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La liste de l’Alliance avec les forces vives
15 mars 2004
Dans le Centre du Cœur Saignant au Port, des candidats de la liste régionale de l’Alliance ont dialogué hier soir pendant plus de deux heures avec cent à deux cents personnes représentant les aspects les plus variés de la vie culturelle du pays.
À une semaine du premier tour des élections régionales, des candidats de la liste de l’Alliance conduite par Paul Vergès ont organisé hier en fin d’après-midi une rencontre prolongée qui a permis un dialogue plutôt riche et multiforme sur la problématique culturelle à La Réunion.
La rencontre a commencé par un hommage rendu par Paul Vergès à la mémoire de Rico Carpaye, jeune portois tué à l’âge de 17 ans par des nervis de Saint-Paul après les élections législatives de mars 1978. Son nom a été donné au Centre d’action sociale du quartier, à un groupe d’immeuble et à l’école maternelle du quartier, que dirige Denise Caro, candidate de l’Alliance présente hier avec plusieurs de ses collègues : Catherine Gaud, Maya Césari, Raymond Mollard, Radjah Véloupoulé, Emmanuel Lemagnen, Sudel Fuma, Alain Armand, Raymond Lauret, Jocelyne Lauret, Paulette Adois et Alain Séraphine… les uns à la tribune, les autres dans la salle.
Dans la salle, il y avait de nombreux représentants de tous les secteurs de la création artistique et culturelle du pays : poètes, comédiens, musiciens, chanteurs, plasticiens, architectes, écrivains, militants associatifs etc… Des créateurs et acteurs de différentes générations.
Bernard Payet, parolier et poète, a introduit le débat par une intervention démontrant le caractère transversal de la culture dans la société et le rôle essentiel joué par la collectivité régionale dans ce domaine, auprès des quelque 400 associations culturelles dont le dynamisme, a-t-il dit, "témoigne d’une volonté d’existence, même si, faute d’une structure fédérative, elles manifestent parfois beaucoup d’errance". Son intervention a situé le rôle des institutions et la façon dont leurs interventions sont parfois perçues par les acteurs culturels. "Incompréhension… manque de visibilité… "syndrome de l’abandon""… ont décrit des relations malaisées, voire conflictuelles et le constat d’une série de difficultés que les artistes et acteurs culturels ou associatifs présents étaient invités à évoquer avec les candidats.
Une série de questions et interventions de la salle a suivi cette introduction, balayant des questions très diverses : sur l’importance relative du budget régional de la culture (Lorita Alendroit-Payet) et le fait qu’il soit accolé à celui du sport. Ce "jumelage" - choquant pour les artistes qui y voient une perte de leur identité - a été le prétexte à quelques jolis morceaux de bravoure, de part et d’autre…
Les questions ont aussi porté sur l’unité et la diversité des petites entités insulaires (Jean-Louis Guébourg) et le rôle que pourraient jouer La Réunion (avec Maurice) pour structurer une identité indocéanique ; sur le créole (Éric-Antoine Boyer) et l’offensive de l’UMP contre les rares espaces de liberté qu’il est parvenu à conquérir, comme le dénoncent Axel Gauvin et Jean-François Sam-Long dans une lettre ouverte qui fut distribuée en début de rencontre.
Des questions ont évoqué les difficultés liées au manque de structures culturelles, dans les lycées et à l’Université et plus fondamentalement, un "problème d’harmonisation de l’identité réunionnaise" (Paulo Aupiais) dans l’Education, du primaire à l’Université. Un "manque de politique commune globale" a été le grief fait à la plupart des institutions culturelles, tandis que d’autres questions portaient sur les relations entre les associations et la collectivité régionale ; la construction d’un développement durable dans un pays comptant encore plus de 100.000 illettrés ; le manque de soutien des médias audiovisuels aux musiciens réunionnais dès lors qu’ils ne sont pas dans les tendances commerciales dominantes ; l’intérêt de la Région pour la problématique de l’architecture contemporaine et notamment expérimentale ou enfin sur la question des bénévoles dans les associations.
