Marie-Suzanne Alouette et Louis Gauche (Bras-Pistolet) : ’Zordi la vi lé pli klèr gras’ la lite mé i fo kontinié le komba’

1er mars 2006

Louis Gauche et Marie-Suzanne Alouette habitent à Bras-Pistolet. Un couple chaleureux du genre à vous réconcilier avec l’humanité toute entière, tant il déborde de sympathie, de gentillesse. "Cette année, j’aurai soixante-seize ans (...). Je suis né et j’ai grandi ici. Toute mon vi, moin la travay la tèr, moin la ral la piosh, té mizèr. Dernié tan, moin té colon. Kan moin la gingne mon salarié, moin la pas’ la min mon zanfan", raconte Louis qui souligne avoir toujours été engagé aux côtés du Parti communiste : "Dopi dann tan Vergès. Sé le sèl parti ki té défann lo pti vréman. Si té pa li, nou té ankor dann la mizèr. Lo doktèr Raymond la bien travayé poru nout pays. Alor, lé normal, zordi, nou fête lo 19 mars. Apartir se loi-la, nout destin la vréman shanzé". Assise à côté de lui, Marie-Suzanne opine : "A oui alor, si té pa le PCR, zordi, nou seré pa la, i fo kontinié la lite si nou vé pa retonmb an arièr. Nou la pas koni lékol, nou té manz patate èk maniok. Zordi, la vie lé plus klèr mé nana touzour danzé : gouvernman -la, sa la pa pou nou sa. Nou doi èt fièr nout lite et kontinié èk le PCR", conclut Marie-Suzanne.


Ce qu’était la colonie : l’exploitation des travailleurs

À l’époque du statut colonial, pour le même travail, "un Réunionnais perçoit un salaire horaire de 1,75 franc contre 8,25 francs à Paris". Cette inégalité est décrite à travers l’extrait d’un article d’Eugène Rousse paru à l’occasion des 60 ans de notre journal.

Dans les secteurs qui exigent une main-d’œuvre relativement abondante et sans qualification particulière, les conditions de vie ne sont pas meilleures que dans l’agriculture. La preuve, c’est que les 725 Rodriguais débarqués à La Réunion en août 1933 exigent, deux ans plus tard, leur rapatriement, estimant qu’ils vivent mieux à Rodrigue (la plus petite île des Mascareignes).
Il faut savoir qu’en 1939, pour le même travail, un Réunionnais perçoit un salaire horaire de 1,75 franc contre 8,25 francs à Paris. En outre, à La Réunion, après 1936, la durée hebdomadaire du travail est de 60 à 72 heures contre 40 en France, où le travailleur bénéficie de congés payés et de lois sociales qui ne seront appliquées à La Réunion que bien après la départementalisation.
Il existe certes à La Réunion des catégories de travailleurs (enseignants, cheminots...) qui ont un niveau de vie correct. Mais ils n’ont obtenu l’amélioration de leur situation qu’en se regroupant dans de puissants syndicats et en engageant des actions souvent très dures.


Le 19 mars 1946, à l’initiative de nos 2 députés, Raymond Vergès et Léon de Lépervanche, l’Assemblée constituante vota à l’unanimité une loi qui abolit le statut colonial et créa le Département de La Réunion.

Extrait de “Nou lé pa plus. Nou lé pa moin. Rèspèk a nou :
Amplifions l’Appel pour que le 19 mars soit une date commémorative”, déclaration adoptée à l’unanimité par 1.200 vétérans réunis le 12 février à Sainte-Suzanne.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année

La kaz Tikok

23 avril, par Christian Fontaine

Promié tan, la kaz bann Biganbé navé dé piès minm parèy sad bann Maksimin, soman té kouvèr an tol. Malérèzman, siklone 48 la ni, la lèv lo ti (…)


+ Lus