Le PSR fait son entrée au sein des municipalités

27 mars 2008, par Edith Poulbassia

Le Parti Socialiste Réunionnais (PSR) a laissé passer l’agitation de la période électorale pour exposer hier son analyse des résultats. Membre de l’Alliance, le PSR est satisfait de cette large victoire de la gauche. Après le Conseil régional en 2004, le jeune parti est maintenant représenté au sein des Conseils municipaux grâce aux listes de rassemblement.

La droite sanctionnée, la gauche renforcée. Dans cette nouvelle configuration politique, le PSR est ressorti grandi. Certes, sa progression n’a pas été aussi spectaculaire que celle du PCR, mais la stratégie de rassemblement qui a prévalu pour les Municipales et Cantonales a profité à tous. Denise Delorme, Vice-présidente régionale déléguée à la Formation, n’est plus la seule élue du parti. Désormais, le PSR compte 8 élus répartis au sein de 6 Conseils municipaux : Nadine Philogène à Saint-Paul, Marie-André Antony, Jocelyn Galemard, Daniel Soupaya à Sainte-Suzanne, Marie-André Payet à La Possession, Fabrice Jupin à Sainte-Rose, etc...
« Le PSR a volontairement souhaité une démarche de soutien et de rassemblement dans plusieurs municipalités, et notamment là où nous avions des compétences à valoriser. Nous avons soutenu et composé les listes d’union dès le premier tour à Sainte-Suzanne, Sainte-Marie, La Possession, Saint-Paul, Saint-Louis. Nous avons conduit une première liste PSR à Sainte-Rose », affirme Eric Delorme. Résultat : après le Conseil régional en 2004, le PSR intègre les Conseils municipaux en 2008. Ces élections marquent une nouvelle étape pour le PSR, « jeune organisation indépendante par rapport aux instances parisiennes ». « Ces élections donnent des visages et un espoir au projet du parti », insiste Eric Delorme, projet qui consiste à assurer « un savoir, un toit, un emploi, une responsabilité à un maximum de Réunionnais ».
Pour faire évoluer ce projet, le PSR espère consolider les bases du parti afin de préparer les Régionales de 2010. « Je lance un appel aux candidats sans étiquettes et les invite à rejoindre le PSR pour intensifier notre action », a déclaré Eric Delorme.

« Le Président doit se ressaisir »

Pour les résultats des Cantonales, le PSR est plus prudent. « Madame Dindar, conseillère nationale de l’UMP, est reconduite présidente pour 3 ans au Département, elle devra donc composer avec une nouvelle majorité et des couleurs politiques autres que l’UMP. Si Cela permet de faire avancer notre département et être mieux en phase avec certaines actions menées par la Région, c’est une bonne chose, estime Eric Delorme. Cependant, nous avons quelques doutes sur la pérennité de cette majorité tant les valeurs et projets sont très différents. Les finances publiques étant ce qu’elles sont, au moindre désaccord, Madame Dindar pourrait être amenée à présenter sa démission, soit à l’UMP, soit en tant que Présidente du Département. La droite téléguidée depuis Paris par les instances nationales de l’UMP, bien que légèrement majoritaire, s’est aujourd’hui tirée une balle dans le pied ».

Sur le plan national, le PSR constate la lourde défaite de la droite. « Dix mois après sa nette victoire à la Présidentielle, Nicolas Sarkozy est touché de plein fouet par cette double défaite aux Municipales et Cantonales ; Anticipant sur ces mauvais résultats, le président de la République avait assuré qu’il tirerait toutes les leçons de ces scrutins, et ce, sans pour autant interrompre le cours des réformes ou changer le cap de sa politique », commente Denise Delorme.
L’opposition qui sort renforcée de ces élections doit relever le pari de la reconstruction autour d’un projet crédible, solide et cohérent pour préparer la future Présidentielle, estime Denise Delorme. Quant au gouvernement, « il ne peut pas faire comme si rien ne s’était passé. Si ce gouvernement est honnête, il doit réorienter sa politique, pour aider toute la population, et en particulier ceux qui en ont le plus besoin, ajoute la vice-présidente de la Région. Le président doit se ressaisir, et ne pas laisser la France être un pays riche qui produit des pauvres ».
Pour le PSR, le vote qui s’est exprimé n’a rien d’un vote d’impatience, comme l’interprète le nouveau secrétaire chargé de l’Outre-mer, Yves Jégo. « C’est un vote de mécontentement, et même de colère et de désespoir », insiste Denise Delorme. Il relève de la responsabilité de chaque parti politique d’en tenir compte.

Edith Poulbassia


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