Procès en appel de Claude Hoarau, Joseph Coupaye et Yannick Payet-Fontaine

La violence du Procureur

9 novembre 2012

« Vos diplômes ! » C’est ce qu’a demandé à plusieurs reprises le Procureur de la République à Joseph Coupaye, qui assistait hier avec Claude Hoarau et Janine Gédéas au procès en appel du jugement rendu en première instance dans trois affaires d’embauches datant de 2008. Difficile d’imaginer qu’un travailleur sans diplômes devienne cadre dans une collectivité, pour le magistrat du Parquet qui a ironisé sur la « compétence certainement exceptionnelle » des « maçons aux pieds nus », avant de juger « courageux » le traquenard tendu par Sabrina Etang-Sale, opposante qui avait appelé Joseph Coupaye, et l’avait amené à évoquer pour elle la possibilité d’un emploi, avant de livrer à la presse l’enregistrement de cet entretien.

Le procès du social ?

Même traitement, l’après-midi, pour Yannick Payet-Fontaine, cet agent titulaire réintégré par Claude Hoarau après avoir été « placardisé » sous la mandature de Cyrille Hamilcaro. « Pour vous les diplômes ne semblent avoir aucune importance, lorsque vous accordez des emplois », a attaqué le Parquet. Une ligne qui n’a pas évolué, malgré les démonstrations de la défense décrivant la situation particulièrement dramatique de la municipalité de Saint-Louis. Celle-ci, avec 48% de chômeurs et un déficit de cadres de catégorie A, rencontre d’immenses difficultés dans l’accomplissement de sa mission, ont rappelé Claude Hoarau et son avocat, Rémy Boniface. Qu’importe : le procureur n’a cessé de critiquer tant le recours aux emplois précaires que les titularisations d’employés communaux. Au bout du compte : des peines d’une lourdeur inattendue, demandant 4 mois de prison ferme et 5 ans d’inéligibilité contre Claude Hoarau dans les premières affaires, plus 24.000 euros d’amende et deux ans ans d’inéligibilité.

Quelle stratégie ?

Selon les observateurs, la cause de la violence du Procureur réside sans doute ailleurs : la justice, entend-on dans les couloirs du Palais, s’apprêterait à frapper durement Cyrille Hamilcaro, pour des faits autrement plus graves d’enrichissement personnel. Tout serait fait, alors, pour établir dans les esprits une équivalence entre des affaires tirées par les cheveux — 4 embauches et une réintégration — et celles de l’ancien maire de Saint-Louis. « Je sais que la Justice que vous rendez ici n’est pas celle d’il y a 50 ou 60 ans, celle qui acquittait les fraudeurs. Je vous demande un jugement républicain et impartial », a conclu Claude Hoarau. Sera-t-il entendu ?

Correspondant 

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Messages

  • Quand on voit ce qui se passe avec l"affaire Claude Hoarau " on peut se demander si on est vraiment dans une de avec les principes de droit. Pourquoi des traitements différents selon les communes.
    Pourquoi Saint- Louis et Sainte -Marie (...), ne sont pas traités de la même façon. A t-on vu les salaires de certains employés à Sainte Marie ? (...) Leur a t on demande à cela leur diplome ?.
    Selon la commune les maires ne sont pas traités de la même façon...et avec ça on veut donner des leons de démocratie aux "pays émergents" , nos voisins...Selon votre appartenance politique et vos réseaux...vous devinez la suite

  • la "justice" la Réunion travaille pour la droite, cela fait des anneés que cela dure ! il y a 2 poids et 2 mesures quand il s’agit d’un élu de gauche et un de droite ! celui de gauche est lourdement sanctionné même innocent, celui de droite est la plupart du temps relaxé ou puni d’une peine légère malgré les infractions graves à la loi qu’il a vraiment commis ! depuis son élection et par 2 fois, Claude Hoarau subi sans interuption des attaques infondées, des méchancetées, l’UMP et la droite de St Louis n’ont jamais accepté le verdict du suffrage universel et cela s’appelle des " démocrates " ????


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