Hommage à Maurice Kriegel-Valrimont - 2 -

Un ardent défenseur de la loi Vergès-Lépervanche

11 août 2006

Dans notre édition d’hier, Eugène Rousse a rendu hommage au dirigeant syndical et au héros de la Résistance que fut Maurice Kriegel-Valrimont, décédé à Paris le 2 août dernier. Aujourd’hui il nous présente l’homme politique, qui a notamment œuvré en faveur de La Réunion.

À l’élection de la 1ère Assemblée constituante le 21 octobre 1945, Maurice Kriegel-Valrimont est élu député de Meurthe et Moselle. Il s’inscrit au groupe communiste, fort de 160 députés dans une assemblée de 586 membres. Il retrouve son siège de député lors de l’élection de la seconde Assemblée constituante, siège qu’il conservera jusqu’en novembre 1958.
Dans la seconde Constituante, il est élu président de la commission de la justice et de la législation. Il se voit également confier le poste de vice-président de la Haute Cour de justice.
Parallèlement à son activité de parlementaire, il occupe le poste de PDG de l’hebdomadaire “Action” de 1945 à 1949 et dirige le bureau de presse du PCF. Ce qui lui permet d’assister aux séances du Bureau politique du Parti.
Kriegel-Valrimont signe aussi de nombreux articles dans “l’Humanité”, le quotidien du PCF, dont il lui arrive de rédiger l’éditorial.
Après sa défaite électorale de novembre 1958, il devient rédacteur en chef de l’hebdomadaire communiste “France Nouvelle”.
À ces responsabilités, s’ajoute à compter de 1947, celle de membre du Comité central du Parti. Un parti au sein duquel il cesse de militer à compter de mars 1961, marquant ainsi son désaccord avec la ligne politique choisie par la direction du PCF depuis la révélation en février 1956 de la féroce répression dont Staline s’est rendu coupable durant son long règne.
Son départ du PCF ne l’empêche pas pour autant de participer aux luttes visant à transformer la société française afin que cessent les atteintes à la dignité et à la sécurité des citoyens.
Au début des années 1980, à la demande de ses camarades de Meurthe et Moselle, il reprend contact avec la fédération communiste de ce département dont il est député honoraire et il est réhabilité officiellement en juin 1997. Aussi, accepte-t-il d’être candidat aux élections européennes du 13 juin 1999 sur la liste PCF conduite par Robert Hue.

De nombreuses propositions en faveur de La Réunion

En sa qualité de député à la 1ère Assemblée constituante élue le 21 octobre 1945, Maurice Kriegel-Valrimont est cosignataire d’un certain nombre de propositions de loi et de propositions de résolution concernant La Réunion.
De toutes ces propositions retenons celles tendant à :

- améliorer la condition des colons partiaires de l’île ;

- rendre obligatoire l’exploitation de la totalité des terres cultivables à la Réunion ;

- inviter le gouvernement à transformer la Banque de La Réunion en une banque d’intérêt public ;

- inviter le gouvernement à envisager la création à La Réunion d’un office de la canne à sucre et des grands produits exploitables tels que vanille, essence, etc...

Classement de La Réunion en département français

Mais l’initiative législative la plus importante du député de Meurthe et Moselle réside dans l’apposition de sa signature au bas de la proposition de loi "tendant au classement comme département français de l’île de La Réunion".
Lors de la réalisation du film dont le Conseil général de La Réunion m’a chargé à l’occasion de la célébration du 50ème anniversaire de la départementalisation de La Réunion, Maurice Kriegel-Valrimont m’a exposé longuement les raisons pour lesquelles il avait été résolument partisan du changement de statut de notre île.

Des anomalies

L’anomalie la plus choquante résidait selon lui dans le fait que les Réunionnais jouissaient de la qualité de citoyens français depuis un siècle sans toutefois bénéficier des mêmes droits que les Français de l’Hexagone, alors qu’ils avaient les mêmes devoirs que ces derniers.
Autre anomalie : les parlementaires réunionnais étaient appelés à voter des lois qui, pour l’essentiel, ne les concernaient pas.
Le classement de La Réunion en département devait assurer, ajoute-t-il, la promotion de ses habitants, de tous ses habitants.

Un long combat

En raison des carences des gouvernements, l’extension à La Réunion de la législation métropolitaine a nécessité un long combat. Combat parlementaire auquel il a participé. Combat sur le terrain auquel il a été très attentif.
Souffrant en mars 1996 d’un œdème pulmonaire, il a dû décliner l’invitation que je lui ai faite, au nom du Conseil général, de venir dans l’île lors des fêtes du cinquantième anniversaire de la départementalisation auxquelles a participé le président Jacques Chirac, accompagné du ministre de l’Outre-mer, Jean-Jacques de Peretti.

Eugène Rousse

(à suivre)


Cependant, l’Histoire a révélé que, du fait de l’existence du statut colonial, nos ancêtres ont continué à subir, avec l’engagisme et la colonisation directe, les conditions de vies héritées du régime esclavagiste. Cela a duré 1 siècle.

Extrait de “Nou lé pa plus. Nou lé pa moin. Rèspèk a nou :
Amplifions l’Appel pour que le 19 mars soit une date commémorative”, déclaration adoptée à l’unanimité par 1.200 vétérans réunis le 12 février à Sainte-Suzanne.


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