
La Plateforme réunionnaise transmet au chef de l’Etat un nouveau manifeste
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Françoise Vergès et les débats à l’Assemblée constituante - 4 -
20 avril 2006
Voici la 4ème et dernière partie de l’introduction du livre paru en 1996 - à l’occasion du 50ème anniversaire de la loi du 19 mars 1946 - et contenant les textes des débats ayant conduit au vote de cette loi. Dans cette introduction, l’historienne réunionnaise Françoise Vergès a présenté le contexte et la portée de cet événement historique.
Hier, elle nous a montré qu’en violation du principe d’égalité contenu dans cette loi, les gouvernants ont continué à discriminer les Réunionnais. Raymond Vergès et Léon de Lépervanche ont dénoncé ce refus de Paris d’appliquer l’abolition du statut colonial. Les intertitres sont de “Témoignages”.
Dès 1946, Raymond Vergès et Léon de Lépervanche ont déposé des propositions de loi tendant à transformer concrètement l’économie de l’île (1).
Le 21 février 1946, ils présentent une série de propositions. Ils invitent le "Gouvernement à améliorer, dans le plus bref délai, la condition des colons partiaires (métayers) de La Réunion" (2).
Le sort du colon réunionnais, disent-ils, est "un des plus misérables qui soient ; il est le type parfait de l’esclave moderne". Et ils rappellent que la population "s’est dressée" contre cet état de fait et qu’après "douze années de lutte acharnée, a été promulguée l’ordonnance du 4 septembre 1945 sur le colonat partiaire", ordonnance abrogée par un décret vingt jours plus tard.
Pour une banque au rôle social
La proposition de loi N° 479 demande "à rendre obligatoire l’exploitation de la totalité des terres cultivables à La Réunion".
Les députés communistes réunionnais invitent par ailleurs le Gouvernement à "transformer en une banque d’intérêt public la Banque de la Réunion", car elle ne remplit pas son "rôle social qui doit être le financement de la production". Pour remplir ce rôle, la banque doit avoir "le droit comme les moyens de faire du crédit à long terme ou moyen terme".
Enfin, ils proposent la "création d’un office de la canne à sucre et des grands produits exportables tels que vanille, essences, etc.", office géré par un conseil d’administration où siégeraient des "représentants qualifiés des organisations ouvrières et paysannes".
La distinction entre la France et le colonialisme français
On voit donc que l’assimilation demandée par les députés de 1946 n’était pas simplement une "intégration" dans la "famille française". Ils avaient un programme social et économique, dont le but était la transformation de la société coloniale.
Comme tant d’autres anticolonialistes, ils faisaient une distinction entre d’une part la France, celle de la Révolution et des Droits de l’Homme et du Citoyen, mais aussi celle de 1936, la France des ouvriers, héritière des révolutionnaires de 1789, de 1830, de 1848, et de la Commune de Paris, et d’autre part le colonialisme français.
Ce dernier avait permis à des tyrans locaux d’assujettir les populations. La France républicaine et révolutionnaire ne pouvait l’admettre ni le permettre.
Des républicains colonialistes
C’est à cette France-là, républicaine et révolutionnaire, que les anticolonialistes s’adressaient, oublieux que les mêmes républicains et révolutionnaires avaient souvent défendu, organisé et mené la colonisation.
Des républicains, tels Victor Hugo et Gambetta, avaient justifié la conquête de l’Algérie, la colonisation de l’Afrique. Les communards en Nouvelle-Calédonie, les quarante-huitards en Algérie, avaient vite oublié leurs principes de solidarité avec les peuples.
Mais aussi, le colonialisme de la Troisième République avait lui-même fourni certaines des armes qui allaient l’abattre : les principes d’émancipation, de liberté et d’égalité.
Une question toujours d’actualité
Dans les vieilles colonies, les mouvements anticolonialistes s’organisèrent en s’appuyant sur les contradictions du colonialisme républicain et les luttes de classes locales.
Ces mouvements posèrent la question (toujours d’actualité - NDLR) qui avait été posée depuis la Révolution par les féministes françaises, les prolétaires français et d’autres groupes exclus de la citoyenneté républicaine : comment peut-on, dans un même mouvement, faire reposer sa légitimité sur l’égalité de tous les membres de la Nation et sur l’exclusion de certains de ces membres ?
Le débat toujours recommencé de la décolonisation
Les mouvements anti-colonialistes croyaient en l’universalisme des principes républicains. Ils pensaient que le caractère profondément inéquitable du colonialisme pouvait s’effacer devant la justesse de leur revendication.
Mais pouvait-on devenir citoyens et égaux si l’on avait été colonisés ? Les gouvernements français résistèrent à cette politique de l’égalité et l’émancipation des peuples colonisés exigea bientôt d’autres formes que celles de l’assimilation.
Ces archives représentent donc un apport important à l’histoire de notre pays et à l’histoire de l’émancipation du peuple réunionnais. Leur publication se veut une contribution au débat toujours repris, relancé, recommencé de la décolonisation.
(à suivre, avec la publication de la postface du livre)
Françoise Vergès
(1) - Le texte complet de ces propositions est en annexe du livre de Françoise Vergès sur “La loi du 19 mars 1946. Les débats à l’Assemblée constituante” - 1996.
(2) - Voir : Annexe N°474. Documents de l’Assemblée nationale constituante.
Nous, soussignés, réunis ce dimanche 12 février 2006, au Bocage, à Sainte-Suzanne, saluons la décision prise par les signataires de l’Appel lancé le 19 novembre 2005 de célébrer le vote de la loi du 19 mars 1946.
Extrait de “Nou lé pa plus. Nou lé pa moin. Rèspèk a nou :
Amplifions l’Appel pour que le 19 mars soit une date commémorative”, déclaration adoptée à l’unanimité par 1.200 vétérans réunis le 12 février à Sainte-Suzanne.
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