Léon de Lépervanche, un acteur majeur dans l’histoire du Port

21 mars, par Jean-Yves Langenier

Léon de Lépervanche est surtout connu comme le député de La Réunion qui a fait voter, avec le Docteur Raymond Vergès, la loi du 19 mars 1946 qui a transformé notre Île de colonie en département et qui a permis la conquête de droits sociaux importants au bénéfice de la population. Le 19 mars 2025 peu ou prou ce vote historique a été célébré dans l’Île.

Léon de Lépervanche est moins connu dans le rôle de premier plan qu’il a joué dans la libération de La Reunion du régime pétainiste. Le 28 novembre 1942, pendant la Deuxième Guerre mondiale, Le Léopard, un navire de la France libre du Général de Gaulle, arrive à l’aube devant Saint-Denis, des fusiliers marins débarquent pour prendre le contrôle de la ville. Le gouverneur part se refugier à Hell Bourg et sans tirer un seul coup de feu les forces françaises libres s’emparent de la capitale.

Le deuxième objectif : le Port. Mais ce ne sera pas aussi simple qu’à Saint-Denis.

En effet une escouade pétainiste sous les ordres d’un lieutenant dispose d’une batterie de canons et manifestement est prête à interdire l’accès du port par tous les moyens.

Le commandant du Léopard prend contact avec Léon de Lépervanche, un syndicaliste très populaire, pour avoir toutes les informations utiles pour neutraliser La défense.

Léon de Lépervanche prend les choses en main : une vedette est chargée d’acheminer au Léopard les informations demandées.

D’autre part Léon de Lépervanche sans attendre mobilise des volontaires portois et passe à l’action pour prendre la direction de la ville : le président de la délégation spéciale désigné par le gouverneur pour administrer la commune est destitué et il est remplacé par un comité de salut public avec à sa tête Léon de Lépervanche lui-même. La gendarmerie est prise d’assaut sans problème et les armes passent aux mains des volontaires.

Entre temps les soldats pétainistes tirent à coups de canons sur le Léopard qui riposte et met en fuite les forces pétainistes. Ces derniers s’emparent d’un autorail pour prendre la direction du sud . Les cheminots font dérailler le train et une fusillade éclate. Le lieutenant est blessé et ses hommes préfèrent se rendre. Le lieutenant est fait prisonnier et mis aux arrêts à bord du Léopard.

Ces événements malheureusement se terminent avec un lourd bilan : 3 morts parmi les civils : deux femmes et un homme.

Mais des Portois se sont battus les armes à la main pour libérer leur ville.

Le 30 novembre le gouverneur pétainiste finit par se rendre.

La Réunion est désormais dans le camp de la France Libre.

Léon de Lépervanche a été un acteur majeur de cette page de l’histoire de La Réunion qu’Eugène Rousse a inlassablement contribué à transmettre.

Depuis 1986 la municipalité du Port - depuis Paul Vergès et Jean Yves Langenier - puis des communistes rendent chaque 28 novembre, un hommage mérité à Léon de Lépervanche et aux Portois qui se sont illustrés par leur courage pour la défense de nos libertés.


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