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À un moment décisif, la filière canne face à un État qui ne peut prendre de décision à cause de la crise post-électorale en France
12 décembre 2024, par
1,137 million de tonnes de cannes à sucre récoltées pour la campagne sucrière 2024, c’est le résultat le plus faible depuis des décennies. L’industriel Tereos estime que ce résultat est dû à la météo alors que le revenu trop faible du planteur est la cause principale. Ce revenu trop faible est le résultat de la stratégie de l’industriel. Pour sa part, l’État ne peut décider car la France n’a plus de gouvernement. Ce partenaire essentiel de la filière canne-sucre-alcools-énergie ne peut donc agir. « Dans les ministères, nous n’avons pas d’interlocuteurs », a déploré hier Jean-Michel Moutama, président de la CGPER. Le préfet va transmettre la demande d’une étude analogue à celle faite en Guadeloupe pour proposer des améliorations au mode de paiement de la canne à sucre livrée par les planteurs. Mais quand sera-t-elle réalisée ?
« Dans les ministères, nous n’avons pas d’interlocuteurs » : c’est ce qu’a déclaré hier sur Réunion Première Jean-Michel Moutama, président de la CGPER. Ce constat intervient au moment où la campagne sucrière 2024 vient de se terminer. 1,137 million de tonnes de cannes à sucre ont été récoltées cette année. C’est un bas niveau historique. Avant l’abolition du quota sucrier avec prix garanti par l’Union européenne en 2027, une récolte moyenne se situait aux alentours de 1,8 million de tonnes de cannes à sucre. Il pouvait arriver que le résultat soit proche de 2 millions de tonnes.
Rappelons qu’au début du siècle, l’objectif de la filière et de l’État était d’arriver à 2,5 millions de tonnes récoltées. C’est à cela que devait notamment servir la réalisation du chantier du transfert des eaux de l’Est vers l’Ouest par un réseau de tunnels creusés sous la montagne.
Cette absence d’interlocuteurs est la conséquence de l’instabilité politique en France née de la crise post-électorale suivant le second tour des législatives anticipées en juillet dernier. La motion de censure a fait tomber le gouvernement. En attendant un nouveau gouvernement accepté par une majorité de députés de l’Assemblée nationale, l’heure n’est pas aux décisions mais à la gestion des affaires courantes.
La situation de crise de la filière canne-sucre-alcools-énergie ne peut se contenter de l’immobilisme. Mais à un moment décisif de son histoire, la filière fait face à une absence d’interlocuteurs de l’État. Paris est devenu un acteur essentiel de la filière à cause d’un phénomène : le refus de l’industriel d’augmenter le prix qu’il paie pour acheter sa matière première, la canne à sucre. Son prix de base n’a augmenté que d’à peine 2 % en plus de 20 ans, alors que l’inflation est de plus de 40 % sur la même période. A cela s’est ajoutée l’augmentation importante du coût de production sû à la hausse des prix d’intrants tels que les engrais ou le carburant. Face au refus de l’industriel, l’État a mobilisé les contribuables. Aujourd’hui, 60 % des revenus des planteurs de canne à sucre proviennent d’aides publiques, et à 40 % de la somme versée par l’industriel Tereos pour acheter les cannes livrées.
Cette augmentation des aides ne suffit pas. C’est ce que montre la diminution des surfaces plantées en cannes à sucre. Pour les parcelles restantes, le rendement diminue, car les planteurs n’ont plus une trésorerie suffisante pour acheter les intrants et payer un nombre suffisant de salariés.
C’est donc bien le revenu trop faible du planteur qui est au cœur de la crise qui a donné ce résultat désastreux pour la campagne sucrière 2024.
Pour expliquer ce résultat, l’industriel Tereos rejette la faute sur la météo. Par le passé, notre île a connu des années avec bien plus de cyclones, et le résultat était nettement supérieur. Tereos porte une responsabilité dans ce résultat car depuis l’abolition du quota sucrier en 2017, l’avenir de la filière repose sur sa stratégie comme l’avait indiqué Dacian Ciolos, Commissaire européen à l’Agriculture, dès 2013.
Lors de la réunion des acteurs de la filière à la préfecture, le préfet a indiqué qu’il allait relayer une revendication de la CGPER devenue largement partagée : demander au gouvernement une étude sur le mode de paiement de la canne à sucre. En effet à La Réunion, la formule actuelle ne tient pas compte des gains de productivité de l’industriel, du fait que la production de sucres spéciaux est plus importante que le sucre en vrac, et des nouvelles valorisations permises par la création de richesses à partir de la fibre notamment. En Guadeloupe, une étude analogue a conduit à la conclusion suivante : il faut revoir la formule pour que les revenus des planteurs augmentent.
L’engagement du préfet montre le soutien de l’État à cette initiative. Mais l’État est aujourd’hui paralysé par l’instabilité politique en France : pas de gouvernement, pas de décision.
Cette situation souligne l’urgence d’un autre mode de gouvernance de la filière canne-sucre-alcools-énergie. L’avenir d’un secteur stratégique de notre économie ne doit pas dépendre de responsables vivant à 10 000 kilomètres et pour qui la France est la priorité, pas La Réunion.
M.M.
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