Bejisa rappelle la gravité d’une décision

Incroyable : une rentrée scolaire en pleine saison des cyclones à La Réunion

6 janvier 2014, par Manuel Marchal

Une rentrée scolaire le 20 janvier, cela veut dire dans deux semaines. Autrement dit, c’est prévu en pleine saison cyclonique. Sans être un phénomène exceptionnellement violent, Bejisa a fait des dégâts considérables. Qu’arriverait-il si un cyclone frappait à nouveau La Réunion après la rentrée ? La saison cyclonique dure en effet jusqu’au mois de mars, et aucune loi ne peut empêcher un cyclone de toucher notre île.

Photo Toniox

Pourtant, le cyclone n’avait rien d’exceptionnel. Dans un communiqué publié au lendemain de son passage, Météo France écrivait ceci : « Cyclone à la fois plus puissant que ne l’était DUMILE et passant, en outre, à une distance nettement moindre (le centre de DUMILE avait transité à un peu plus de 100 km au plus près), BEJISA a, logiquement, eu un impact plus important que son prédécesseur, mais sans toutefois rivaliser avec les « grands » cyclones qui ont affecté La Réunion par le passé ».

Aussi bien en termes de force de vent, que de précipitation, Bejisa est resté en deçà de phénomènes qui nous ont déjà touchés dans le passé.

Malgré cela, les dégâts sont considérables, et plusieurs quartiers de Saint-Paul et de Saint-Leu ont frôlé la catastrophe. Au plus fort de la tempête, la moitié des abonnés étaient privés de courant. Malgré les efforts remarquables de centaines d’agents sur le terrain, aujourd’hui, plus de 30.000 Réunionnais sont encore sans électricité, soit 5 jours après le passage du cyclone. Pour des milliers d’entre eux, cela risque encore de durer plusieurs jours.

L’île désorganisée

Hier soir la préfecture annonçait 50.000 foyers privés d’eau potable.

Pour le réseau routier, la route de Cilaos a été rouverte hier soir. Mais partout dans l’île persistent des stigmates du passage du cyclone.

Electricité, eau et route : ces trois réseaux ont été durement touchés par un cyclone d’intensité moyenne. Le rétablissement n’est pas pour aujourd’hui, malgré les efforts importants déployés.

A cela s’ajoute les dégâts chez les personnes. Des familles n’ont plus de toit, d’autres ont été touchées moins gravement. Cela signifie des démarches, et donc du temps consacré à cette tâche qui ne pourra pas être affecté à autre chose.

Même si l’activité économique a commencé à redémarrer, l’île reste bien désorganisée. Le maintien de la phase de sauvegarde en est l’illustration. Elle permet au préfet de prendre des mesures dérogatoires tant que la situation n’est pas revenue à la normale, et nous somme aujourd’hui 5 jours après le passage du cyclone.

Plus de 200.000 jeunes en danger

Face à ces faits, une information étonnante : la rentrée scolaire est dans 15 jours. Notre île aura à peine commencé à retrouver un visage normal que plus de 200.000 jeunes seront sur les routes, dans les établissements scolaires, et cela donc en pleine saison cyclonique.

C’est entre décembre et mars que notre île est susceptible d’être touchée par un cyclone, c’est la réalité qu’aucune loi ne peut changer. Cela signifie que jusqu’à début mars, un phénomène aussi violent que Haiyan peut s’abattre sur notre île. Avec des vents à plus de 315 km/h et un raz-de-marée, ce cyclone intense avait tout détruit sur son passage aux Philippines.

La rentrée est fin janvier, dans la saison des cyclones.

Cela fait donc courir à tous les élèves et étudiants des risques considérables. Sans compter la désorganisation qui suivra après le passage du cyclone. Quelle école imaginer sans route pour y accéder, sans électricité et sans eau ?

Autrement dit, des journées voire des semaines de perdues possibles, tout cela pour raccourcir les vacances d’été, qui ne sont mêmes plus les grandes vacances.

Cela amène à s’interroger. Qui a décidé de faire la rentrée scolaire en pleine saison cyclonique ? Quel est l’objectif poursuivi ?

Que pensent les parents d’élèves et les enseignants d’une telle folie ?

M.M.

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Messages

  • Mais quand vas-t-on arrêter de laisser prendre ces décisions qui impactent l’éducation de nos enfants par ces gestionnaires administratives qui ne sont la que pour 5 ans au plus ???? C’est la volonté de marquer leur passage sur le département qui les interesse plus que l’avenir de l’ILE et de nos ENFANTS ? Que font les associations des parents d’élèves ,, ?????


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