Vie politique

« J’ai fait de la lutte contre le chômage ma priorité »

Première intervention de Monica Govindin au sein du Conseil général

26 mars 2003

Examen du compte administratif 2002 et du compte de gestion 2002, projet de budget supplémentaire 2003 et rapport sur l’organisation des transports publics départementaux de personnes : telles étaient les principales questions au programme de l’assemblée plénière du Conseil général hier au palais de la Source. Les travaux se sont terminés en fin de matinée. Mais l’événement de la session a bien été l’entrée de la nouvelle conseillère générale de La Réunion, Monica Govindin, au sein de l’assemblée départementale. Le président du Conseil Général lui a souhaité la bienvenue au nom de l’ensemble des élus. La jeune Portoise a demandé la parole dès le début de la séance pour une communication dont nous vous proposons aujourd’hui l’intégralité. Les intertitres sont de ’Témoignages’.

« Vous le savez, je viens du mouvement des emplois-jeunes. On a beaucoup dit ou écrit sur les emplois-jeunes et leur mouvement. Il est bon, ici, de rappeler l’essentiel.
D’abord, que le combat des emplois-jeunes a donné de la jeunesse réunionnaise une image sortant des clichés. On disait des jeunes que nous ne sommes "pa la èk sa", que nous sommes peu enclins à vouloir travailler, que nous sommes des assistés en puissance. Les milliers d’emplois-jeunes de La Réunion, eux, disent au contraire que les jeunes de l’île veulent travailler et veulent participer au développement du pays.

Les emplois-jeunes ont prouvé leur utilité

L’essentiel c’est aussi le fait que le système des emplois-jeunes ait révélé l’existence d’énormes besoins de la société réunionnaise. En répondant du mieux possible à ces besoins, les emplois-jeunes ont prouvé leur utilité.
Ils posent ainsi la question de la mise en œuvre à La Réunion d’une économie solidaire qui, à côté de l’économie marchande, permettrait de maintenir en activité des milliers de jeunes tout en permettant de répondre aux besoins non satisfaits d’une société en pleine mutation.

Amender le projet de loi-programme

Le gouvernement nous avait dit que personne ne restera sur le bord du chemin. Nous attendions les solutions qu’il allait proposer dans la loi-programme. Force est de constater que celles-ci sont décevantes.
Un mouvement se dessine ici pour que le texte gouvernemental soit amendé par nos parlementaires. À cet effet, une motion sera présentée à notre assemblée. Nous allons suivre avec attention ce qui se passera au sénat et à l’assemblée Nationale.
Nous allons aussi suivre avec attention la manière avec laquelle notre assemblée réglera la question de ses propres emplois-jeunes.

Menace sur les C.E.C. et C.E.S.

Au début de cette année, une menace a pesé sur les CEC et CES. Leurs nombres ont été diminués, créant ainsi des difficultés sans les communes. Nous avions été sensibilisés sur cette question.
Après la protestation de nombreux maires, le gouvernement vient de décider une reconduction des quotas de CES pour le premier semestre 2003, identiques à ceux de 2002. Il faudra que nous restions vigilants pour le second semestre.
Ceci étant, la solution au chômage de la Réunion ne passe pas par la multiplication des emplois dits aidés. Les CES, par exemple, restent des "emplois soldés". Nous ne pouvons nous en contenter.

Scandale dans la mobilité

Notre collectivité milite fortement pour la mobilité. Je l’ai vécue. Très difficilement. On m’a fait dire que j’étais contre la mobilité : je suis contre une certaine forme de mobilité, celle qui nous laisse seuls face à nous-mêmes.
Cela étant, Monsieur le président, il est beaucoup question, ces jours-ci, dans la presse d’un scandale qui frapperait le CNARM. On parle de dépenses somptueuses et irrégulières faites par le comité pour des membres du Conseil d’administration. J’espère, Monsieur le Président, que vous allez en dire plus à notre assemblée et que personne ne restera dans le doute.

Le chômage n’a pas de couleur politique

Au cours de ma campagne électorale, j’ai pu constater et je l’ai dit que dans chaque famille réunionnaise, il y a au moins un chômeur. J’en sais personnellement quelque chose. Chez moi, sur les quatre enfants en âge de travailler, trois sont au chômage.
J’ai aussi dit que le chômage n’a pas de couleur politique : il frappe indistinctement les familles de gauche comme les familles de droite. Il frappe aussi et malheureusement de nombreux jeunes diplômés.
J’ai donc fait de la lutte contre le chômage ma priorité. Certains font semblant de croire ou veulent faire croire que je serai porteuse de solutions à ce problème. C’est me faire trop d’honneur.

Investir le champ politique

J’ai l’ambition de continuer à m’investir dans le mouvement des emplois-jeunes. Je veux être à l’écoute de ceux qui sont en emploi précaire ou à la recherche d’emploi. Je veux être une de leurs porte-paroles à l’intérieur de cette enceinte mais aussi à l’extérieur.
J’espère surtout que d’autres jeunes décident, comme moi, d’investir le champ politique pour prendre toute leur place, mais rien que leur place.
Quant aux solutions pour l’emploi, elles doivent émaner de La Réunion tout entière à travers ses représentants politiques, économiques, sociaux, culturels... Pour sortir de l’impasse, La Réunion a besoin de toutes les bonnes volontés ».

Luttes pour l’emploi

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année

La kaz Tikok

23 avril, par Christian Fontaine

Promié tan, la kaz bann Biganbé navé dé piès minm parèy sad bann Maksimin, soman té kouvèr an tol. Malérèzman, siklone 48 la ni, la lèv lo ti (…)


+ Lus