nous serons inconscientes. Nous ne ferons rien pour notre sécurité. N’osez pas nous dire comment nous habiller, à quelle heure du jour ou de la nuit sortir, comment marcher, ou de combien d’escortes nous avons besoin », a clamé Kavita Krishnan, qui a fondé son mouvement trois jours après l’agression de la jeune fille, le 16 décembre. Par la suite, des milliers de personnes se sont réunis à New Delhi pour dénoncer cette agression et toutes celles faites aux femmes. L’écrivaine Nilanjana Roy a expliqué au “Monde” que « Jamais autant d’Indiens, toutes classes confondues, ne se sont reconnus dans un tel slogan. Jamais la violence faite aux femmes n’a été abordée avec un tel retentissement. C’est un mouvement sans précédent ».

Céline Tabou


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