Les questions témoignaient de la diversité des problèmes de terrain auxquels sont confrontés tous les jours les acteurs culturels, dans tous les domaines.
En prenant le micro, Paul Vergès président sortant de la Région et candidat tête de liste de l’Alliance, a prévenu qu’il situerait son intervention à un niveau de généralité exigé par "la nécessité de dégager une politique culturelle globale".
Les candidats de l’Alliance étaient là pour donner leur vision de l’action culturelle et Paul Vergès a construit son adresse à l’assistance selon un axe à deux entrées : le poids de l’héritage historique et les données du contexte actuel. Trois grands aspects sont ressortis de son exposé :
1/ les problèmes posés à l’humanité par le phénomène - inédit dans l’Histoire - de la transition démographique et par les bouleversements de civilisation qu’elle dessine sous nos yeux ;
2/les changements climatiques comme conséquences de l’activité d’une petite partie accapareuse de l’humanité, mais aussi comme cause de changements futurs amenés par "l’échec et l’impasse" que constitue ce modèle de développement pour les pays émergents du "tiers monde". Les exemples proches de Madagascar ou de Mayotte illustrent ces difficultés dans notre région.
3/ Enfin, l’unification des échanges et la mondialisation du marché, imposées par les dominants comme modèle unique, vont eux aussi "poser aux peuples des problèmes inédits", a souligné Paul Vergès en rappelant l’importance du Sommet de la Terre, à Rio (1992) - un "premier acte de civilisation planétaire", bien qu’il ait été limité à la protection de la diversité biologique. "Pourquoi ne se préoccupe-t-on pas de la survie de la diversité culturelle ?" a-t-il poursuivi en rappelant l’appel de Nouméa, lancé par Marie-Claude Tjibaou et lui-même en décembre 1999 et la proposition faite à la présidence française d’organiser à Paris un "Rio de la culture mondiale" dont le propos principal serait de rappeler que tout ne peut être ramené à des considérations commerciales.
Dans un monde étouffé par le diktat de démocraties dominantes, traumatisé par les réactions terroristes et guetté par le "choc des civilisations", Paul Vergès a invité à réfléchir à nos problèmes et aux questions posées par notre Histoire en tenant compte de ces urgences. L’esclavage, l’engagisme et ce qu’ils ont créés ou produits dans notre société - des comportements de simulacre à la sauvegarde des cultures et religions minorées - sont pour les acteurs culturels et les intellectuels, lettrés ou "analphabètes", une source intarissable de recherche et de création.
"Comment échanger entre nous à partir de la revalorisation de tous nos apports, de la prise en compte du phénomène de créolisation, dans des formes et des valeurs partagées par tous ?" a dit Paul vergès à la fin de son intervention, en appelant l’ensemble des acteurs culturels à "passer au crible de la critique les valeurs dominantes" : le modèle français d’assimilation individuelle et laïque, autant que les manipulations de l’opinion réunionnaise par "ceux qui refusent la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise". Un refus que le président sortant de la Région analyse comme "un déclin et une abdication de ce que doit être la culture".
"Sans un partage des mêmes objectifs culturels, il n’y a pas de développement durable", a-t-il dit, ajoutant à l’adresse de l’auditoire : "Sommes-nous capables de dépasser ce qui fait nos recherches particulières pour adhérer à une œuvre commune ?"
La suite de la rencontre a été une poursuite de l’échange, notamment sur le projet de Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise, à partir de nouvelles interventions ou questions des acteurs culturels, auxquels les autres candidats de la liste ont tenté de répondre partiellement et de façon plus détaillée.
Les candidats de la liste se sont engagés à répondre à toutes les questions qui leur ont été adressées, soit le soir même soit ultérieurement, par courrier.
David Pascale
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