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Air Mauritius désormais seule à relier Chennai à La Réunion
14 décembre 2023, par
Lundi, Air Mauritius a organisé une conférence de presse pour annoncer l’ouverture d’une ligne Maurice-Chennai. La fréquence, hebdomadaire, sera assurée par un avion de 300 places.
Air Mauritius s’engouffre dans le vide créé par Air Austral qui a dû fermer la ligne La Réunion-Chennai en raison des contraintes imposées par l’Union européenne pour valider les aides massives de l’État.
Air Mauritius compte sur les Réunionnais pour rentabiliser la ligne et annonce déjà 1000 réservations pour un premier vol prévu en avril 2024 en envisage ultérieurement plusieurs vols par semaine…
Air Austral paie les conséquences de la gestion par la direction imposée par Didier Robert. Un levier de croissance potentiel s’éloigne, Air Mauritius à pris la place.
Lundi, Air Mauritius à tenu une conférence de presse à La Réunion pour annoncer la réouverture de la ligne entre Maurice et Chennai en Inde. Un vol hebdomadaire de 300 places est prévu à partir d’avril 2024. La fréquence pourrait augmenter. Air Mauritius compte sur les Réunionnais pour rentabiliser la ligne. La compagnie annonce déjà 1000 réservations de nos compatriotes.
Air Mauritius avait suspendu la desserte à cause de la pandémie de COVID-19. Désormais, elle est la seule solution pour les Réunionnais qui veillent se rendre à Chennai.
Air Austral a en effet suspendu sa ligne vers Chennai en avril dernier. Cette décision faisait suite à la stratégie choisie pour sauver Air Austral, victime de la gestion de la direction imposée par Didier Robert quand il était président de la Région Réunion. Cette direction a vendu les avions et autres actifs acquis par Air Austral quand la compagnie vivait son âge d’or, sous la direction de Gérard Ethève et la présidence de Paul Vergès. En comptant les soutiens de la Région présidée par Didier Robert, ce sont donc des centaines de millions d’euros de cash qui furent injectés dans Air Austral. Cela n’a pas suffi à empêcher un passif de près de 200 millions d’euros. Le COVID avait bon dos, ce n’était pas la raison principale d’une telle catastrophe.
Après le départ des responsables de la catastrophe, il fallait sauver la compagnie. La stratégie fut alors de négocier avec l’État une aide très importante, afin d’attirer de nouveaux investisseurs qui refusaient de prendre en charge ce passif. L’Union européenne a accepté mais a mis ses conditions. Une était la fermeture de la ligne La Réunion-Chennai jugée pas assez rentable.
Pourtant à ce moment-là, Air Austral était la seule possibilité pour relier La Réunion à Chennai. Cette fermeture a suscité de nombreuses réactions de la part de Réunionnais d’origine indienne.
Rappelons que quand Gérard Ethève dirigeait Air Austral, la mission d’Air Austral était d’assurer le désenclavement de La Réunion. Elle réussit alors à dépasser Air France pour la liaison entre notre île et la France. Elle ouvrit également plusieurs lignes vers l’Inde avec Chennai, l’Australie et la Kanaky Nouvelle-Calédonie, et Bangkok en Thaïlande.
Si cette ligne n’était pas assez rentable, Air Mauritius ne se risquerait pas à y placer un gros porteur de 300 places. Elle aura même un coût de production moins élevé qu’Air Austral qui se limitait à un moyen porteur par semaine.
Air Mauritius peut en effet s’appuyer sur le pouvoir d’achat des Réunionnais, sans équivalent à des milliers de kilomètres à la ronde. Elle propose des tarifs à partir de 700 euros, soit le prix d’un billet La Réunion-Antananarivo avec Air Austral.
Selon Air Mauritius, déjà 1000 Reunionnais ont déjà réservé leur place, plusieurs mois avant le premier vol. Il comprendra une correspondance de 2h30 à l’aéroport de Plaisance. Ce sera l’occasion pour les Mauriciens de récupérer les devises que les passagers réunionnais ne manqueront pas de dépenser pendant l’escale.
Avec la perspective de plusieurs vols par semaine, Air Mauritius verouille sa position sur la desserte de Chennai depuis La Réunion. Cela rend donc très hypothétique un retour d’air Austral sur cette ligne.
Air Austral paie les conséquences de la gestion par la direction imposée par Didier Robert. Un levier de croissance potentiel s’éloigne, Air Mauritius à pris la place.
M.M.
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