Cantonales : « Un vote à candidature unique »

Saint-Denis 5 : « Comment peut-on accepter une telle caricature de la démocratie ? »

15 mars 2008

Henri Grondin dénonce un déni de démocratie dans le 5ème canton de Saint-Denis. Nouveau en politique, ce candidat sans étiquette, qui a récolté 4,03% des suffrages dimanche dernier, estime que petits candidats et électeurs font les frais des « tractations » Annette/Ponin-Ballom qui conduisent à « un vote à candidature unique », celle d’Ibrahim Dindar.

Avec 51,91% de participation au premier tour, l’électorat du 5ème canton de Saint-Denis est resté plutôt frileux face aux urnes dimanche dernier. Difficile peut-être de choisir entre les 10 candidats en lice ? La question ne se posera plus ce dimanche : seul le bulletin du conseiller général sortant droite Ibrahim Dindar leur sera proposé. Abstention record ? Ou déferlante de votes blancs comme résistance de la démocratie ?

«  Horripilé que les gens de mon canton aient été trahis  »

« Si les électeurs veulent aller voter, qu’ils votent blanc, ce sera le signe des mécontents », estime quant à lui Henri Grondin qui se dit « horripilé que les gens de mon canton aient été trahis. » Il en veut beaucoup au candidat PS, Philippe Naillet, d’avoir accepté de retirer sa candidature au mépris des 1036 votants qui lui ont accordé leurs suffrages au premier tour. Henri Grondin dénonce « les manipulations (liste dite « d’ouverture » de Gilbert Annette - NDLR) qui privent les électeurs de candidats, d’alternative », mais aussi le fait, qu’en faisant primer l’enjeu des municipales certes important, l’électorat opposé à la reconduite du mandat d’Ibrahim Dindar ait été floué. « Beaucoup, dont certains de mes amis d’enfance ont préféré voté pour M. Naillet, plutôt que pour moi ou d’autres petits candidats, car il avait plus de chance de déloger Dindar », explique-t-il.

« J’ignore et ne veut d’ailleurs rien savoir de ces transactions mais le résultat est là : un seul bulletin. 100% des suffrages exprimés iront donc vers lui. Au 21ème siècle, dans un pays dit démocratique, comment peut-on accepter une telle caricature de la démocratie ? »

Henri Grondin qui faisait ici ses premières armes en politique - avec peu de moyen, de temps mais des idées, un projet - déplore ce type d’agissements qui n’honorent pas la classe politique et lèsent les petits candidats comme lui, d’ailleurs privés de pouvoir se représenter au second tour à défaut d’un résultat équivalent à 10% des inscrits.

« Même en république bananière on n’a pas de candidat unique à moins d’une OPA sur le pouvoir avec les armes ! », s’insurge-t-il. Et pour attester de la conception douteuse et des pratiques répréhensibles qu’entretiennent certains élus ou candidats en matière d’action politique, Henri Grondin va plus loin. C’est connu, malheureusement appliqué, mais il est bon de la rappeler.

«  On m’a fait des propositions pas très démocratiques ... »

Il explique que les 177 voix qui lui ont été confiées par l’électorat du 5ème canton dionysien ont été convoitées, dès le lendemain des résultats, par les deux challengers, de gauche comme de droite.

« Ils ont chacun demandé à me voir. Nouveau en politique, par respect et politesse, j’ai accepté. Dans les deux camps, on m’a fait des propositions pas très démocratiques mais intéressantes financièrement comme le remboursement de ma campagne en échange d’un appel au vote. Mais comme je l’ai toujours dit, ces votes ne m’appartiennent pas, même s’il faut battre Dindar. Je suis venu libre et je repars libre. »

Henri Grondin constate enfin qu’en dépit de la volonté de changement exprimée par l’électorat, c’est à nouveau Ibrahim Dindar qui va être reconduit dans ses fonctions de Conseiller général, « sans programme, juste avec un bilan. » « Je ne nie pas qu’il a travaillé, il était d’ailleurs élu et payé pour ça, mais c’est un élu fantôme que la population n’a jamais vu sur le terrain, alors même qu’elle a besoin de cette proximité. Il dit qu’il a reçu 3000 personnes en 7 ans dans sa permanence, mais au-delà du nombre quotidien que cela représenterait par jours ouvrés, on constate qu’avec ses 1400 voix, il n’a à l’évidence pas répondu favorablement à leurs attentes. »

Henri Grondin est déçu et il ne doit pas être le seul. Outre l’électorat, Joseph Vital (DVD) et Max Bobèche (DVG), qui ont rassemblé 5,89% et 6,10% des voix, qui avaient appelé les électeurs à reporter leurs votes sur le candidat PS au second tour, doivent s’en mordre les doigts. Ils ne pouvaient présager une telle fusion.

Stéphanie Longeras


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