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Quel plan de relance pour la filière canne-sucre-alcools-énergie ?
3 avril 2023
Devant la diminution du tonnage de cannes à sucre récolté à La Réunion ces dernières années, la CGPER propose la création d’un fonds pour soutenir les investissements des planteurs destinés à augmenter leur production. « Une telle proposition est en rupture totale avec ce qui s’est toujours fait jusqu’à présent », indique Jean-Michel Moutama, président de la CGPER, pour qui « il est nécessaire de changer de braquet pour sauver la filière » et qui voit là « une contribution des planteurs au débat actuel pour une plus grande prise de responsabilités des populations locales dans les décisions ». Explications du président du syndicat d’agriculteurs.
Actuellement, la question de l’évolution du modèle agricole réunionnais est de plus en plus abordée. La canne serait-elle susceptible de voir son importance diminuer ?
Jean-Michel Moutama — Tout d’abord, il est essentiel de rappeler le rôle pivot de la canne à sucre pour l’agriculture réunionnaise. La canne est en effet un pilier pour des agriculteurs qui travaillent dans le maraîchage et l’élevage. À La Réunion, le modèle est celui de l’exploitation familiale en polyculture élevage.
De plus, la canne à sucre est une richesse que beaucoup de pays nous envient. Aujourd’hui, ce n’est pas que du sucre. C’est ce que rappelle la nouvelle revalorisation de la bagasse, un co-produit de la canne utilisé pour l’électricité.
La canne est donc un moyen important pour aller vers notre autonomie énergétique, et aussi notre autosuffisance alimentaire car elle est le pivot de la production locale.
Mais force est de constater que ces dernières années, la production de cannes a diminué fortement. En 2022, nous avons un déficit de plusieurs centaines de milliers de tonnes par rapport à la moyenne décennale. La production est arrivée au plus bas, devant une telle situation, la CGPER propose une démarche innovante pour redresser la situation avec les planteurs au cœur du processus.
Force est de constater en effet que les agriculteurs réunionnais sont de plus en plus formés. 75 % des agriculteurs de moins de 40 ans ont aujourd’hui un niveau de formation supérieur ou égal au baccalauréat. La nouvelle génération est pleinement formée à la direction d’une entreprise agricole.
Cela signifie que sur un plan plus général, le niveau de formation des agriculteurs s’est considérablement élevé. Ce qui veut dire qu’il est essentiel d’identifier d’où vient la principale cause de la chute de la production de canne à sucre, et de mettre à profit le niveau de compétences de nos agriculteurs pour y remédier.
La sécheresse découlant du changement climatique est-elle l’explication ?
Jean-Michel Moutama — La diminution des précipitations joue un rôle mais n’explique pas tout. À la CGPER, nos échanges avec le terrain ont mis en évidence une insuffisance de trésorerie généralisée chez les canniers. Je rappelle que les 14 millions d’euros obtenus dans la Convention canne avait pour but de compenser la hausse du coût de production relevée lors de la précédente convention.
Or, chacun peut constater qu’avec la COVID et la guerre en Ukraine, l’inflation s’est emballée. Pour les canniers, cela s’est traduit pas une explosion du coût des intrants. Ces 14 millions permettent juste de tenir et pas d’investir. D’où un manque de trésorerie qui ne permet pas de travailler sereinement dans la perspective des prochaines campagnes sucrières.
Quels sont les impacts de ce manque de trésorerie ?
Jean-Michel Moutama — À la CGPER, nous avons constaté que ce manque de trésorerie a pour effet immédiat une diminution de la production. Les planteurs ne peuvent être accompagnés par les banques à cause de ce manque de trésorerie. Ils ne peuvent ni avancer l’argent pour réaliser des travaux d’amélioration foncière comme l’exigent les règlements européens, ni financer la replantation. Il est certain qu’avec des souches qui atteignent ou dépassent 7 ans, le rendement ne peut que diminuer.
Avec la sécheresse, le recours à l’irrigation est plus important, mais avec une trésorerie en berne, comment honorer les factures et comment donc irriguer pour espérer atteindre un bon rendement ?
Quelle proposition de la CGPER pour remédier au manque de trésorerie des canniers ?
Jean-Michel Moutama — Depuis plusieurs années, comme la production n’est pas à la hauteur des prévisions, les aides de l’État ne sont pas consommées. Il reste des reliquats, aussi bien pour l’aide à l’industriel Tereos que pour l’aide aux planteurs.
Tereos a annoncé vouloir mettre 6 millions d’euros sur la table pour aider à la relance de la production. Du côté des planteurs, nous avons un reliquat d’environ 3 millions d’euros qui date de la campagne 2021 et qui n’a pas encore été utilisé.
Traditionnellement, l’argent de ce reliquat est versé aux planteurs sous différentes formes : bons d’engrais, aide à l’irrigation… Force est de constater que cela n’a pas permis de stopper la chute des tonnages.
La CGPER constate que les canniers n’ont plus l’argent pour préfinancer des travaux qui sont ensuite subventionnés. Notre syndicat propose de créer une caisse de portage pour financer l’amélioration foncière, la replantation, et plus largement les travaux qui peuvent bénéficier d’une prise en charge par les aides publiques. L’objectif est que ce soit cette caisse de portage qui avance l’argent à la place du planteur, et que son avance soit remboursée par les aides publiques.
Comment créer cette caisse de portage ?
Jean-Michel Moutama — Récemment, Tereos a annoncé la mise à disposition de 6 millions d’euros. Un reliquat destiné aux planteurs existe. La CGPER propose de mettre en commun ces montants et de solliciter les industriels du rhum, Albioma, les collectivités, notamment la Région et le Département, pour compléter le tour de table.
Avec cet argent, la profession sera peut-être plus crédible au niveau des banques afin qu’elles participent aussi à ce projet de relance de la filière. Le montant recueilli permettrait alors de financer les travaux indispensables dans les exploitations cannières pour relancer la production. Il sera remboursé par le versement des aides dues pour ces opérations.
Je tiens à souligner qu’une telle proposition est en rupture totale avec ce qui s’est toujours fait jusqu’à présent. Pour la CGPER, il est nécessaire de changer de braquet pour sauver la filière.
Nous pouvons relancer la production de canne à sucre à condition que les planteurs aient les moyens financiers d’améliorer leur production. Avec cette caisse de portage, ce sera possible.
Il est également nécessaire de relancer des entreprises de travaux telles que pouvaient l’être la SICA Promocanne dans l’Est, ou la SICA du Gol dans le Sud, et cela dans chaque bassin cannier. De telles entreprises permettraient de pallier au manque de main d’œuvre des exploitations cannières en offrant la garantie de travaux livrés clés en main. La caisse de portage pourrait ainsi assurer le paiement des travaux de ces entreprises.
De plus, en intégrant leur reliquat dans le tour de table initial pour solliciter les banques, les planteurs seront les acteurs essentiels de ce plan de relance.
La CGPER plaide en effet pour une plus grande responsabilisation des uniques producteurs de la matière première à l’origine des importants profits dégagés par la filière canne-sucre-alcools-énergie de La Réunion. Avec l’élévation du niveau de formation des agriculteurs, nous estimons à la CGPER qu’il faut faire confiance aux canniers pour être des acteurs incontournables du plan de relance de la production de cannes à sucre à La Réunion.
C’est aussi, selon nous, une contribution des planteurs au débat actuel pour une plus grande prise de responsabilités des populations locales dans les décisions. Nous montrons que nous n’attendons pas tout de Paris et qu’avec nos propres forces, nous pouvons faire des propositions crédibles.
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