Paris a-t-il demandé l’autorisation de verser 38 millions d’euros ?

Le désengagement du gouvernement sur l’avenir de la canne à sucre

18 mars 2015, par Céline Tabou

Le gouvernement ne s’est toujours pas engagé concrètement dans le sauvetage de la filière canne, selon Paul Vergès, qui s’appuie sur un échange de lettres entre Younous Omarjee et la Commission européenne. Pour le sénateur, cela relève de la tactique politicienne. L’enveloppe de 38 millions d’euros supplémentaires demandée à Bruxelles, devrait être engagée pour les années à venir, et donc sur les prochains budgets de l’État. Une possibilité que ne souhaite pas appliquer le gouvernement.

Quel avenir pour l’usine de Bois-Rouge ? À quelques mois de la coupe, les planteurs ne savent toujours pas quel sera le prix de la canne à sucre qu’ils vendront à l’usinier.

« Dans une semaine, il y a un vote qui concerne les éléments de développement économique de La Réunion. Dans deux mois, la coupe de la canne va débuter, mais la convention canne n’a toujours pas été signée », a constaté lundi dernier Paul Vergès lors de sa conférence de presse. Cette convention détermine les conditions du partenariat entre les usiniers et les planteurs pour six ans, donc le prix de la canne, mais à deux mois de la campagne, « les éléments entre les uns et les autres ne sont pas fixés ».

Paul Vergès a tenu à affirmer que « le gouvernement va fixer la redevance bagasse de cette année à un taux inférieur à celui de l’an dernier ». De plus, selon la correspondance entre le député européen, Younous Omarjee, et le président de la Commission européenne, Jean-Claude Junker, le gouvernement français n’aurait pas fait de demande de subvention complémentaire de 38 millions d’euros, comme promis par François Hollande, lors de sa visite à La Réunion, en août 2014. Cette demande « n’existe pas à deux mois du début de la coupe de la canne » s’étonne le sénateur de La Réunion.

Une situation, qui met en exergue « les aspects politiciens, car s’ils font la demande, cela engage le gouvernement sur l’année suivante ». Pour Paul Vergès, il est clair que « le gouvernement ne veut pas engager la pérennité de la production de la canne à sucre à La Réunion ». D’autant plus que selon le sénateur communiste, la raffinerie de Saint Louis à Marseille a décidé de ne plus traiter le sucre de canne.

La disparition de la filière canne à La Réunion « engage l’avenir de La Réunion » pour le sénateur, qui craint la suppression de plus de 20.000 emplois en lien direct avec ce secteur d’activité. Dans un tel contexte, « on va voter, mais les camarades essaient de provoquer le débat avec leurs confrères, notamment la menace sur la canne », dont l’agriculture est de la compétence du Conseil général. Mais, « on n’a pas vu une seule déclaration des candidats sur l’avenir de la canne. Pas un mot sur ce plan ».

Des décisions prises sans concertation

Toutefois, par ce dernier, les candidats à l’élection départementale « ne sont pas excusables, mais il faut tout de même expliquer, parce qu’on va voter pour une assemblée sans en connaitre les compétences ». « On ne vote que pour un mandat, c’est de la comédie absurde », a assuré le sénateur.

Une absurdité également relevée par ce dernier vis-à-vis du dossier de la réforme territoriale. « Il existe un débat en France alors que dans les Outre-mer tout change », d’autant plus que la Martinique et la Guyane sont engagés dans une réforme institutionnelle, la Guadeloupe possède un Congrès, alors que « les seuls à ignorer la situation, ce sont les politiques réunionnais ». Pourtant, « on votera pour une nouvelle institution, sans compétence et sans débat ».

Le sénateur a évoqué sa « volonté d’engager la concertation », à travers un amendement déposé pour la mise en place d’un congrès, mais « il a été retiré par le gouvernement, et les parlementaires de La Réunion ne veulent pas discuter », a-t-il affirmé.

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