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Françoise Vergès et les débats à l’Assemblée constituante - 6 -
22 avril 2006
Voici la suite de la postface rédigée par Françoise Vergès dans le livre paru en 1996 - à l’occasion du 50ème anniversaire de la loi du 19 mars 1946 - sur les débats parlementaires ayant conduit au vote de cette loi. Dans ce texte, l’historienne continue à analyser la signification et la portée de cet événement historique que fut l’abolition du statut colonial de La Réunion. Elle explique le sens du combat des anticolonialistes réunionnais il y a 60 ans et leurs aspirations. Les intertitres sont de “Témoignages”.
Pour les anticolonialistes de 1946, la France républicaine et démocratique avait un devoir envers eux. Ils demandaient leur participation à la vie de la nation.
Avec ce geste, ils voulaient démontrer que derrière le principe de l’égalité des citoyens affirmé en 1848, les lois donnaient encore aux gouverneurs des colonies un pouvoir arbitraire et exorbitant.
Leur revendication signifiait le passage d’une telle subordination à une citoyenneté effective.
Citoyenneté
et solidarité de classe...
Mais ils introduisaient aussi dans le débat parlementaire sur le statut des colonies le terme de “capitalisme”. Et en cela, ils avançaient le débat au- delà des termes du libéralisme politique sur la citoyenneté. Ils se disaient citoyens et ouvriers.
À côté de la loyauté nationale, ils affirmaient une solidarité de classe entre les ouvriers français et les ouvriers des colonies.
Les populations des colonies, selon les mots d’Aimé Césaire, avaient été "abandonnées sans recours à l’avidité d’un capitalisme sans conscience et d’une administration sans contrôle" (1).
Les députés des “vieilles colonies” opposaient la "doctrine réactionnaire de discrimination à la doctrine républicaine de l’intégration" (2).
...contre les "trusts tentaculaires"
Pour Raymond Vergès, l’assimilation était "le gage solide de la disparition de l’esprit colonialiste et du comportement colonialiste... Il faut détruire une fois pour toute l’action et l’esprit colonialistes qui ont remarquablement servi les trusts tentaculaires, mais qui ont mis ce qu’on qualifiait d’empire au bord de l’abîme" (3).
Léon de Lépervanche, opposant la "situation privilégiée" d’une minorité à "l’immense détresse des masses laborieuses", expliquait les raisons "qui ont guidé le monde du travail à choisir cette devise (de l’assimilation) plu-tôt que toute autre". (4)
Une nuit du 4 août pour les colonies
L’assimilation signifiait la défaite du colonialisme et la victoire de la fraternité et du progrès.
On pourrait dire que ce qui s’exprimait ici était le désir que les Bastilles du féodalisme colonial tombent, que les aristocrates coloniaux perdent leurs privilèges, que la révolution commencée avec l’abolition de l’esclavage se poursuive avec l’abolition des privilèges. Une nuit du 4 août pour les colonies.
Pour un État démocratique
Les coloniaux faisaient appel à l’État démocratique et républicain pour qu’il pèse de toute sa force, de toute son autorité et de sa légitimité contre l’arbitraire colonial.
En cela, les coloniaux étaient fidèles à toute la doctrine démocratique de l’État, comme institution de médiation qui doit garantir l’égalité de la loi pour tous et protéger les citoyens contre les abus de certains groupes.
Ils restaient aussi fidèles à la demande de ceux qui les avaient précédés et qui avaient demandé au Parlement français leur inclusion dans la citoyenneté républicaine (5).
(à suivre)
Françoise Vergès
(1) - Aimé Césaire. Archives de l’Assemblée nationale. Annales de l’Assemblée nationale constituante. Séance du 12 mars 1946
(2) - Ibid.
(3) - Raymond Vergès. Archives de l’Assemblée nationale. Annales de l’Assemblée nationale constituante. Séance du 12 mars 1946.
(4) - Archives de l’Assemblée nationale. Annales de l’Assemblée nationale constituante. Séance du 12 mars 1946.
(5) - Voir les demandes faites au gouvernement français au cours de l’histoire, depuis la Révolution jusqu’aux demandes sous la Troisième République et en 1936.
Cependant, l’Histoire a révélé que, du fait de l’existence du statut colonial, nos ancêtres ont continué à subir, avec l’engagisme et la colonisation directe, les conditions de vies héritées du régime esclavagiste. Cela a duré 1 siècle.
Extrait de “Nou lé pa plus. Nou lé pa moin. Rèspèk a nou :
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