C’est dans une salle de conseil débordante, que se déroule cette élection sans surprise. Pour que tous les Sainte-suzannois observent le bon déroulé de cette institution, un écran géant a même été installé devant la mairie. La table du conseil municipal est trop petite, pour accueillir les 34 conseillers et “l’ancien” maire sortant, qui tient bonne place pour reprendre ses fonctions de premier magistrat de Sainte-Suzanne.

Maurice Gironcel, qui a réuni 63,20% des voix lors des élections du 9 mars 2008, détient 31 sièges au Conseil. « Qu’il me soit donné ici l’occasion de remercier l’ensemble de ces électeurs, qui dès le premier tour ont fait le choix de confier à notre équipe la conduite des affaires de notre commune pour un nouveau mandat. C’est non seulement un honneur mais une très grande responsabilité partagée par tous les membres du groupe majoritaire : je prends l’engagement avec mon équipe que nous en serons dignes » déclare Maurice Gironcel, remerciant militants et colisitiers, ainsi que la société civile, les forces du progrès « représentés par le Parti Communiste Réunionnais, Lutte Ouvrière et le PSR ». André Boyer, conseiller de l’opposition, ne s’est pas présenté pour le premier conseil municipal de la nouvelle mandature.

En son absence, les trois autres membres de l’opposition, Antonio Grondin, Alain Sinaretty-Ramaretty et Eddie Adekalom proposent leur candidature pour la fonction de maire. « Pour mieux se compter », plaisante un confrère.

Elu à 31 voix sur 35, Maurice Gironcel a choisi de tendre la main aux membres de l’opposition, à qui il garantit « une représentation équitable et proportionnelle au sein des différentes commissions ou instances municipales, (...) un espace d’expression suffisant afin que vous puissiez apporter votre contribution au développement de la ville ».

Priorité à l’emploi

Apporter l’indispensable, construire une ville pour tous, et préparer l’avenir. Durant la campagne, Maurice Gironcel n’avait cessé de mettre en avant une vision pour Sainte-Suzanne, pour son développement, cela pour 15 - 20 ans à venir.

« Le premier chantier auquel nous allons devoir nous attaquer est celui de l’emploi. Avec un taux de chômage trois fois plus important qu’en France métropolitaine, nous devons faire résolument le choix de nous appuyer sur l’économie solidaire », déclare le Maire de Sainte-Suzanne, qui envisage pour première bataille de lutter contre les diminutions des financements étatiques dans le domaine de l’emploi, « et pour que les richesses soient mieux réparties ». « La conséquence de ce désengagement c’est l’aggravation des inégalités et de l’exclusion sociale », constate Maurice Gironcel.

Pour pallier cette carence, la Mairie de Sainte-Suzanne s’engagera dans des efforts financiers supplémentaires pour faire avancer l’emploi, notamment dans les domaines de l’environnement et de l’aide à la personne. Le Maire de Sainte-Suzanne appelle cependant à un retour à un niveau d’emploi aidé, qui tienne réellement compte de la situation réunionnaise, soit 60.000 dans les années 1999-2000.

500 contrats uniques d’insertion pourraient être créés sur Sainte-Suzanne, à décliner sur plusieurs secteurs, à savoir le sport et la culture, la prévention et la lutte contre l’illettrisme, l’accompagnement des personnes âgées et des handicapés, l’environnement et la petite enfance. Relevant que les jeunes de moins de 25 ans sont exclus de ce dispositif, contraignant ainsi la baisse du chômage des jeunes, Maurice Gironcel souhaite proposer à l’Association des Maires de La Réunion le thème de l’économie solidaire et des emplois aidés, et faire intégrer les moins de 25 ans dans le dispositif.

Le réflexe « Développement durable »

Sainte-Suzanne garde ses yeux sur son avenir et sur la destinée de ses habitants. Durant cette nouvelle mandature, Maurice Gironcel veut initier de grands projets structurants en prévision de l’augmentation de la population sainte-suzannoise.

« Ils devront être dimensionnés de façon à accueillir à moyen terme uen population qui avoisinera les 30.000 habitants », déclare-t-il, et de poursuivre « afin d’éviter le piège d’une urbanisation anarchique et incontrôlé, il faudra avoir le réflexe de penser et d’agir sous le label Développement durable dans le cadre d’une mise en œuvre et de la gestion équilibrée de nos aménagements, de nos projets et en définitive de notre territoire ».

L’obligation Haute Qualité Environnementale n’est plus une surprise à Sainte-Suzanne, comme l’énergie solaire et éolienne. Toujours dans une optique de création d’emplois, le développement durable devra s’associer à l’effort dans les domaines de l’économie solidaire et du développement économique, ainsi que de l’investissement public. Demain, ce sera le Tram-Train ou se déplacer autrement. Demain, ce sera construire autrement.

Sûrement, travailler autrement. La ville du Beau-Pays entretient son réflexe environnemental, en phase avec les spécificités réunionnaises, et Sainte-Suzannoises.

Bbj

Le nouveau conseil de Sainte-Suzanne

Le maire : Maurice Gironcel.
Les 10 adjoints : Daniel Alamelou, Jacqueline Eclapier, Antoine Chamand, Marie Angélina Imira, Henri Antoinette, Marie Aline Hoarau, Laurent Damour, Geneviève Angama, Marcel Pony, Thérèse Damour.
Conseiller de la majorité : Patricia Coutandy, Louis Galmard, Yolande Pause, Harry Maillot, Marie Hoarau, Jean Gavrama, Marie Patche, Daniel Belin, Marie Mouniata, Jocelyn Partal, Josette Bourane, Henri Booz, Marie Anthony, Didier Lombard, Nadine Damour, Jean Ivoula, Marie Tian Van Kai, Jean Gerbandier, Maïva Duchemann, Daniel Soupaya Valliama.
Conseillers de l’opposition : Antonio Grondin, Alain Sinaretty-Ramaretty, André Boyer, Eddie Adekalom.