Municipales et cantonales

« Le PCR a fortement contribué aux changements »

18 mars 2008

Le PCR n’a que des motifs de satisfaction, devant l’issue des élections cantonales et municipales des 9 et 16 mars. Elie Hoarau, Secrétaire général, et Jean-Yves Langenier, Maire du Port, ont dit hier pourquoi.

(photo PD)

Les deux dirigeants communistes ont commencé par rappeler que le mandat municipal qui vient d’être renouvelé avait été prolongé d’un an, pour cause de cumul d’élections en 2007. Les élus en place ont eu une année supplémentaire pour conforter leur position en quelque sorte.

Les « beaux restes » du PCR...

Elie Hoarau a également noté qu’au lendemain des élections présidentielles, « certains commentateurs s’amusaient, lorsqu’ils évoquaient le PCR, à dire... “Le PCR... ou ce qu’il en reste”. J’observe que ce sont encore de beaux restes ! », s’est amusé le Secrétaire général. Les trois maires sortant - « des communistes conduisant des listes d’union élaborées sur des programmes » - ont été réélus dès le premier tour, « parfois brillamment » comme le maire du Port. « Trois communes ont été reprises à l’adversaire de la même façon et nous avons contribué à l’élection de plusieurs têtes de liste qui n’étaient pas des communistes », a poursuivi Elie Hoarau en évoquant l’accord de Saint-leu avec le Modem et le soutien du PCR au candidat Ramakistin (SE) à Trois-Bassins.
« En plus de cela, des municipalités ont exprimé leur volonté de changement : Saint-Denis, La Plaine des Palmistes et Saint-Benoît dès le premier tour », a-t-il noté au sujet des conquêtes de la fédération socialiste. On notera au passage que le Secrétaire général du PCR n’inclut pas Petite-Ile au nombre des conquêtes. Christophe Payet, l’ancien maire - qui ne se représentait pas -, a été membre de la fédération socialiste avant de marquer ses divergences avec les dirigeants (“Témoignages” du 29 mars 2004). La coalition qui a porté un socialiste à la Mairie de Petite-Ile agissait dans le cadre d’un règlement de compte interne... au sujet duquel les dirigeants du PCR n’ont rien à dire.

La fin d’un diviseur
Les conquêtes de Saint-Paul, Saint-André et Saint-Louis sont d’une autre trempe. Le PCR a perdu Saint-Paul en 1959, « au début de la période d’affrontement », a rappelé sobrement Elie Hoarau (voir encadré). Sa reconquête, après un demi-siècle de bataille, et par la première députée-maire de l’île, est un double symbole. Même chose à Saint-André, dont le maire a été mis dans la place en 1972 par un successeur du préfet Perreau-Pradier. « Virapoullé s’est posé en champion du contraire de tout ce que nous faisions. Il s’opposait pour s’opposer, à tout, systématiquement, du moment qu’une proposition venait de nous, quel qu’en soit le contenu ». Et Elie Hoarau de rappeler son opposition au SIVOMR et à toute proposition novatrice pour moderniser ou développer La Réunion. Son éviction est un coup porté à l’exacerbation des divisions des Réunionnais, a estimé le Secrétaire général du PCR. Ce n’est pas pour autant la fin de toute manœuvre frauduleuse, comme en témoignent le recours et la plainte au Parquet formulés par Elie Hoarau à Saint-Pierre (voir encadré).

Le point de départ d’un plus large rassemblement

« Le PCR a apporté, pour ce qui le concerne, une forte contribution au changement du paysage politique réunionnais », a-t-il poursuivi. Pour le PCR, les 9 et 16 mars sont « le point de départ d’un rassemblement qui peut s’élargir encore : ces élections démontrent la possibilité de rassembler les Réunionnais dans le respect de leurs différences, pour faire face aux défis », a-t-il poursuivi. « Et nous aurons de sérieux défis », a ajouté le Secrétaire général en en énumérant quelques uns : la crise énergétique - « qui n’en est qu’à ses débuts » - l’envolée des prix des matières premières et les pressions sur le pouvoir d’achat, la fin des accords sucriers en 2014, l’entrée en vigueur des Accords de partenariat économiques (APE) avec les pays ACP, les menaces sur l’Octroi de mer et les problèmes posés par les critères de convergence de l’UE - ces deux derniers points étant de nature à créer de grosses difficultés budgétaires aux communes.
Pour la résolution de ces difficultés, le PCR prône la nécessité d’agir pour le rassemblement des Réunionnais. « Nous avons le sentiment d’avoir œuvré efficacement dans ce but », a conclu Elie Hoarau.

L’intercommunalité sur d’autres bases

A son tour, Jean-Yves Langenier a souligné les conséquences que ces changements ne manqueraient pas d’avoir dans l’intercommunalité. Dans ces regroupements aussi, « une page est tournée », a-t-il dit en rappelant brièvement l’action menée par le PCR pour créer l’intercommunalité et la renforcer à La Réunion, à partir des années 84-85. « Lors de la “vague bleue” de 2001, Le Port et La Possession - auparavant membres de la CIVIS - , n’ont eu d’autre choix que d’entrer au TCO », a-t-il rappelé. « Mais si le TCO, sous la Direction d’Alain Bénard, s’est limité à “gérer les acquis”, nous pensons qu’une autre dynamique est possible », a encore dit le maire du Port. Des changements vont se produire dans toutes les Communautés de communes, du Nord au Sud - où CIVIS et CC Sud non seulement fusionnent, mais vont revoir leur composition - ainsi que dans les Sociétés d’économie mixte mises en place par les EPCI. « Nous aurons à apporter notre contribution à ces changements d’orientation politique et nous y allons avec la volonté d’unir toujours davantage », a dit pour finir Jean-Yves Langenier.

P. David

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