Aujourd’hui, 65ème anniversaire de la loi Vergès-Lépervanche abolissant le statut colonial de La Réunion

Plus que jamais, rassembler les Réunionnais pour achever la décolonisation du pays

19 mars 2011

Il n’y aura pas de développement durable et solidaire de La Réunion pour résoudre les graves problèmes de notre pays tant que le peuple réunionnais ne sera pas libre de choisir et d’appliquer lui-même une politique spécifique, globale et cohérente à cette fin dans tous les domaines (économique, social, culturel, environnemental, régional…). En ce jour anniversaire du vote de la loi du 19 mars 1946, il est donc plus clair que jamais que les Réunionnais doivent être unis le plus largement possible pour en finir avec le système colonial aboli officiellement par cette loi mais dont les plus pauvres paient toujours le prix.

Aujourd’hui, les peuples de Guadeloupe, de Guyane, de Martinique et de La Réunion célèbrent la date anniversaire la plus importante de leur Histoire après celle de l’abolition de l’esclavage dans leur pays (chez nous, le 20 décembre 1848), à savoir : celle du vote de la loi du 19 mars 1946, proposée par les députés communistes réunionnais Raymond Vergès et Léon de Lépervanche, avec leurs collègues antillais Aimé Césaire et Léopold Bissol. Une loi qui a aboli officiellement le statut de colonie de nos pays, pour en faire des départements de la République française.
À cette occasion, "Témoignages" conseille vivement à ses lecteurs de relire le livre passionnant publié en 2009 par un secrétaire du Parti communiste réunionnais, Ary Yee Chong Tchi Kan, sous le titre "Réconciliation et fraternité". Cet ouvrage consacre une large place à la célébration officielle du 60ème anniversaire de la loi du 19 mars 1946 au siège de la Région Réunion, le samedi 19 mars 2006, en présence notamment du président de l’Assemblée nationale, Jean-Louis Debré.

Des droits essentiels non respectés

Lors de cet événement particulièrement marquant, Paul Vergès, président du Conseil régional, a prononcé une allocution très importante, au cours de laquelle il a fortement souligné le rôle essentiel du large rassemblement des Réunionnais pour leur permettre de franchir cette nouvelle étape décisive de leur Histoire. En effet, c’est grâce à l’union plurielle des forces anticolonialistes au sein du CRADS (Comité réunionnais d’action démocratique et sociale), que la population a pu élire deux députés à une forte majorité, pour faire voter la loi en faveur de l’égalité entre les Réunionnais et les autres citoyens de la République. Et cela, afin de sortir de la misère atroce qui frappait la plus grande partie des habitants de notre île à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Mais comme le rappelait Paul Vergès il y a cinq ans, si cette loi a permis de réaliser de nombreux progrès sociaux, il a encore fallu se battre pendant cinquante ans pour obtenir de l’État l’égalité sociale (même SMIC, mêmes allocations familiales, etc.) entre les Réunionnais et les métropolitains. Et aujourd’hui encore, dans bien des domaines, les droits fondamentaux du peuple réunionnais ne sont toujours pas respectés par le pouvoir parisien et ses complices "péi" : droit à l’emploi, droit au logement, droit à la formation, droit de vivre décemment, droit à la valorisation de notre identité culturelle réunionnaise, droit à la liberté et à la responsabilité dans la gestion de nos affaires…

Une occasion en or

On constate chaque jour les effets dramatiques et les souffrances engendrées par cette politique néo-coloniale chez beaucoup de Réunionnais. Ce non-respect des droits humains et de la dignité de nos compatriotes par le pouvoir en place est inacceptable.
Cela est d’autant plus désastreux que le contexte local et international va rendre de plus en plus difficiles les conditions de vie des personnes les plus pauvres, si nous ne changeons pas entièrement de politique. Mais ce changement ne sera possible que si nous renforçons l’union et la solidarité des Réunionnais autour d’un grand projet de développement durable, en rupture avec le modèle actuel.
Les élections cantonales de demain sont une occasion en or de renforcer ce rassemblement majoritaire des Réunionnais, incarné par la majorité sortante du Conseil général avec sa présidente Nassimah Dindar. Celle-ci a réaffirmé tout au long de la campagne électorale sa détermination à continuer le combat dans l’union de toutes les forces progressistes pour renforcer la cohésion sociale de notre peuple, améliorer ses conditions de vie et changer la gouvernance du pays vers plus de démocratie.
Une des meilleures façons de célébrer le 65ème anniversaire de la loi de 46 et d’avancer pour achever la décolonisation de La Réunion est donc d’aller voter en masse demain pour la victoire de la majorité réunionnaise de progrès !

L. B.

Raymond VergèsLéon de LépervancheA la Une de l’actu19 mars

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Messages

  • il faut quand même aussi dire que cette loi a entraîné une assimilation incroyable notamment de la classe moyenne réunionnaise. La Réunion est très, très assimilée, elle perd sa spécificité : même pas capable d’imposer sa langue..., obsédée par la "métropole", méprisant Malgaches, Comoriens, Mauriciens...


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