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La recomposition du paysage aérien dans notre région -2-
7 octobre 2021, par
La journée de clôture à La Réunion du premier forum aéronautique de l’océan Indien est l’occasion d’un zoom sur la compagnie réunionnaise Air Austral. Comme ses consœurs Air Mauritius ou Air Madagascar, elle doit faire face à la contrainte d’être dans une région considérée comme un terminus de ligne aérienne à laquelle s’ajoute un autre facteur : Air Austral est basée dans un territoire qui dépend d’une stratégie définie dans un pays éloigné de 10000 kilomètres, ce qui bride son développement depuis que la direction nommée par Didier Robert a choisi de sacrifier le projet révolutionnaire de low-cost long-courrier qui fait les beaux jours de French Bee.
Inauguré à Mayotte et poursuivi à La Réunion, le premier forum aéronautique de l’océan Indien ferme ses portes aujourd’hui. Il se déroule dans une région où les compagnies aériennes doivent faire face à d’importantes contraintes liées à la situation géographique. Le sud-ouest de l’océan Indien constitue un terminus en termes de lignes aériennes. Il se situe à l’écart des grands courants d’échanges mondiaux, ce qui limite le trafic à l’affinitaire et au tourisme. Malgré cela, des compagnies aériennes ont relevé le défi.
Ceci concerne notamment La Réunion avec la création d’Air Austral. L’objectif était de donner aux Réunionnais les moyens de leur désenclavement aérien. En décidant d’implanter sa base à La Réunion, Air Austral faisait déjà une croix sur un développement vers les Antilles. Mais ceci a permis de créer à La Réunion près d’un millier d’emplois durables. Air Austral était alors une société dotée d’un Conseil de surveillance présidé par un responsable politique : tout d’abord Pierre Lagourgue puis Paul Vergès. Cela signifie que la direction de la compagnie avait des comptes à rendre à l’autorité politique tout en sachant que cette dernière n’intervenait pas dans la gestion d’Air Austral. La seule orientation fixée par le politique était d’avoir un bilan équilibré. Sous les présidences de Pierre Lagourgue et de Paul Vergès, la compagnie dirigée par Gérard Ethève réussissait à verser des dividendes à ses actionnaires.
L’extension de l’activité au long courrier changea la dimension de la compagnie sans remettre en cause cette orientation fondamentale. Air Austral chercha alors à ouvrir de nouvelles lignes. Il y eut tout d’abord la liaison vers la Chine assurée en partenariat avec Air Madagascar, puis l’ouverture vers Bangkok et l’Australie. Le choix de Bangkok faisait d’Air Austral la seule compagnie de notre région à desservir cet aéroport. Ceci aurait permis à Air Austral de transporter des passagers en provenance de cette capitale du sud-est asiatique vers Maurice via un transit par La Réunion. Mais ce projet se heurta au cadre statutaire de La Réunion, département français qui ne peut décider des règles d’entrée sur son territoire, même pour un simple transit. En effet, Paris a décidé d’imposer un visa à toute personne entrant à La Réunion à l’exception des ressortissants de l’Union européenne et de ceux avec qui l’UE a un accord de libre circulation des personnes.
Par ailleurs, à la différence de nos voisins, il n’est pas possible d’obtenir un visa à l’arrivée à l’aéroport à La Réunion. Le passager doit avoir en sa possession le document qu’il ne peut demander que dans un consulat français. Ceci est un obstacle considérable. Par exemple, un Malgache désirant venir à La Réunion doit se rendre en personne dans un bureau à Antananarivo pour présenter sa demande de visa. Cela peut facilement signifier plus d’une journée de voyage aller sans avoir la certitude que sa démarche soit couronnée de succès.
L’autre obstacle lié au statut de La Réunion est la question de l’ouverture de nouvelles lignes. Si Air Austral souhaite desservir un aéroport situé dans un autre pays, elle est considérée comme une compagnie aérienne française. Le pays concerné a alors la possibilité de faire jouer la réciprocité en demandant des droits de trafic vers n’importe quel aéroport situé en France. Cela signifie que l’ouverture d’une nouvelle ligne internationale pour Air Austral est conditionnée par l’acceptation par Paris de l’arrivée d’une compagnie aérienne étrangère dans un aéroport parisien, ou par l’augmentation des créneaux accordés aux compagnies du pays concerné par la demande d’ouverture de ligne d’Air Austral. Ceci veut dire renforcer la concurrence subie par Air France, dont l’État est actionnaire. Or, c’est l’État qui accorde les droits de trafic permettant par réciprocité l’ouverture d’une nouvelle ligne d’Air Austral.
