Table ronde

« Remettre l’agriculture dans la politique globale du Conseil général »

17 juin 2011, par Edith Poulbassia

Une table ronde sur l’agriculture réunionnaise a eu lieu hier au Département. L’occasion d’évoquer les perspectives de ce secteur économique et les objectifs de la nouvelle mandature.

Le Département a organisé hier une réunion avec les acteurs de l’agriculture réunionnaise. Objectif, faire le point en ce début de mandature sur ce secteur économique pour mieux défendre ses intérêts, a souligné d’emblée Pierre Vergès, le vice-président délégué.
Ont été abordés la question des exploitations agricoles (type, taille, modernisation des équipements), le foncier agricole, l’innovation et l’agronutrition, le Plan régional d’agriculture durable, la problématique des marchés (OCM Sucre, POSEI, concurrence des pays tiers).

La Présidente Nassimah Dindar a affirmé sa volonté de « remettre l’agriculture dans la politique globale du Conseil général », notamment en augmentant les 30 millions d’euros de budget annuel. Impliquer l’agriculture dans la politique d’insertion via des contrats aidés, dans le domaine de l’environnement (ville verte, écovillage), dans les grands chantiers (gestion de l’eau)… tels sont les pistes évoquées. « L’agriculture est le seul secteur qui crée encore de l’emploi », a encore affirmé Nassimah Dindar.

La stratégie agricole du Département consiste à préserver et valoriser le foncier agricole, et à favoriser le développement de l’agronutrition dans une logique d’import substitution. L’agriculture réunionnaise ne manque pas de perspectives, mais elle est soumise à des pressions : urbanisation, concurrence, parc national. Le Département veut consolider les 44.000 hectares de surface agricole utile et remettre en valeur les 5.000 hectares en friche mobilisables. Et tout en préservant la canne, diversifier les productions en priorité à vocation alimentaire (ail, oignon, carotte, etc.).

Le député européen Elie Hoarau était présent pour apporter un éclairage sur le POSEI (Programme d’options spécifiques à l’éloignement et à l’insularité). Ce POSEI tient compte de l’article 349 du Traité de Lisbonne qui reconnaît les spécificités des RUP et permet un soutien à la canne face à la concurrence des marchés extérieurs et à la diversification. Elie Hoarau a évoqué une augmentation de 10% du budget et une ligne budgétaire supplémentaire pour Mayotte. Le député européen demande aussi une étude d’impact sur les RUP avant tout accord de l’Union européenne avec d’autres pays, notamment ceux de la zone.

Quant à l’OCM Sucre, Elie Hoarau indique que le prochain Règlement sucrier devrait être discuté en 2012. « Le marché du sucre bouge, nous avons la pression de l’OMC, alors il nous faut être vigilants et parler d’une même voix », a-t-il dit.

La question de l’autosuffisance alimentaire a d’ailleurs été posée. Pour la restauration scolaire, 55% des produits proviennent de la production locale, surtout les fruits et légumes, et moins pour la filière viande. Un marché qui doit être développé. Cinq collèges pilotes vont participer à l’introduction des produits locaux dans la restauration collective.

L’agriculture réunionnaise représente aujourd’hui 7.000 exploitations pour une surface moyenne de 6,5 hectares et fait vivre 20.000 familles. Près de 25.000 hectares de cannes produisent 200.000 tonnes de sucre. Les 5.500 hectares de fruits et légumes assurent 75% des besoins locaux. La production animale n’est pas en reste. Les filières porcine et avicole répondent à la moitié des besoins locaux, la filière bovine à 30% des besoins et à 25% de la consommation de lait.

EP

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