Affaire Cyrille Hamilcaro et Surgine Fontaine

3 ans d’inéligibilité requis contre Cyrille Hamilcaro

27 mai 2011, par Sophie Périabe

C’est hier que s’est ouvert le procès de Cyrille Hamilcaro et de Surgine Fontaine au Tribunal correctionnel de Saint-Pierre sur l’affaire de la vente frauduleuse de terrains agricoles communaux. Au terme des débats, le ministère public a requis hier soir à l’encontre du conseiller général d’Objectif Réunion de la prison avec 2 ans de prison avec sursis et trois ans d’inéligibilité.

C’est avec plus d’une demi-heure de retard que Cyrille Hamilcaro, accompagné de ses avocats, est arrivé au Tribunal correctionnel de Saint-Pierre hier matin.
L’ancien maire de Saint-Louis comparait pour recel d’escroquerie dans cette affaire de vente fictive de terrains agricoles.
L’ancienne secrétaire de Direction de la CIVIS, Surgine Fontaine, est apparue au tribunal aux côtés de son mari et est accusée d’escroquerie et de faux.
En effet, entre 2003 et 2006, Surgine Fontaine aurait vendu des terrains agricoles communaux en assurant aux clients qu’ils allaient être déclassés. Une belle opportunité pour ces victimes qui ne se doutent de rien au vu des documents fournis par la jeune femme. Les papiers sont signés par Cyrille Hamilcaro, alors maire de Saint-Louis, et Surgine Fontaine produit même des actes notariés frauduleux. Les sommes récoltées auraient servi au financement de la campagne des Cantonales de 2004.
Hier matin, dans son rappel des faits, la présidente du Tribunal correctionnel a souligné que, dans cette affaire, plus de quarante personnes ont été escroquées pour un préjudice de plus de 2 millions d’euros.

Promesses d’embauche dans l’attente de la vente effective des terrains

L’ancienne amante de Cyrille Hamilcaro reste sur ses premières déclarations : « j’ai agi sous les ordres de Cyrille Hamilcaro. C’est lui qui m’a dit de signer les actes de vente », affirme-t-elle. Du côté de Pamela Sery, ancienne collègue de Surgine Fontaine à la CIVIS, elle avoue s’être fait passer pour un clerc de notaire auprès des acquéreurs, car elle « avait confiance en Surgine ». Selon ses dires, elle a soupçonné la fraude « trop tard ».
La juge s’est ensuite penchée sur la partie escroquerie de l’affaire. Selon plusieurs victimes, Surgine Fontaine leur aurait proposé un contrat de travail dans l’attente de la vente effective des terrains communaux. Du côté de l’accusé, le discours est tout autre. « Certains acquéreurs m’ont demandé, vu ma position et celle de Cyrille Hamilcaro, s’il n’y avait pas la possibilité de faire embaucher quelqu’un ». L’« arnaqueuse » a donc produit plusieurs faux contrats de travail.
« Vous pensiez vraiment que ces promesses d’embauche allaient déboucher sur quelque chose ? On n’embauche pas tous les jours à la CIVIS, non ? », demande la juge à Surgine Fontaine.
Cette dernière assure que Cyrille Hamilcaro pouvait donner suite à ces promesses d’embauche, que ce soit à la CIVIS, au Conseil général ou ailleurs. « J’ai agi sous ses ordres ».

 « Elle me faisait des cadeaux » 

Les transactions financières sur le compte de Surgine Fontaine ont été passées au peigne fin. Visiblement, les chèques de certaines victimes servaient à dédommager d’autres victimes qui attendaient leur terrain depuis trop longtemps. D’autres atterrissaient directement sur le compte de campagne de Cyrille Hamilcaro. Au total, entre 500.000 et 600.000 euros, escroqués lors de la « vente » des terrains communaux, ont été versés à l’ancien maire de Saint-Louis. Cyrille Hamilcaro assure, de son côté, ne pas connaître la provenance de cet argent, « elle me faisait des cadeaux ».
Surgine Fontaine menait elle aussi « la belle vie », femme de ménage, jardinier, etc. Son mari, qui recevait lui aussi une partie du magot, se servait pour jouer. Selon l’avocat des époux Fontaine, « le mari est totalement innocent ».
Quant à Surgine Fontaine et Cyrille Hoarau, chacun se renvoie la balle en niant toute responsabilité.
Le procès se poursuit aujourd’hui.

 SP 


La corruption pour gagner une élection

Au début, Cyrille Hamilcaro niait tout, a été confondu et a fini par avouer qu’il a reçu de l’argent.
Au terme de la procédure, les choses sont beaucoup plus claires, il a utilisé cet argent pour gagner des élections. Voici donc comment il a été réélu et on a du mal à imaginer qu’à notre époque on achète des gens avec de l’argent.
Cela nous ramène à l’époque des feuilles-tôles…
Les faits sont extrêmement graves sur le plan de la corruption, et dans la mesure où cela a servi à gagner des élections. Or, son compte de campagne n’a pas été refusé.
Il n’est donc pas normal que la population de Saint-Louis se soit faite voler sa victoire.
Les débats ont montré que Cyrille Hamilcaro était le cerveau de l’affaire, et n’a pas eu un mot de compassion pour Surgine Fontaine qui a passé six mois en prison, et qui était même enceinte derrière les barreaux.
Cyrille Hamilcaro a tenté durant l’enquête de démontrer que Surgine était le cerveau…
Mais dans cette affaire, une personne n’est pas jugée. Tout cela n’aurait pu avoir lieu sans la complicité d’une personne qui, au Crédit agricole de Saint-Louis, refusait de signaler les transactions douteuses sur le compte de Surgine Fontaine.
Pourquoi n’a-t-eile pas été citée à venir témoigner ?


Tentative d’étouffement ?

Entre la révélation des faits et ce procès, n’y a-t-il pas eu une tentative d’étouffement ? Des responsables politiques au Tampon ont proposé un emploi à Surgine Fontaine.
Le Tampon est aussi le lieu de travail de Cyrille Hamilcaro et Mme Latchimy après son départ du Crédit agricole. Mais les responsables politiques du Tampon n’ont pas réussi à recoller les morceaux, en témoigne le débat d’hier où Surgine Fontaine a démontré que c’est bien l’élu d’Objectif Réunion qui est le cerveau de toute cette affaire.


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Messages

  • Cette affaire soulève des problèmes beaucoups plus vastes dans "LE MONDE POLITIQUE REUNIONNAIS". C’est à ce demander si les élections dans notre département ne sont pas monter de toutes pièces . Par ailleurs on constate un manque important de transparence dans les campagnes électorales. Peut être serait-il necéssaire aujourd’hui d’envisager la mise en place d’une cellule indépendante de contrôle des comptes de campagnes dans ces communes à fortes suspicions de corruption électorales comme cela se fait dans d’autre département.


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