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Françoise Vergès et les débats à l’Assemblée constituante - 17 -
11 mai 2006
La postface du livre de 1996 sur les débats parlementaires ayant conduit au vote de la loi du 19 mars 1946 analyse les idées de ceux qui ont lutté pour l’abolition du statut colonial de La Réunion il y a 60 ans. L’historienne Françoise Vergès y expose en particulier le contenu anti-colonialiste et anti-capitaliste donné par Raymond Vergès, Léon de Lépervanche et leurs amis au concept d’“assimilation” à la République, qui était au cœur de leur lutte. Toutefois, le fait de mettre en avant ce concept avec celui d’égalité ne manqua pas de poser des problèmes. Les intertitres sont de “Témoignages”.
Des critiques s’élevaient déjà, au même moment, contre le projet d’assimilation, qui apparaissait à la fois comme un but inaccessible (à cause de la résistance des pouvoirs politiques et administratifs coloniaux) et comme un but dépassé (1) .
Les gouvernements français prouvaient régulièrement qu’ils n’étaient pas prêts à accepter l’égalité des populations de leur empire. La liberté et l’égalité ne semblaient possibles qu’après une rupture avec la France, car la République française n’était pas fidèle à ses principes.
Méfiance
La méfiance gagnait de nombreux anticolonialistes d’Indochine, d’Afrique noire et d’Afrique du Nord. Et la période d’après-guerre fut une période de révision pendant laquelle on s’éloigna de la notion d’assimilation et l’on se mit à envisager l’indépendance nationale.
Par comparaison, les leaders des quatre “vieilles colonies” apparaissaient timides, toujours attachés à la promesse de l’inclusion dans la nation française sur la base de l’égalité.
Des termes étonnants
En relisant aujourd’hui les discours de ces leaders, nous sommes frappés par leur rhétorique et par les termes qu’ils emploient : “mère-patrie”, “famille française”, “fidélité”.
La langue et la culture créoles n’avaient pas encore leur place dans leurs discours. Ils perpétuaient le mythe d’un esclavage où "les mauvais traitements auraient été rares". (2)
Ils insistaient sur "l’attachement" des populations colonisées à la "mère patrie" sans paraître conscients de la portée de ces termes et de leur bagage idéologique.
Le "péché originel" de l’assimilation
Pour beaucoup des filles et des fils de la génération de 1946, leurs pères les ont trahis. Raphaël Confiant parle de l’assimilation comme le "péché originel" qui pèse sur les Antilles. (3)
Selon lui, Aimé Césaire aurait légitimé ce péché en défendant la loi de 1946. Il est temps, dit Confiant, de "briser le tabou" et de dénoncer les acteurs de la génération de 1946 qui ont apporté l’abjection et la misère à leurs peuples.
Le sentiment de trahison du fils par le père
Confiant a raison de dire qu’il faut prendre une attitude critique envers les actions et l’idéologie de la génération de 1946, qu’un tabou doit être brisé (4) . Mais il est important de comprendre la demande de cette génération à partir d’une position différente de celle de Confiant, qui présente son essai comme le "cri sincère d’un fils qui pense avoir été trahi par ses pères, et pour commencer, par le premier d’entre eux, Aimé Césaire" (5) .
Le fils se dit trahi par le père, dont le devoir était de le sauver, de lui offrir un monde enfin libre où le fils pourrait construire son propre monde (On peut noter que souvent, cette problématique évacue les mères, les sœurs ; les femmes en quelque sorte. C’est une problématique masculine infantile.)
Questions autour de la “trahison”
La métaphore de la trahison soulève deux questions. L’une concerne la façon dont nous nous forgeons une opinion politique sur le passé et sur les gens que n’avons pas connus, ou que nous avons connus de loin.
L’autre question concerne la relation de l’enfant au père, les attentes de l’enfant envers ce père, du sentiment de trahison éprouvé quand ces attentes ne sont pas exaucées, et en conséquence, du jugement porté sur le père.
Est-il possible de faire un jugement politique quand la personne qui fait le jugement est convaincue d’avoir été trahie par celui qu’elle juge ? Quelle est la bonne méthode pour se former une opinion sur des actions passées qui pèsent sur notre vie ?
(à suivre)
Françoise Vergès
(1)- Benot, op. cit. p. 56.
(2) - Raymond Vergès, Séance du 12 mars 1946.
(3) - Raphaël Confiant, “Aimé Césaire. Une traversée paradoxale du siècle”, Paris. Stock, 1994. p. 32.
(4) - Ibid. p. 38.
(5) - Ibid. p. 37.
Soixante ans après, malgré les retards et les entraves au progrès qu’il a fallu combattre, nous constatons que cette loi a permis l’extension des droits sociaux et a ouvert la voie à une transformation radicale de notre île. C’est la grande bataille victorieuse pour l’Égalité.
Extrait de “Nou lé pa plus. Nou lé pa moin. Rèspèk a nou :
Amplifions l’Appel pour que le 19 mars soit une date commémorative”, déclaration adoptée à l’unanimité par 1.200 vétérans réunis le 12 février à Sainte-Suzanne.
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