Lu dans la presse de notre région

Jeux des îles : « Les fausses notes du ministre Patrick Kanner », écrit Le Mauricien

6 août 2015

Dans cet autre article, notre confrère mauricien constate que le ministre français des Sports a manifestement sous-estimé la situation quand Mayotte a défilé sous le drapeau de France.

Manuel Valls et Patrick Kanner lors de leur tournée dans l’océan Indien au mois de juin. Quand le Premier ministre a fait sa déclaration péremptoire à Mayotte, en avait-il bien mesuré toutes les conséquences ?

Alors que les Jeux des îles se poursuivent à La Réunion avec une bonne moisson de médailles pour Maurice, les controverses autour du boycott des Comores continuent à faire des vagues. Les déclarations du ministre des Sports de la République de France, Patrick Kanner, au quotidien réunionnais JIR, loin d’atténuer les passions, ont jeté de l’huile sur le feu. On se demande si avant de faire ses commentaires il avait sollicité l’avis des ambassadeurs français chevronnés en poste dans la région, en particulier à Maurice et à Madagascar.

Ainsi donc, le ministre de la République de France a décrété que la charte des Jeux n’est pas la Bible révélée, qu’elle n’est plus adaptée à la situation. Par conséquent, il estime qu’au nom de la loi de la République française, dont la devise est liberté, égalité, fraternité, il est possible d’imposer ses propres règles en permettant à Mayotte de défiler avec un drapeau français au mépris de la Charte des jeux. Si ce n’est pas de l’arrogance, qu’est-ce ?

Le ministre a dû oublier que le temps des colonies et de l’impérialisme est révolu et que les gardiens de la charte des jeux sont les représentants des pays souverains de la région et que France-Réunion n’est qu’un membre parmi d’autres. Le mépris manifesté à l’égard des membres de ce comité est inacceptable.

En permettant à Mayotte de défiler derrière le drapeau français au lieu du drapeau des jeux, comme convenu et comme prévu par la charte des jeux, la République française fait volontairement ou pas un amalgame entre le sport et la politique. Le ministre ne pouvait pas ne pas savoir ce qu’une telle démarche représentait au plan géopolitique. Il ne pouvait ignorer que les Comores continuent, avec le soutien des pays indépendants de la région, de revendiquer leur souveraineté sur Mayotte devant toutes les instances internationales, et ce malgré sa promotion par la France au statut de département français. Il ne pouvait pas ignorer qu’une telle démarche embarrasserait un pays indépendant comme Maurice, qui bénéficie du soutien des pays comme les Comores, Madagascar et les Seychelles concernant ses revendications sur les Chagos et Tromelin. En fin de compte, ce ne sont pas les Comores qui ont poussé les Mahorais vers la sortie, car les Comores étaient d’accord pour que les Mahorais participent aux jeux sous la bannière des jeux des îles. C’est la France qui par maladresse ou par un acte volontaire a poussé les Comoriens à boycotter l’événement.

Quant à l’avenir même des jeux, il n’incombe pas au ministre français des Sports d’en décider. Affaire à suivre.

JIOI

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