
La Plateforme réunionnaise transmet au chef de l’Etat un nouveau manifeste
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Après le scandale du basculement des eaux, celui de l’action sociale
15 mars 2004
Dans sa compétence phare, l’action sociale, le bilan du Conseil général n’est guère brillant, au point que 16 présidents d’association ont alerté l’opinion par voie de presse. Le Département refuse d’accorder aux institutions à qui il a délégué des compétences les moyens minimaux pour fonctionner. Résultat : de graves menaces sur un secteur qui rend des services indispensables à la population. Est-ce là un aperçu de la décentralisation promise par le gouvernement Raffarin ?
Le samedi 6 mars dernier, les présidents de 16 associations réunionnaises travaillant dans le secteur de la santé et du social interpellent le président du Conseil général et sa majorité par voie de presse. Dans les trois quotidiens, ils dénoncent sur une pleine page publicitaire les promesses non tenues par les élus responsables de l’action sanitaire et sociale ainsi que le mépris et la maltraitance dont sont victimes les associations, leurs personnels et surtout les personnes bénéficiant de leurs services.
Devant cette situation, ils estiment que ces associations, qui emploient 2.500 salariés et s’occupent de plusieurs milliers de personnes, ne peuvent plus assurer les missions qui leurs sont déléguées par le Conseil général dans le domaine de l’action sanitaire et sociale.
Le jeudi 11 mars, soit seulement cinq jours après, le Département réagit par une pleine page de publicité parue uniquement dans "le Journal de l’île" et "le Quotidien". (1) Le communiqué du Conseil général, signé par Jean-Luc Poudroux, estime que les associations en question en demandent trop.
Selon le Département, l’évolution maximale des dépenses d’une année sur l’autre doit être de 4,37%. Or les institutions qui assurent les responsabilités déléguées par le Conseil général demandent entre 10 et 26% de plus.
En outre, "la majorité politique du Conseil général" s’étonne de la méthode employée par les présidents d’association.
Apparemment, "la majorité politique du Conseil général" ne comprend pas pourquoi on lui demande davantage que ce qu’elle prévoit, elle dit n’avoir rien à se reprocher et juge illégitime l’attitude des présidents des associations "qui, dit-elle, ne pouvaient ignorer les textes en préparation depuis plusieurs années, au vu de leur représentation nationale".
Bien loin de calmer les esprits, cette mise au point de la majorité du Conseil général renforce l’opinion de ceux qui pensent qu’ils sont méprisés, voici pourquoi.
Un président d’association, sous couvert d’un anonymat bien compréhensible, précise que les demandes de ces 16 institutions exerçant des compétences d’action sociale déléguées par le Département sont légitimes et justes. "Chaque année, tous les budgets présentés par les associations sanitaires et sociales sont en hausse, car nous sommes obligés pour travailler de respecter les normes", dit-il. Ce qui est loin d’être le cas. En effet, "nous sommes très en retard par rapport à la métropole, et la France est elle-même très en retard par rapport aux normes européennes", poursuit-il.
Les normes, c’est d’abord un personnel suffisant. Or, le sous-effectif est une réalité. En France, le sous-effectif des services sanitaires et sociaux est l’une des causes de la catastrophe sanitaire de la canicule, qui a provoqué l’an dernier la mort de plus de 10.000 personnes âgées en quelques jours.
Sur ce point, la situation est encore plus grave à La Réunion. Et elle dure depuis des années.
Le responsable associatif nous indique que la non-prise en compte par le Département des besoins minimaux de l’action sociale peut entraîner des drames. Certains n’ont pas assez de fonds pour payer un veilleur de nuit, d’autres manquent de personnels soignants.
"Que se passe-t-il en cas d’accident si l’association n’est pas aux normes ? C’est l’association qui est responsable", précise-t-il. L’association et pas le Conseil général qui ne transfère pas les moyens à la hauteur des compétences déléguées.
D’année en année, les créations indispensables de postes sont refusées par le Département, et le retard s’accumule. "Si nous établissons un budget en augmentation, ce n’est pas pour le plaisir de dépenser, c’est pour des raisons de sécurité", estime le président d’association. "Le Conseil général fixe arbitrairement un chiffre et c’est à nous de nous débrouiller".
