Claude Hoarau fait appel des jugements du tribunal de Saint-Pierre

« En 50 ans de combats politiques, rien n’a pu m’empêcher d’accomplir ma tâche »

14 octobre 2011, par Manuel Marchal

Claude Hoarau a décidé de faire appel de sa condamnation par les juges du tribunal de Saint-Pierre à deux peines d’inéligibilité pour des faits qui auraient été commis voici plus de trois ans. Un nouveau procès permettra au maire de Saint-Louis de faire valoir son innocence et d’obtenir la relaxe demandée par ses avocats.

Hier, le tribunal de Saint-Pierre a rendu son verdict dans deux affaires concernant Claude Hoarau. La première était une suspicion de discrimination à l’embauche, pour laquelle les juges ont condamné le maire de Saint-Louis à un an de prison avec sursis, deux ans d’inéligibilité et 20.000 euros d’amende. Dans la seconde affaire, Claude Hoarau est accusé d’avoir passé un accord selon lequel des embauches auraient été promises entre les deux tours des municipales de 2008. Les juges ont décidé de déclarer Claude Hoarau coupable et de le condamner à quatre mois de prison avec sursis, un an d’inéligibilité et 15.000 euros d’amende.
Aussitôt la décision prononcée, Claude Hoarau a annoncé son intention de faire appel. Un nouveau procès aura donc lieu, et cette fois l’innocence du maire de Saint-Louis sera reconnue sur la base du solide dossier présenté par les avocats.

La libération des travailleurs

Pour notre camarade, « il s’agit de décisions inacceptables car nous ne voyons pas dans les actions menées de différences avec ce qui se fait dans tout le pays, dans toutes les collectivités territoriales sans provoquer les réactions que cela a provoquées pour Saint-Louis ». « La vraie discrimination aurait été de ne pas faire ce que j’ai fait », explique Claude Hoarau qui rappelle que depuis son arrivée à la Mairie, une de ses préoccupations a été de mettre à l’abri des pressions politiques le personnel communal. C’est chose faite déjà pour les deux tiers par le biais de la titularisation, et cette avancée va se poursuivre. Autrement dit, Claude Hoarau crée à Saint-Louis les conditions de la libération des travailleurs communaux du clientélisme et autres vexations issues de la précarité.
Sur la forme, le maire de Saint-Louis constate une manière pour le moins expéditive de le juger. La garde à vue le concernant a été annulée, donc il n’existe aucun acte juridique indiquant que l’on a interrogé Claude Hoarau avant de l’amener à la barre, alors qu’il est un prévenu.

Des tâches à accomplir

« Les institutions de la République prévoient des voies de recours que nous allons utiliser totalement », indique Claude Hoarau au sujet de sa décision de faire appel tout en précisant : « je ne veux pas que l’on ressente dans le pays que ma préoccupation est de me sortir moi d’affaire ».
« En 50 ans de combats politiques, rien n’a pu m’empêcher d’accomplir ma tâche », ajoute-t-il.
Aujourd’hui, cette tâche est de plusieurs ordres. Dans l’institution, il s’agit du redressement des finances communales, et de « conforter des décisions historiques car la commune a aujourd’hui 66% de son personnel titulaire de la fonction publique territoriale ». Tous ces travailleurs sont sortis de la menace du clientélisme. Claude Hoarau explique que cette amélioration de la situation des travailleurs amène des difficultés financières, mais « comme nous sommes certains de sortir de ces difficultés dans un délai de deux ans, l’acquis pour le personnel sera irréversible ».

« Que le combat se poursuive »

Dans la gouvernance, la tâche de Claude Hoarau, « c’est de créer la commune de La Rivière ». « Nous avons créé les conditions pour l’unanimité des forces politiques », poursuit-il. Toutes les études préalables ont affirmé que les deux communes seront viables financièrement. Dans les deux ans, le redressement des finances permettra cette création, et à l’horizon de 2014, La Rivière sera la 25ème commune.
Dans la bataille militante, la tâche de Claude Hoarau est de « conforter les forces de progrès dans le Sud ». Avec la perspective du changement l’année prochaine au plus haut sommet de l’État, il importe que les forces de progrès mises en mouvement dans le Sud puissent se renforcer, notamment le Parti communiste réunionnais, explique le maire de Saint-Louis.
« Ce sont des objectifs que les décisions de justice d’aujourd’hui ne nous empêcherons pas d’atteindre », précise en substance Claude Hoarau.
« Le destin personnel d’un camarade n’est pas le plus important, ce qui importe, c’est que le combat se poursuive, et que des victoires soient arrachées pour le progrès du peuple réunionnais », conclut-il.

M.M.

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