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Saint-Paul et la démocratie participative
14 mars 2008
Elle est venue, elle a vu, elle a été déçue. Elle, c’est Karen, habitante de Saint-Gilles-les-Hauts. Pour avoir assisté à un Conseil de Quartier, elle se dit que la démocratie participative à Saint-Paul n’a pas dépassé le stade de l’affichage et qu’en fait de participation, il s’agit plutot d’une vague consultation. Expérience.
Karen, maman d’un petit garçon de 3 an et demi, est intermittente du spectacle. Elle a quitté la scène pour passer en coulisse et démarche aujourd’hui les programmateurs pour « vendre » des pièces, des projets artistiques. Autant dire que la tache n’est pas simple mais la passion l’emporte chez cette jeune femme de contacts, curieuse de l’autre et des sujets qui animent notre société.
« On ne voulait pas de citoyen dans ce Conseil de Quartier »
L’année dernière, elle a connu un passage à vide professionnel (le lot de ce métier) et pour ne pas succomber à l’immobilisme devant son petit garçon, Karen a été tenté par l’expérience de la fameuse démocratie participative dont on parle tant à Saint-Paul. Elle savait qu’un Conseil de Quartier se tenait ce jour-là dans les hauteurs de Saint-Gilles, sans point de chute précis. Elle téléphone donc à la mairie de Saint-Paul pour connaitre l’adresse et rien qu’à cette seule étape, elle pressent déjà, le coup tordu. « Ca a été compliqué, se souvient-elle. J’ai eu 4 à 5 personnes différentes au bout du fil et personne pour me répondre. Peut-être est-ce de la parano, mais ma première impression a été de me dire qu’on ne voulait pas de citoyen dans ce Conseil de Quartier. Piquée au vif, je me suis accrochée et on a fini par me renseigner mais ça a été long et difficile. » Citoyenne à forte volonté participative, bien décidée à s’inscrire dans la démarche, Karen se présente donc au rendez-vous et là, première surprise : « que des employés municipaux ! » Ou presque. Sur la douzaine de personnes présentes : la présidente du Conseil de Quartier, « quasiment absente », un représentant des services du maire qui a animé la séance et une autre habitante du quartier. Pas d’adjoint au maire de Saint-Gilles-les-Hauts, pas d’élu, mais une majorité d’agents de la municipalité. « Il y avait deux fiches de présence : l’une pour le Conseil et l’autre pour les agents afin qu’ils justifient leur absence à leur poste », explique la jeune femme intriguée par cette “surreprésentativité”. « A la fin du Conseil, j’ai demandé à un agent s’ils étaient obligés d’y assister. On ne m’a pas répondu, directement. »
« Faire un point sur le boulot des services communaux »
Bon mais alors, le contenu ? « Tout un pataquès. » Mais encore ? « Comme on était en fin d’année civile, tous les Conseils de Quartiers avaient une enveloppe de 5000 euros à dépenser. Ils ont décidé de l’utiliser pour fabriquer un podium. Il y en a bien un à Villèle mais apparemment, ils n’arrivaient à s’entendre pour y accéder.... Bref. Au final, pour un podium de 3500 euros, c’est toute l’enveloppe délivrée par les services du maire qui est repartie aux services du maire. Passionnant ! » En fait de participation, les deux citoyennes en présence n’ont même pas été sollicitées pour se prononcer sur la décision. « Personne ne m’a demandé mon avis, sourit Karen. Je me suis vraiment sentie exclue. » Autre thème d’importance abordé : l’installation du miroir sur la route pour plus de sécurité. Il y a eu aussi cette question cruciale de : où mettre la borne à verre ? Et enfin, l’idée de mettre en place un marché forain pour ne plus avoir à se rendre à Plateau-Caillou. « On n’a pas du tout été dans la réflexion sur le quartier en lui-même, sur la participation des citoyens à la vie civile. Je pensais qu’on aurait débattu de politique, de culture, de l’enfance...des grandes thématiques qui touchent à notre société, à notre quotidien, aux problèmes concrets, qu’on aurait échangé. Non, il s’agissait en fait de faire un point sur le boulot des services communaux. Je n’étais pas là pour ça. »
On ne l’y reprendra plus
« Déçue », Karen se dit néanmoins qu’elle n’est peut-être pas tombée le bon jour. Que celui-là, la dynamique n’y était pas. Elle se rapproche alors de la présidente du Conseil de Quartier, fait un nouveau pas. « J’ai essayé de savoir comment fonctionnaient ces Conseils de Quartiers. Je lui ai demandé s’il y avait des statuts, des procès verbaux des réunions précédentes que je pourrais consulter. Ca été très difficile pour elle de me répondre, elle a été très évasive et mes questions avaient d’ailleurs l’air de l’ennuyer plus qu’autre chose. Soit elle a fait semblant de ne pas savoir, soit elle a quelque chose à cacher, mais dans les deux cas pour moi, c’est de l’esbroufe ! » La sentence est tombée. Ni Karen, ni l’autre habitante du quartier qu’elle a recroisé par la suite ne se sont réessayées à l’exercice, trop peu intéressant, selon elles. Et elles n’ont d’ailleurs pas été invitées à revenir et certainement pas recontactées. Peut-être existe-t-il à Saint-Paul d’autres outils participatifs plus proches de ce projet de démocratie alternatif mais pour Karen, cette expérience lui suffit. Elle préfère encore aller au café du coin : là au moins on rencontre des gens et discute de la vie.
Stéphanie Longeras
Commentaire
Peut-être que Karen est effectivement tombée le mauvais jour. A moins que la commune ne soit elle tombée dans le piège rencontré dans d’autres villes de France ou d’ailleurs (Porto Allègre par exemple) qui expérimentent ce rapprochement entre les élus et les citoyens : le risque de focaliser les questions de démocratie à une seule gestion locale tout en accordant trop de “pouvoir” aux employés de la commune. Si c’est le cas, plutôt que de favoriser l’implication, la participation des administrés aux choix qui engagent leur quotidien mais aussi aux débats de société, on créé des bataillons de petits chefs de files dans les quartiers qui sont plus attachés à leur fonction de président qu’à leur rôle moteur initial de promoteur de rencontre et d’échange entre les citoyens. C’est dommage. Mais comme toute expérimentation, il faut savoir faire son bilan, remettre son fils à l’ouvrage, si les électeurs, pour le coup, en décident ainsi. Finalement on en revient au point de départ : la démocratie représentative qui anime notre République, celle ou il faut aller voter pour déléguer la gestion du pouvoir local à l’élu.
SL
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