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Nouvel échec des discussions alors que les propositions d’Albioma et des rhumiers vont dans le bon sens
8 juillet 2022, par
Hier, les négociations de la Convention canne à la préfecture ont de nouveau échoué. De retour après une interruption de séance de plusieurs heures qu’il avait demandé, l’industriel Tereos a remis en cause la généreuse proposition de l’État pour garantir le prix d’achat de la canne et celle des rhumiers pour augmenter la production de canne et donc des revenus des planteurs. De plus, Tereos propose aux planteurs un partage très inéquitable des bénéfices des sucres : deux tiers pour Tereos, un tiers pour les 2500 planteurs. Cette dernière proposition est inacceptable pour les syndicats. « Tous les industriels sont prêts à mettre de l’argent sur la table sauf Tereos. Tereos remet tout en cause », souligne Jean-Michel Moutama, président de la CGPER et membre de l’Intersyndicale agricole de La Réunion, qui ajoute : « dans l’état actuel, il n’y a pas de signature envisageable ». A l’heure où nous mettons sous presse, aucune nouvelle réunion de négociation n’est prévue avant la rencontre entre les deux ministres en visite officielle, les planteurs et Tereos annoncée pour 16 heures 30 à la Préfecture. Or, c’est le seul rendez-vous programmé entre les membres du gouvernement et les représentants de la filière. Cela signifie probablement qu’une séquence médiatique avec signature de la Convention canne par un ministre était prévue… mais Tereos remet tout en cause.
Hier matin, représentants des planteurs et Tereos avaient rendez-vous avec le préfet en présence de Jean-Bernard Maratchia, conseiller régional délégué à l’Agriculture. La Région n’est pas partie prenante de la Convention canne, l’élu de cette collectivité venait évoquer des propositions pour accompagner la Convention canne.
Bien avant midi, Tereos demandait une suspension de séance afin de se donner un délai de réflexion pour examiner les propositions et peaufiner la sienne. Rendez-vous était donné à 18 heures pour une reprise des discussions. Mais quand les représentants de Tereos revinrent autour de la table à l’heure dite, ce fut la douche froide.
Non seulement Tereos n’acceptait pas les propositions des planteurs, mais en plus il a remis en cause celle de l’État qui est pourtant généreuse. C’est un engagement à revoir à la hausse une aide publique annuelle à l’industriel de 28 millions d’euros garantie jusqu’en 2027 si la situation économique se dégrade : c’est la clause de revoyure. Ceci donne donc à l’industriel le « filet de sécurité » qu’il exige pour garantir le prix de la canne qu’il paie aux planteurs sur toute la durée de la Convention canne, jusqu’en 2017.
Puisque cet argent public est engagé par l’État, ce dernier proposait d’enclencher la clause de revoyure après étude de la situation par ses services. C’est pourquoi l’État ne voulait pas inscrire dans la Convention canne un chiffre signifiant l’activation de la clause de revoyure.
Mais ceci ne convient pas à Tereos qui estime que dans ces conditions, il n’a pas de « filet de sécurité ». L’industriel veut que se soit lui qui fixe le seuil de déclenchement, quand les bénéfices tirés du sucre sont inférieurs à 92,8 millions d’euros par an. Autrement dit, Tereos veut décider quand l’État doit augmenter l’aide publique qu’il reçoit, sur la base de ses chiffres sans laisser aux pouvoirs publics la capacité d’étudier la situation économique ! Autrement dit, il faudrait croire Tereos sur parole… bien difficile à accepter.
Quant à l’augmentation du prix de la canne payé par Tereos en fonction de l’augmentation des profits de la vente des sucres, Tereos campe sur des positions inacceptables pour les planteurs.
Tereos situe son point d’équilibre à 7 millions d’euros au-dessus d’un bénéfice de 97,8 millions d’euros de bénéfices sur le sucre. A partir de ce seuil, il ne veut accorder aux planteurs qu’un tiers des profits, et garder les deux-tiers pour lui. Inacceptable pour les planteurs, ils estiment que pour être décemment payés, le seuil doit être de 92,8 millions d’euros auxquels s’ajoutent 4 millions d’euros pour financer les investissements nécessaires pour chaque campagne sucrière. Au-delà de 96,8 millions d’euros, les planteurs sont prêts à laisser la moitié des bénéfices à Tereos pour apporter un bonus au prix de la canne. L’industriel refuse catégoriquement.
Jean-Michel Moutama, président de la CGPER et membre de l’Intersyndicale rappelle qu’« avant les accords de 1969, les planteurs avaient droit à deux tiers de la valeur ajoutée et l’usinier un tiers. Avec deux-tiers pour Tereos et un tiers pour les planteurs, on marche sur la tête. Pas question d’un accord sur cette base ».
Tereos remet aussi en cause la proposition des rhumiers, qui sont prêts à mettre une somme de l’ordre d’un million d’euros par an sur la table au-delà d’une production de mélasse de 57.000 tonnes, soit une récolte de 1,750 million de tonnes de canne, et d’augmenter cette contribution si le tonnage est plus important. Puisque les distilleries achètent la mélasse à Tereos, il reviendrait à l’industriel de rétrocéder cette somme. « Mais Tereos refuse le système proposé, il veut récupérer 50 % de la somme versée par les rhumiers au titre de ce contrat de performance conclu avec les planteurs », précise le président de la CGPER. Là aussi, ce n’est pas acceptable pour les syndicats d’agriculteurs.
Rappelons qu’Albioma pourrait verser 700.000 euros par an aux planteurs pour favoriser la culture de cannes mixtes qui produisent plus d’électricité.
« Tous les industriels sont prêts à mettre de l’argent sur la table sauf Tereos », constate Jean-Michel Moutama qui souligne que « les propositions d’Albioma et des rhumiers vont dans le bon sens car ce sont des contrats de performance qui visent à augmenter la production de cannes, donc le revenu des planteurs ». « Les propositions des planteurs font déjà d’importantes concessions pour garantir une signature rapide afin de commencer la campagne sucrière le plus tôt possible », ajoute-t-il.
Les parties se sont quittées hier dans la nuit sans avoir fixé la date d’une nouvelle séance de négociation. Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mers, Gérald Darmanin et le ministre délégué aux Outre-mers, Jean-François Carenco arrivent aujourd’hui. A 16 heures 30, ils doivent rencontrer les acteurs de la filière à la Préfecture avant le dîner républicain avec les élus. Il est probable que cette réunion avait pour but une signature de la Convention canne par un ministre devant les caméras. Mais à l’heure où nous mettons sous presse, aucune rencontre entre les représentants des planteurs et Tereos n’est prévue d’ici la séquence « filière canne » des deux membres du gouvernement, et « dans l’état actuel, il n’y a pas de signature envisageable », déclare le président de la CGPER. Tant que Tereos campera sur ses positions, il n’y aura donc pas de signature de la Convention canne, et par conséquent pas de coupe alors que la campagne sucrière aurait déjà dû débuter depuis plus d’une semaine.
M.M.
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