Copie du courrier envoyé

Cinq maires réunionnais écrivent à Catherine Vautrin, Ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles

15 mars, par Rédaction Témoignages

Ericka BAREIGTS, Maire de Saint-Denis, Maurice GIRONCEL Maire de Sainte-Suzanne, Olivier HOARAU, Maire du Port, Patrice SELLY, Maire de Saint-Benoît, et Jacques TECHER, Maire de Cilaos, tiennent "à vous faire part de notre extrême préoccupation quant au gel de fait des contrats Parcours Emploi Compétences (PEC) depuis le 26 février2025, faute de notification des enveloppes budgétaires.

Comme vous le savez, La Réunion fait face à des difficultés structurelles majeures : un taux de chômage près de trois fois supérieur à celui de l’Hexagone, un taux de pauvreté alarmant touchant 36% de la population, un échec scolaire persistant et des obstacles considérables à l’insertion professionnelle. Dans ce contexte fragile, auquel se superpose le problème récurrent de la vie chère, les politiques de contrats aidés revêtent une importance capitale pour la cohésion sociale de notre île.

La situation est d’autant plus critique que notre île a subi des dégâts considérables suite au passage récent du cyclone Garance, l’un des plus importants des dernières décennies et que l’épidémie de Chikungunya actuellement en cours à La Réunion pourrait devenir une crise sanitaire majeure. Ces deux crises nécessitent à elles seules des moyens humains considérables.

Le gel de l’octroi de contrats PEC depuis le 26 février 2025 aura des répercussions dramatiques à plusieurs niveaux. Une partie supplémentaire de familles réunionnaises seront plongées dans une précarité accrue par la perte du bénéfice de ces emplois aidés programmés. Nos communes se trouveraient privées de ressources humaines pour des politiques publiques essentielles, en complémentarité avec les moyens de l’État : la lutte anti-vectorielle (PEC LAV) pour enrayer l’épidémie de Chikungunya, la sécurisation et la remise en état du territoire après le passage de Garance, l’encadrement adulte dans de nombreuses écoles primaires qui permet un accompagnement social au quotidien d’enfants vivant dans des conditions souvent très difficiles.

Si La Réunion est le premier territoire bénéficiaire de PEC dans notre pays, avec près de 20% de l’enveloppe financière nationale depuis plusieurs années, c’est parce que ces contrats sont essentiels afin de préserver notre cohésion sociale. Après de premiers atermoiements en 2017, notre île bénéficie d’une enveloppe annuelle stable depuis 2020.

Un gel total et unilatéral des contrats susciterait à défaut une crise sociale d’une exceptionnelle gravité, qui pourrait avoir des conséquences sur l’ordre public. Compte tenu de l’urgence de la situation, nous sollicitons un rendez-vous dans les plus brefs délais afin d’examiner la possibilité de suspendre ce gel à La Réunion. Dans l’attente de vous rencontrer, nous vous prions d’agréer, Madame la Ministre, l’expression de notre haute considération".


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Messages

  • Il est certain que les contrats PEC aident les municipalités pour gérer les problèmes de leurs communes.leurs maintiens est donc primordial, dans l’intérêt d’une grande partie de la population. Ces maires ont raison.
    La seule réserve que je ferais est sur le choix des bénéficiaires.
    je pense que c’est au pole emploi ( pardon France travail), de nommer les personnes.
    les communes se contentant de préciser le profil souhaité.


Témoignages - 80e année

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