Cyrille Hamilcaro risque 3 ans d’inéligibilité

La corruption au centre des débats

28 mai 2011

Le procès des ventes fictives de terrain s’est terminé hier, le délibéré sera rendu le 16 juin prochain. Le conseiller général Cyrille Hamilcaro risque une inéligibilité de trois ans, 24 mois de prison avec sursis et une amende. Les débats ont mis sur le devant de la scène un cancer qui ronge notre société : la corruption et une de ses conséquences : les embauches peu transparentes dans les collectivités.

Après l’examen des faits et les réquisitions du ministère public jeudi, le procès de Cyrille Hamilcaro et Surgine Fontaine s’est terminé hier sur les plaidoiries de la défense. La veille, le procureur avait requis à l’encontre de Surgine Fontaine 6 mois de prison fermes et 50.000 euros d’amende. Quant à Cyrille Hamilcaro, conseiller général d’Objectif Réunion-Nouveau centre, il risque 24 mois de prison avec sursis, et 30.000 euros d’amende.
L’examen des faits a révélé le fond du problème : la corruption. C’est un cancer qui ronge notre société. Et sa mécanique a été démontée : faire miroiter des terrains en échange de faveurs.
Ce qui est tout aussi clair, c’est l’utilisation de l’argent de la corruption. C’est en pleine campagne électorale des cantonales 2004 que Cyrille Hamilcaro a pu bénéficier de ces fonds. Dans le contexte de pénurie d’emploi et de pauvreté que connaît La Réunion, l’arrivée d’une telle manne au moment d’une élection est de nature à jeter un doute sur la sincérité des résultats. Il s’avère également que les donateurs de ces sommes importantes ayant transité sur le compte de Surgine Fontaine n’ont pas eu de reçu du mandataire financier du candidat Hamilcaro. Par conséquent, ces sommes n’ont pas pu être inscrites dans le compte de campagne de celui qui était à l’époque maire de Saint-Louis.
Si en 2004 au moment des faits Cyrille Hamilcaro réussit à garder son mandat, il est incontestablement battu en 2008 aux municipales.
Après sa défaite, il trouve refuge dans une collectivité territoriale opérant notamment au Tampon. Une telle embauche interroge, quels ont été les critères de recrutement, et pour quelle mission à accomplir ?
Cette question se pose en effet car l’embauche de Cyrille Hamilcaro n’est pas la seule concernant les protagonistes de cette affaire.

Des recrutements peu transparents

Quand Cyrille Hamilcaro avait des responsabilités à la CIVIS, Surgine Fontaine y a été recrutée en tant que secrétaire. Puis quand elle a dû partir de cette collectivité, c’est encore dans une autre opérant également sur le territoire du Tampon qu’elle a été recrutée. Pourquoi et par qui ?
Le troisième larron de cette histoire n’est autre que l’ancienne banquière d’une agence de Saint-Louis. C’est elle qui avait la responsabilité de veiller sur le compte de Surgine Fontaine et c’est donc elle qui a rendu l’escroquerie possible en ne signalant pas les mouvements suspects de capitaux sur le compte de l’ancienne proche de l’ancien maire de Saint-Louis.
Elle aussi a été recrutée dans une collectivité au Tampon…
On peut donc s’interroger sur la transparence de ces recrutements destinés à embaucher trois personnes mises en cause dans une affaire d’escroquerie dont le bénéfice a servi durant une campagne électorale. Cette interrogation est d’autant plus forte que c’est de l’argent public qui paie les salaires.
Ce manque de transparence est une conséquence d’un cancer qui ronge notre société, la corruption.

M.M.


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