Près de 25 % des suffrages pour le candidat soutenu par le PCR

Jean-Luc Mélenchon en tête à La Réunion au premier tour de la présidentielle

24 avril 2017, par Manuel Marchal

Jean-Luc Mélenchon arrive en tête avec 25 % des voix à La Réunion. Le PCR a contribué à ce résultat très positif, il est le seul parti réunionnais à avoir des responsabilités électives à avoir soutenu Jean-Luc Mélenchon. Emmanuel Macron est troisième, distancé par Marine Le Pen. Il est loin des scores attendus par l’axe Gilbert Annette-Thierry Robert. Le candidat du PS, Benoît Hamon, s’est effondré. Quant à celui de la « plate-forme de la droite unie », François Fillon, il réalise à peu près le même score de Nicolas Sarkozy en 2012, soit 17 %. Une forte abstention, un PCR revigoré, un PS laminé, une droite loin de ses scores aux régionales et la seconde place de Marine Le Pen sont quelques premiers enseignements à tirer du scrutin.

La participation est en chute de 7 points, à 58% au lieu de 65% en 2012, alors que les bureaux de vote sont restés ouverts une fois de plus. La tendance affichée lors des départementales et régionales 2015 se confirme alors que la présidentielle mobilise traditionnellement plus. Tous les partis sont interpellés.

L’appel du Parti communiste réunionnais à l’union des électeurs se réclamant de gauche, ainsi que sa campagne active sur le terrain pour Jean-Luc Mélenchon ont contribué de manière décisive à un résultat qui a surpris tous les commentateurs : Jean-Luc Mélenchon, candidat soutenu par le PCR, est arrivé hier en tête à La Réunion. Il devance de 3800 voix la candidate de l’extrême droite, Marine Le Pen, qui fait une percée spectaculaire. Elle arrive notamment en tête dans des grandes villes où le maire est classé à droite, comme Sainte-Marie ou Le Tampon.

Qui annoncera encore la mort du PCR ?

Jean-Luc Mélenchon a réalisé ses meilleurs scores dans la commune que le PCR dirige, Sainte-Suzanne, dans d’autres grandes communes où il a gardé une influence, comme Le Port, La Possession et Saint-Paul, et il fait la course en tête dans des municipalités rurales. Il arrive en première position dans 9 communes sur 24. Il fait mieux que résister à Saint-Pierre, à Saint-Denis, à Saint-Leu ou à Saint-Joseph où le maire était très engagé avec un autre candidat. Ces près de 25 % des suffrages sont un nouveau message adressé à ceux qui annoncent la mort du PCR à chaque élection.

La percée de Marine Le Pen doit interpeller tous les partis à La Réunion. Il est clair que les deux partis de l’alternance, PS et LR, qui se succèdent au pouvoir portent une lourde responsabilité dans ce résultat. C’est un coup de tonnerre dans notre île, car à la différence de la France, le FN n’a pas ici de socle qui se traduit par des scores élevés aux élections locales. Sans doute se trouvent parmi les électeurs de Le Pen des Réunionnais qui avaient cru que les plus de 70 % des suffrages accordés à François Hollande en 2012 allaient régler leurs problèmes. Pour le PCR, ce vote est un message auquel il est nécessaire de répondre. L’heure est au rassemblement, pas à la stigmatisation, pour que les Réunionnais qui ont fait ce 23 avril le choix de Le Pen sans être partisans de l’extrême droite puissent être compris.

PS laminé à La Réunion et en danger à Saint-Denis

Le Parti socialiste a été sévèrement sanctionné, avec Benoît Hamon à moins de 8 %. C’était pourtant le candidat à être soutenu par la ministre des Outre-mer, et il était celui qui portait le bilan du président de la République sortant. La tentative de sauver les meubles en utilisant le vote Macron n’a pas non plus été une réussite. À Saint-Denis, le candidat soutenu par Gilbert Annette le maire et la députée Monique Orphé passe en tête de justesse. À Saint-Leu, la marge est plus grande mais ce n’est pas le raz-de-marée attendu. Avec près de 19 % des suffrages, celui qui était le favori des sondages à La Réunion arrive avec plus de 5 points de retard sur le candidat soutenu par le PCR, et devance de moins de deux points François Fillon.

Ce dernier réalise un score comparable à celui de Nicolas Sarkozy cinq ans plus tôt. Or, la situation a bien changé depuis à La Réunion, car la droite contrôle la plus grande partie des communes, le Conseil départemental et la Région Réunion. Le poids de toutes ces collectivités n’a pas réussi à faire mieux que 17 %.

Une forte abstention, un PCR revigoré, un PS laminé, une droite loin de ses scores aux régionales et la seconde place de Marine Le Pen sont quelques premiers enseignements à tirer des résultats du scrutin.

M.M.

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