Le contrôle de l’immigration et des droits de trafic par un pays situé à 10.000 kilomètres de La Réunion et qui n’a pas les mêmes centres d’intérêt sont des barrières au développement d’Air Austral. Et ce contrôle est lié au statut de département car les Réunionnais ne peuvent avoir la responsabilité de ces questions dans le cadre actuel.
Par conséquent, il apparaît qu’Air Austral ne pourra guère aller au-delà de sa structure actuelle. C’est notamment pour cela que l’ancienne équipe d’Air Austral sous la direction de Gérard Ethève avait lancé le projet de low-cost long-courrier. Quand l’équipe nommée par Didier Robert prit la direction d’Air Austral, elle s’empressa de le stopper pour des raisons politiques. L’idée n’était pas perdue pour tout le monde. Elle a été reprise par Air Caraïbes qui créa French Bee, compagnie low-cost long-courrier, un relais de croissance durable pour la compagnie antillaise.
À suivre
M.M.
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Messages
8 octobre 2021, 07:05, par BARON
Article intéressant , et pertinent à l exception de l affaire A380 .
Il eut été intelligent de créer une filière low-cost cost en effet , mais avec du 777 en version haute densité .
Le low cost ne signifie pas low fare. Les économies se font sur la rationalité de la flotte mono type , vente exclusivement par internet , produit simplifié et facturation de tous les services …
Le A380 partait avec un handicap de soute trop petite , d un plancher trop fragile pour le sûr charger ,de consommation de carburant trop élevée , et enfin d une nécessité de remplissage 100% impérative .ors le marché réunion est très saisonnier .
Il n y a pas eu d études de faite pour ce projet …
Ce type d avion n avait pas de sens . Un ou deux 777 en version haute densité n avait que des avantages .
9 octobre 2021, 08:05, par Temoignages.re
Le projet d’A380 haute densité a bien fait l’objet d’une étude. Il était en effet le résultat d’un partenariat entre Airbus et Air Austral. Ce projet devait se concrétiser en 2012, et à ce moment, un A380 de 800 passagers était plus performant que n’importe quel autre avion pour la ligne La Réunion-France. Par ailleurs, le trafic entre La Réunion et la France augmente quand les prix baissent. Avec un prix du billet d’avion inférieur de 30% pour tout le monde toute l’année, les avions auraient été remplis.
9 octobre 2021, 16:25, par Yée-Chong-Tchi-Kan
Le 15 janvier 2009, Air Austral signe un protocole d’accord portant sur l’achat de deux Airbus A380-800 destinés à la liaison Paris-La Réunion sous les couleurs d’une société filiale « Outre-Mer 380 ». Un représentant d’Air Bus était venu présenté la faisabilité à La Réunion. La commande a été confirmée le 17 novembre 2009. C’était alors les 2 premiers exemplaires de ce type au monde. De ce fait, nous avions plusieurs années d’avance sur la concurrence. Avec des billets à 600 euros Aller/Retour, toute l’année. Tout a été remis en cause en 2012/2013.
18 octobre 2021, 00:14, par Arthur
Les Airbus A380 ne sont plus fabriqués désormais, seules les pièces détachées le sont encore pour assurer la maintenance ce ces appareils/ Des compagnies cherchent à les vendre, ne serait-il pas possible qu’Air Austral investisse dans ces 2 avions économiques en 2021 ? C’est vrai que plus il y a de place, jusqu’à 800 dans ce cas pour cet appareil, le prix des vols baissent, normal, on appelle ça une économie d’échelle, voyons la suite, ce que décideront les décideurs qui agissent pour le bonheur des citoyens, enfin, en pincipe, patience là aussi.... Arthur qui pédale en attendant le train, le TER Ste Rose-St Joseph enfin.
18 octobre 2021, 00:26, par Arthur
De bonnes remarques. Toutefois, j’aurais aimé savoir pourquoi French Bee ne propose pas des vols avec l’A380 si elle en dispose et donc ferait baisser les prix des vols pour la métropole et pourquoi avoir omis de préciser que la compagnie Air Austral proposait d’aller jusqu’à Nouméa, la "capitale" de la Nouvelle-Calédonie-Kanaky où une partie non négligeable de la population, soit 10% des 360 000 au total, est d’origine réunionnaise ? D’ailleurs, là bas, ces immigrés sont nommés "Bourbonnais", cela s’explique bien, car Bourbon est l’ancien nom de la Réunion, Arthur.