Visite d’Emmanuel Macron à La Réunion

À La Réunion, Emmanuel Macron rencontre des agriculteurs, affectés par le cyclone Garance

23 avril

En visite à La Réunion, le président de la République a échangé avec le monde agricole, durement affecté par le cyclone Garance qui a suivi un épisode de sécheresse inédit. Le chef de l’État promet un dispositif d’urgence d’ici juin et une consolidation des filières locales mais les agriculteurs attendaient des annonces fortes pour relancer la production réunionnaise, en vain.

"Il faut s’adapter de manière récurrente à ces événements" a constaté Emmanuel Macron, devant le monde agricole réunionnais, réunis à Saint-André (nord-est). Rappelant "l’effort fait" de 244 millions d’euros, dont 145 millions pour la filière canne et sucre, Emmanuel Macron a plaidé en faveur d’un "dispositif d’urgence Réunion", tout en appelant à "renforcer ce qui a été fait" et à "bâtir une nouvelle étape".

Beaucoup de promesses

À quelques semaines de la campagne sucrière, qui suscite de vives inquiétudes dans la filière, Emmanuel Macron s’est engagé à "améliorer l’accompagnement à l’hectare, dans les zones les plus touchées". "À situation exceptionnelle" un "dispositif exceptionnel" d’urgence sera mis en place d’ici juin pour "sécuriser" la production, "avec un regard particulier" sur la filière canne et sucre, en concertation avec le préfet, la Région, le Département et les représentants du monde agricole.

Pour "la suite", Emmanuel Macron a appelé à "renforcer (…) ce qui a déjà été fait et qui est un succès du modèle réunionnais". Il s’agit dans un premier temps de "bâtir une nouvelle étape dans les débouchés et la transformation", ce qui signifie "mieux valoriser" la production "en aval" sous le contrôle "régional et national" en pérennisant les dispositifs.

Dans un second temps, il s’agit de "bâtir (…) une vraie stratégie régionale" dans l’océan Indien car "nous avons contribué à créer des contraintes qui nous séparent de la région". Pour Emmanuel Ma ron, l’important est de renforcer les importations et exportations avec les voisins de l’océan Indien, afin de lutter contre la vie chère.

Pour cela, il souhaite la création de "standards communs" dans la région. Une remarque qui pourrait être débattu lors du Sommet des chefs d’États de la COI à Madagascar ce 23 avril, dans le cadre des débats sur la sécurité alimentaire seront abordées.

"Le dernier point, c’est l’Europe".

"On va se battre pour avoir un bon budget (…) en accroissement" a assuré Emmanuel Macron, qui veut aussi "augmenter et moderniser le POSEI qui ne répond plus aux besoins" et "flexibiliser" les instruments. Alors que le budget de l’Union européenne est en difficulté, avec la baisse des subventions de plusieurs pays, dont la France.

Concernant la situation de la filière pêche, absente lors de cette rencontre, Emmanuel Macron a dit avoir "honte de ce qu’on a fait depuis six ans pour la pêche". "On gère nos flottes de pêche avec des mécanismes comme si nous étions dans le Golfe de Gascogne", raison pour laquelle ce dernier souhaite, pour La Réunion, un renouvellement des flottes similaires à la Guyane.

"On a besoin de moderniser le cadre des RUP, de prendre en compte le bassin dans lequel ces territoires évoluent", qui font face à la concurrence des pays de leur région. "On va agir ensemble avec ces trois temps : l’urgence, la consolidation et les liens océan Indien et Europe" a résumé le chef de l’État à l’issue de cette séquence agriculture. Emmanuel Macron "a bien pris la mesure de ce que nous vivons actuellement" a estimé le président de l’Odeadom, Joël Sorres, qui s’attend à "plus de détails" au mois de juin.

Déception

"Il a annoncé des mesures qui rassurent mais qui ne sont pas suffisantes" a réagit sur Outremer360°, le président du Département, Cyrille Melchior. "Le président de la République a posé une trajectoire pour le futur", car il a évoqué l’intégration régionale ou encore, la contribution de l’Europe. Cependant, ce dernier "ne désespère pas qu’il y aura des efforts supplémentaires de la part de l’État et de l’Union européenne".

Du côtés des agriculteurs, le compte n’y est pas. Ces derniers attendaient fermement des aides pour se relever de leur situation catastrophique. A lieu de cela, ils ont eu droit à des dispositifs qui ne devraient pas améliorer le secteur agricole réunionnais. "On a besoin de donner des signaux forts à nos agriculteurs sur le terrain, qui sont dans des difficultés graves. La passion ne nous nourrit pas, on a besoin de vivre de notre métier", a indiqué à Réunionla1èere, le président de la Chambre d’agriculture de La Réunion, Olivier Fontaine.

Un avis partagé par Stéphane Sarnon, président de la FDSEA et agriculteur, qui a indiqué qu’"on attendait une annonce à nos attentes mais ce n’est pas le cas. (...) On est déçus de sa venue par rapport à nos difficultés actuelles". D’autant plus que sur le dossier de la prise en charge des surcoûts à l’hectare de canne, rien n’a bougé. Stéphane Sarnon a expliqué qu’"on avait déjà travaillé avec le ministre des Outre-mers sur ce dispositif. Ce n’est pas suffisant, il faut de la trésorerie, une enveloppe exceptionnelle pour relancer la filière canne et toutes les autres autour".

Serge Hoareau, le vice-président du conseil départemental en charge des affaires agricoles, tente l’apaisement, en indiquant que "le président de la République est venu rassurer le monde agricole. Ses annonces ne sont peut-être pas à la hauteur de ce qui était attendu, mais au moins, il a donné une fenêtre de tir pour compléter les aides exceptionnelles que l’Etat met en place et pour préparer la saison 2026".


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