17 janvier 1984 : explosion de joie à Saint-André, une victoire du peuple contre la fraude.

11 mars 2006

Après l’abolition du statut colonial, il a fallu de grandes luttes populaires pour en finir avec ce régime.

Contre la fraude électorale

Le 17 janvier 1984, le Conseil d’État annulait les élections municipales de Saint-André, et une délégation spéciale allait ensuite gérer la commune. L’abolition du statut colonial n’a pas signifié la fin des fraudeurs. Lutter pour le respect de la démocratie reste encore à La Réunion un combat quotidien et est toujours d’actualité à Saint-André.


Ce qu’était la colonie : la fraude électorale

Une des caractéristiques du statut colonial était l’impunité accordée aux fraudeurs qui bafouaient les règles élémentaires de la démocratie. Parmi ces personnages, Lucien Gasparin. Dans l’article ci-après, Eugène Rousse relate les méthodes employées du temps de la colonie.

"L’histoire de la colonie reste fortement marquée par les élections sanglantes et les graves violations du suffrage universel au cours de la première moitié du 20ème siècle.
Il est évident que si les règles élémentaires de la démocratie ont pu être scandaleusement bafouées pendant toute cette période, c’est en raison de l’attitude partisane - et c’est le moins que l’on puisse dire - de la quasi-totalité des gouverneurs ; c’est également en raison de la carence des juridictions tant administratives que pénales. (...)
Lucien Gasparin est avocat à Tamatave lorsqu’en mai 1905, il se rend à La Réunion pour présenter sa candidature à l’élection législative partielle consécutive à l’entrée au Sénat du député Louis Brunet. Il est battu par le docteur Jules Auber, maire de Saint-Denis, très populaire dans le chef-lieu qu’il administre en compagnie notamment du docteur Henri Azéma, chirurgien de l’hôpital colonial.
L’année suivante, il vient s’opposer une nouvelle fois au docteur Auber lors des élections législatives du 27 mai. Pour éviter une défaite plus que probable, il prend la précaution de s’entourer d’une meute d’hommes, de sacs et de cordes et mène une campagne d’une rare violence.
Au cours d’une réunion qu’il tient à Saint-André, le docteur Jules Auber est grièvement blessé à la tête par des partisans de son adversaire et se trouve dans l’obligation de se retirer de la compétition. N’ayant plus d’adversaire, Lucien Gasparin voit s’ouvrir devant lui les portes du Palais-Bourbon. Il y restera pendant trente-six ans.
À toutes les élections législatives qui se déroulent de 1906 à 1936, au prix du vol, du sang et des larmes, Gasparin réussit à se faire réélire. Son dernier mandat s’achève dans la honte : il vote les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain en 1940."


"Le 19 mars 1946, à l’initiative de nos 2 députés, Raymond Vergès et Léon de Lépervanche, l’Assemblée constituante vota à l’unanimité une loi qui abolit le statut colonial et créa le Département de La Réunion".

Extrait de “Nou lé pa plus. Nou lé pa moin. Rèspèk a nou :
Amplifions l’Appel pour que le 19 mars soit une date commémorative”, déclaration adoptée à l’unanimité par 1.200 vétérans réunis le 12 février à Sainte-Suzanne.


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