Quand les associations se rencontrent, réfléchissent à leur devenir et exposent leur savoir-faire : c’était dimanche au Tévelave, dans la commune des Avirons, à l’initiative de la Fédération des associations rurales (FEDAR). Pourquoi une telle manifestation ? « Parce que cela correspond à un réel besoin », répond Savaranan Rangaradjou, directeur de la FEDAR.
À l’heure des bilans, toute l’équipe d’organisations se félicite non seulement de la bonne tenue des différents rendez-vous prévus, mais surtout du succès rencontré auprès des associations et des adhérents. Mais si succès il y a, il ne doit rien au hasard. Car ce forum a été préparé de longue date.
Ainsi, des réunions décentralisées ont été tenues en différents endroits de l’île, afin d’une part d’écouter les associations et d’autre part de les sensibiliser à l’importance de ce lieu de rencontres, d’échanges et de débats.

Un grand nombre de partenaires privés

« La FEDAR existe par et pour ses adhérents », rappelle Savaranan Rangaradjou. Et le fait que plus d’un millier d’adhérents venus de toute l’île se soient rendus au Tévelave montre bien l’importance de ce forum très attendu, la dernière édition remontant à 1998 à Piton Saint-Leu.
Ce que soulignent également les responsables de la FEDAR, et qui apparaît comme un élément positif, c’est la présence en grand nombre de partenaires privés aux côtés de partenaires institutionnels et des collectivités. « C’est un peu comme si un tabou était brisé par le monde de l’entreprise », résume Savaranan Rangaradjou.
« Les associations ont montré toute l’étendue de leurs activités, de leur savoir-faire et de leur professionnalisme. Et du côté du monde l’entreprise, il y a eu une prise de conscience de l’importance et du rôle du monde associatif dans la société ».

Remettre l’humain au centre des préoccupations

La journée s’est articulée en trois volets. En premier lieu, la valorisation du savoir-faire du monde associatif à travers un espace d’exposition pour les association adhérentes. À elle seule, la FEDAR regroupe 80 associations, et si on y inclut la vingtaine d’autres qui sont regroupées au sein du Comité départemental du Sport en milieu rural, c’est donc une centaine d’associations qui se sont retrouvées au Tévelave pour informer le public sur leur fonctionnement, les activités réalisées.
Second volet de la journée : des ateliers de réflexion autour de thèmes d’actualité. Une sorte de rendez-vous citoyen en quelque sorte, au cours duquel les responsables associatifs et les partenaires institutionnels ont eu la possibilité de débattre et d’échanger sur des thèmes d’actualtié et les enjeux concernant le secteur associatif. Et les sujets de discussion n’ont pas manqué, qu’il s’agisse des nouvelles lois sur la ruralité, l’intercommunalité, où le devenir du dispositif des emplois aidés (CES, CES, CEJ...).
À titre d’exemple, la FEDAR et le CDSMR (Comité départemental du sport en milieu rural) emploient à eux seuls pas moins d’une centaine de personnes en contrat aidé, dont près de la moitié est sur un dispositif de "contrat local d’accompagnement scolaire", piloté par la FEDAR.
Sans ces contrats aidés, l’avenir du monde associatif est plus qu’incertain... D’autant que de par leur implantation, les associations en milieu rural contribuent à créer du lien social, des liens de vie tout simplement en impulsant des projets culturels, sportifs ou à caractère social au travers d’une animation au sens large du terme. C’est là d’ailleurs l’essence même de la FEDAR : remettre l’humain au centre des préoccupations.

Le monde associatif en quête de reconnaissance

« Le monde associatif est un relais obligé », estime Savaranan Rangaradjou. À plus forte raison quand on œuvre dans le milieu rural et qu’une loi sur la ruralité est sur le point de voir le jour. « Quelque soit la loi, si on ne travaille pas en amont auprès des acteurs, si ces derniers ne savent pas comment ça marche, ils pourront difficilement s’impliquer par la suite », fait remarquer le directeur de la FEDAR.
Et justement, dimanche, des rencontres entre mondes associatifs et institutionnels ont permis de mieux se connaître et de mieux prendre conscience des moyens existants. Ont ainsi participé aux débats, le Commissariat à l’aménagement des hauts, la mission Parc des Hauts, la Direction départementale Jeunesse et Sports, la Direction du travail...
Autant de discussions et de débats très animés dans une journée bien remplie, avec en guise de dessert un plateau artistique composé entre autres de Ti Sours et de Pat’Jaune, ces troubadours des Hauts, qui avaient donc toute leur place pour apporter une touche festive à ce forum.
Si le rendez-vous de dimanche a permis aux associations de se retrouver, d’échanger des expériences, c’est aussi parce que le monde associatif a besoin de parler de son quotidien, mais aussi d’être écouté. D’où la question : et après le Forum ?
Pour Savaranan Rangaradjou, il faut maintenant "digérer" tout ce qui a été dit, faire la synthèse, affiner les propositions émises avec comme objectif de renforcer le rôle de force de proposition du monde associatif par le biais de la FEDAR.