Cela veut dire que les chiffres cités dans le communiqué du Département paru dans les deux autres quotidiens traduisent bel et bien le retard indispensable à rattraper : de 10,39% pour l’enfance à 26,53% pour la dépendance en établissements pour personnes âgées. C’est déjà considérable, mais cela ne va aller qu’en augmentant.
En effet, la population réunionnaise va vieillir (il y aura de plus en plus de personnes âgées), et les pathologies développées par les personnes âgées seront toujours plus lourdes. Cela nécessitera notamment des maisons de retraite toujours plus médicalisées, avec des besoins en termes d’infirmières et de médecins. Mais cela, le Conseil général l’ignore.
Pour le responsable associatif, "cette attitude du Conseil général montre que les dirigeants de cette assemblée ne voient pas la réalité". Et cela dure depuis des années. Cela provoque à l’intérieur des associations des situations dramatiques.
"Le 22 décembre, dit le président d’association, le Conseil général va refuser notre budget et va nous donner 10 jours pour le représenter. Cela veut dire que les équipes administratives vont être obligées de travailler pendant les fêtes, et quelquefois même jour et nuit, car il faut refaire tout le budget". On comprend alors davantage l’exaspération des présidents d’association qui ont exprimé leur ras-le-bol par voie de presse.
"Et pourtant le Conseil général a de l’argent", déclare notre source. Tout le monde a en effet en mémoire la hausse importante des taxes sur les cigarettes pratiquée depuis plus de deux ans par le Département. Si cette hausse a des conséquences bénéfiques sur la santé de la population, on peut se demander où va ce trésor de guerre. Pas suffisamment dans l’action sociale en tout cas, si l’on constate les besoins énormes et indispensables qui ne sont pas satisfaits.
Pour le responsable associatif, il y a de la part du Département "une volonté de mettre en difficulté les associations, c’est une politique anti-associative". Il donne pour preuve ce qui s’est passé l’an dernier, Année européenne des personnes handicapées. La politique du Département a eu pour résultat la fermeture de plusieurs associations œuvrant dans ce domaine, qui est une compétence que le Conseil général a déléguée.
Et de conclure en estimant que les présidents des associations sanitaires et sociales ont tout à fait raison d’alerter l’opinion sur la manière dont elles sont traitées par le Département.
Manuel Marchal
(1) Plusieurs jours de suite, "Témoignages" a interrogé les services du Conseil général pour avoir le point de vue du Département sur le cri d’alarme poussé par les présidents des associations sanitaires et sociales. Il n’y a eu aucune réponse, hormis celle parue cinq jours plus tard dans les deux autres journaux.
Un aperçu du transfert des T.O.S. ?
La façon dont la majorité UMP-La Relève du Conseil général gère sa compétence-phare, l’action sociale, amène à plusieurs questions.
Tout d’abord, on comprend pourquoi, contrairement à la Région, le Département n’a pas désiré communiquer sur son bilan : après le scandale du basculement des eaux, celui de l’action sociale. Pourquoi d’un côté augmenter considérablement ses recettes en multipliant les hausses des taxes et d’un autre côté refuser aux associations le droit de remplir correctement la mission d’action sanitaire et sociale déléguée par le Conseil général ?
Ce qui se passe dans l’action sociale à La Réunion n’est guère rassurant quant à la décentralisation imposée par le gouvernement Raffarin. Si les TOS de l’Éducation nationale sont transférés aux collectivités, le gouvernement compte-t-il fixer arbitrairement une évolution des sommes transférées délibérément inférieure aux besoins ?
Si tel est le cas, la situation vécue par les associations qui œuvrent dans l’action sociale sera celle que vivront les collèges et les lycées à La Réunion : accumulation des retards, embauches impossibles pour fonctionner dans les conditions minimales de sécurité et un jour, des principaux et des proviseurs ne risquent-ils pas de menacer de fermeture leur établissement scolaire car ils ne pourraient plus fonctionner ?
Dans quelle conditions les jeunes réunionnais pourront-ils aller à l’école ? Et face à un refus de l’État de faire face aux besoins légitimes des collectivités à la suite de ce transfert de compétence, le Région et le Département ne risquent-ils pas de graves problèmes financiers, qui remettraient en cause leurs autres compétences : développement économique, action sociale, aménagement du territoire, santé… ?
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