A contre-courant de l’urgence climatique

33238 véhicules neufs importés à La Réunion en 2022 : droit dans le mur

9 août 2023, par Manuel Marchal

A La Réunion l’année dernière, un total de 33238 véhicules neufs ont été importés. Dans ce total, 27669 sont des voitures particulières. Même si le nombre des immatriculations de ces marchandises polluantes importées est en baisse, ces nombres soulignent l’ampleur de la crise à La Réunion. Ces importations massives sont à contre-courant de l’urgence climatique. A minima, le retour du train est une nécessité.

Pour moins de 900000 habitants, La Réunion a importé l’an dernier 27669 voitures particulières neuves. Au total, en intégrant camions, bus et utilitaires légers, ce sont 33238 véhicules qui ont été importés. Ces chiffres sont en baisse de 7 % pour les voitures et de 8,3 % pour le total par rapport à 2022. Ils n’en demeurent pas moins exceptionnellement élevés et très inquiétant : dans notre région, La Réunion bat des records en termes de pollution de l’atmosphère rapportée au nombre d’habitants. C’est à contre-courant de l’urgence climatique.
En effet, qu’ils soient thermiques ou électriques, ces véhicules sont à l’origine d’émissions de gaz à effet de serre importantes. Rappelons que les voitures électriques sont responsables d’une pollution bien plus importantes que les thermiques lors de leur fabrication.

Conséquence de décisions politiques

Cette situation est la conséquence d’une orientation politique décidée quelques années après l’abolition du statut colonial de La Réunion. Il s’agissait de créer à La Réunion une classe sociale ayant un pouvoir d’achat suffisant pour consommer des produits occidentaux importés. Cette politique s’appuyait sur l’extension du supplément colonial à tous les fonctionnaires. La surrémunération donnait les moyens pour acheter des voitures. Cela a permis de créer un nouveau marché d’exportation pour les industriels européens.
Dans le même temps, la décision de supprimer le chemin de fer laissait le champ libre au tout-automobile. L’offre insuffisante de transports collectifs a poussé une part importante de la population à acquérir une automobile.

A minima, le retour du train est une nécessité

Ces 33238 véhicules s’ajoutent à un parc automobile déjà surdimensionné eu égard à la réalité géographique de notre île : 2500 kilomètres carrés dont la moitié est habitée, et moins de 900000 habitants concentrés majoritairement sur le littoral. Ils contribuent au fait que moins de 20 % de l’énergie consommée à La Réunion soit produite localement avec des énergies renouvelables.
Par ailleurs, l’achat de ces véhicules constitue un transfert d’argent massif de La Réunion vers ceux qui produisent ces machines. C’est autant d’argent perdu pour le développement du pays.
A l’heure où se tiennent les États généraux de la mobilité, ces chiffres inquiétants rappellent l’urgence d’agir vite et fort pour que La Réunion change de civilisation et sorte du sous-développement en matière de transport. A minima, le retour du train est une nécessité.

M.M.

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